Avant-propos

L’ignorance porte à croire et à prier,
la connaissance à prier de croire.


C’est ce que l'enfer de la Guerre de Kipour m’a poussé à découvrir en tant que combattant.


La vraie question n’est pas dieu existe-t-il? Elle suppose la connaissance du mot dieu et de sa définition. Tarzan, qui ne connut l'Humanité, ne pourrait donc jamais se la poser.
Mais logiquement, il se demanderait:
Qu’y a-t-il?
La saga des Israélites de Judée
  • Cette phrase, connais-toi toi-même, inscrite au frontispice du temple de Delphes et qui figure au Panthéon des grandes phrases philosophiques, n’est pas de Socrate, contrairement à la rumeur. Nonobstant, elle reste d’une importance capitale, quoique, sans obséder pour autant une grande majorité de la communauté israélite qui, depuis des millénaires, vit dans l’ignorance de son origine. Ce fouillis mental est le résultat du serinage millénaire de la Torah qui remplaça, sans aucun scrupule et à des fins politiques, fanatiques et orgueilleuses, la réalité historique de cette communauté par un récit complètement farfelu dont, malheureusement, des générations d'Israélites se sont nourries:
    • Aujourd'hui, après avoir connu un consensus dans les années 1970 autour de l'hypothèse documentaire, diverses autres théories ont refait surface pour expliquer l'origine de la Torah, dont la théorie des fragments et la théorie des compléments. Malgré leurs divergences, ces théories s'accordent toutefois sur le fait que la Torah est une collection de textes mis en commun par des scribes avant et après la période de l'exil. La publication de cette littérature de compromis, qui ne cherche pas à gommer les divergences des options théologiques, peut se comprendre comme la mise en place d'une matrice identitaire du judaïsme naissant, une réponse aux changements politiques, économiques et religieux auxquels celui-ci se trouve confronté.
  • Pour la petite histoire, il semblerait, que cette communauté n'ait jamais vraiment fui l'Egypte en fait, mais que l'Egypte elle-même, se soit dérobée sous ses pieds en perdant, au profit des Assyriens, les terres qui la portaient et qu'elle cultivait. Et comme les Égyptiens ne pratiquaient pas l'esclavage, les Israélites ne furent asservis ni là-bas, ni ailleurs. C'est la version que propose Israel Finkelstein, un archéologue de l'Université de Tel Aviv et l'historien Neil Asher Silberman dans leur immense rapport archéologique La Bible dévoilée. Comme tout ce qui heurte les sensibilités cultuelles, leur thèse, bien que merveilleusement documentée, est controversée et accusée de révisionnisme. De toute manière, pour les croyants, au bout de tant de siècles de mensonges de la part des autorités religieuses, tout ce qui ne colle pas avec la Torah est à bannir. Pour acheter une place de parking, les fidèles prennent les meilleurs avocats afin de ne pas se faire écorcher, mais, en matière de religion, il font bizarrement confiance à des écrits millénaires et largement controversés.
  • Quoi qu'il en soit, les pros et les antis sont omniprésents dans tout échange d'idées, dans toute découverte archéologique et dans tout débat idéologique. Le révisionnisme, au sens premier du terme, est quand même indispensable. Sans lui, on ne connaîtrait jamais les vérités ignorées ou celles simplement cachées. On se contenterait des légendes colportées sans jamais n'y opposer de doute. S'endormir sur ses lauriers ou sur son lit d'épines n'atteste pas l'intelligence et l'ouverture d'esprit appropriées au sens de l'Histoire.
  • Les Juifs, en partie heureusement, vivent donc dans une espèce de bulle mystique et, faute de mieux, s'en contentent comme le met si bien en exergue le cinéaste Cecile B. DeMille dans son film, "Les dix commandements", espèce d’apothéose de la crédulité en tenue de superproduction, un temple des mirages, bref, la cerise sur le käsekuchen. La Bible, ce texte le plus vendu et le plus mal lu du monde, disait Herbert Pagani en parlant de la Torah dans son Plaidoyer pour ma Terre, est en effet, dans sa version originale, une composition incongrue et d'une extrème violence, difficilement interprétables comme l'hymne providentiel de sagesse et d'amour qu'une matrice identitaire devrait symboliser.
  • Ainsi, c'est aussi sur cette crédulité que repose la fragilité des communautés religieuses en général, l'exploitation des masses et l'enrôlement des terroristes victimes qui, à leur tour, élisent les victimes du terrorisme.
  • Alors, afin de rappeler aux égarés que les Juifs de Judée - successivement: royaume de Yehuda, Yehuda, Judée et Palestine - ont bien une histoire réelle et non toranique, j'ai pensé qu'il était bon d'en rassembler les informations disponibles inhérentes aux études archéologiques, scientifiques ou scripturaires dans leur chronologie.
  • préhistoire
  • La présence humaine dans cette région est attestée depuis l'âge de la pierre. Les paléoanthropologues pensent que la région était sur la route des grandes migrations des Homo sapiens, il y a 100 000 ans. L'archéologie a révélé que la ville de Jéricho existe depuis plus de 11 000 ans.
  • ± -1500 / empire égyptien
  • Les premiers israélites étaient finalement des villageois et indigènes de la région de Canaan, située alors sous l'empire égyptien, qui se regroupèrent et qui constituèrent une nouvelle communauté ethnique appelée "Israël", alors que jusqu’à récemment, personne ne remettait en cause le fait que les Israélites étaient des immigrants. Ce qui est certain, c’est qu’aux alentours de 1200 avant Jésus-Christ, une transformation sociale eut lieu dans la région montagneuse du centre de Canaan. Cette transformation sociale s’accompagna d’une modification radicale du mode de vie. Ainsi, les archéologues considèrent qu'il s'agissait des premiers Israélites. Cette vague d’occupation fut soudaine. Ces villages éparpillés ne possédaient ni temple ni palais et aucune activité scripturaire ne fut identifiée. Ainsi, leurs croyances religieuses sont inconnues, bien qu’il soit probable que ce peuple ait gardé certaines idoles cananéennes pour culte. De plus, aucune fortification ne fut découverte. Cela remet en cause le récit biblique selon lequel les Israélites étaient en guerre avec leurs voisins. Les premiers Israélites ne combattaient pas d’autres peuples mais essayaient tant bien que mal de survivre à un environnement souvent imprévisible. Ils vivaient dans les collines, où ils menaient une existence d’éleveurs et de fermiers. C’est pourquoi Finkelstein et Silberman ont écrit que ce processus "est à l’opposé de celui que décrit la Bible: l’émergence d’Israël fut le résultat, non la cause, de l’effondrement de la culture cananéenne". L’Exode raconté par la Torah est par conséquent, totalement remis en cause par les découvertes archéologiques de la fin du XXe siècle. De fait, les premiers Israélites étaient finalement d’origine cananéenne.

    Les fouilles de Finkelstein révélèrent encore l'absence totale d'os de porc dans les villages israélites, ce qui implique que ce peuple avait décidé de ne plus manger de viande de porc afin, sans doute, d’affirmer son identité. Cette coutume alimentaire a, par conséquent, émergé plus d'un demi-millénaire avant la rédaction de la Torah et remet en cause ses enseignements qui, par conséquents, furent plagiés plutôt qu'inventés de toute pièce.
  • ± -1207 / empire égyptien
  • La stèle de Mérenptah, découverte en 1896, mentionne un peuple appelé Israël. Cette stèle est une preuve de la présence de cette communauté vers 1207 avant Jésus-Christ dans les hautes collines de Judée. Elle aurait donc vécu dans l’actuel territoire d’Israël (ou territoire occupé). Néanmoins, cette stèle ne renseigne pas exactement sur l’emplacement ni sur la taille de la communauté.
  • ± -920 / empire égyptien
  • La communauté israélite se développe de façon graduelle et atteint son apogée au VIIIe siècle avant Jésus-Christ, période dans laquelle, les Royaumes de Juda et d’Israël étaient déjà fondés:

    Le Royaume d'Israël au Nord est un royaume établi par les Israélites à l'âge du fer. Il existe pendant environ 200 ans (-930 à -720). Les historiens le nomment souvent royaume de Samarie ou royaume du Nord pour le différencier du royaume de Juda, au sud.

    La communauté des Israélites comprenait alors plus de cinq cents sites et comptait environ 60 000 habitants. Ainsi, les recherches archéologiques récentes prouvent qu’il n’y a pas eu d’Exode ni de conquête de Canaan.

    Le royaume de Juda est un royaume du Proche-Orient ancien établi par les Israélites à l'âge du fer. L'archéologie permet de tracer l'existence de Juda en tant que royaume à partir du VIIIe siècle av. J.-C car Avant cette date, l'histoire de ce royaume est mal connue. Après une période d'essor sous la domination de l'empire néo-assyrien, il est détruit par les Babyloniens sous le règne de Nabuchodonosor II dans un contexte de guerre entre Égyptiens et Babyloniens.

    D'après l'archéologue Israël Finkelstein, les premiers dirigeants israélites n'étaient à la tête que de chefferies sans administration avancée ni architecture monumentale. David était une sorte de chef tribal et Salomon le roi d'une petite cité en marge du reste de la région. Par contre pour l'archéologue Amihai Mazar, il est difficile de distinguer les niveaux archéologiques appartenant au Xe siècle av. J.-C. de ceux du IXe siècle av. J.-C., ce qui laisse la possibilité d'attribuer aux premiers rois israélites une certaine importance. Ni l'existence de Salomon ni celle de Saül ne sont attestées par l'archéologie. L'existence de David n'est pas attestée de son vivant, mais il est cité comme fondateur de la "maison de David », dynastie différente de la « maison d'Omri", sur la stèle de Tel Dan (ixe siècle av. J.-C. ou viiie siècle av. J.-C.).

    À la fin du VIIIe siècle av. J.-C., Jérusalem est devenue un centre urbain majeur. Sa population est estimée entre 6 000 et 20 000 habitants.
  • ± -720 / empire assyrien
  • Le Royaume d'Israël est conquis et anéanti par l'Empire assyrien qui contrôle alors le territoire et seul le royaume de Juda (ou Judée) subsiste comme enclave israélite.
  • ± -600 / empire assyrien
  • Début de la composition de la Torah, à partir d'une collection de textes mis en commun par des scribes.
  • ± -586 / empire babylonien
  • Destruction du Premier Temple
  • Chute du royaume de Juda. Après avoir abattu l'Empire assyrien entre -612 et -609, Le roi de Babylone détruit Jérusalem et son Premier Temple, provoquant une large dispersion de sa population (l’exil de Babel n’est pas confirmé par tous les historiens). Nonobstant, la Judée reste toujours peuplée d’Israélites — quelques milliers, selon les estimations. Cet évènement marque l'extinction de lhébreu parlé, la cessation du culte sacrificiel, une pratique centrée sur la lecture de la Torah, l'apparition de la synagogue qui transforme les rites israélites en religion.
  • ± -559 / empire perse
  • L’empire perse, également appelé empire achéménide, est établi dans la foulée des conquêtes du roi Cyrus le Grand [r. 559–530], qui vainc le roi des Mèdes à Ecbatane en 550, puis s’empare de Babylone en 539 avant notre ère, mettant ainsi fin à la dynastie néo-babylonienne.

    L’expansion territoriale de l’empire se poursuit avec le fils de Cyrus, Cambyse II [r. 530–522], qui étend la domination perse jusqu’à l’Egypte. Et c’est sous son successeur, Darius Ier [r. ca. 522–486], que l’empire atteint sa taille maximale, jusqu’à la Lybie et la mer Egée.

    En -534 Cyrus II libère les Judéens. La Judée n’est alors plus qu’une toute petite province. Ses frontières se limitent à la région des hautes terres autour de Jérusalem. Les Israélites restaurent Jérusalem (reconstruite à partir de 445 av. J.-C.) et son Temple (reconstruit dès 516 av. J.-C.). Le grand prêtre de Jérusalem, redevenue une ville-temple, est nommé administrateur de la province perse de Judée, ce qui fait d’elle une théocratie, mais sans le lustre de l’époque royale. A Jérusalem même, on estime la population de cette époque, avant le retour de l'exil, à seulement 1.500 habitants.

    Toutefois l'hostilité s’installe entre la population locale de Judée et les Judéens revenus d’exil pour lesquels des changements religieux profonds étaient survenus. On peut ainsi supposer que leur farouche pureté religieuse ne pouvait admettre la foi approximative du groupe des survivants israélites restés au pays et mélangés, en outre, par les mariages mixtes, avec les populations installées par les Assyriens.

    Des archives administratives constituées d’environ 200 tablettes découvertes lors de fouilles archéologiques dans l’Irak actuel montrent que tous les Judéens exilés ne sont pas retournés au pays, loin s’en faut. Ces documents nous révèlent le dynamisme économique d’une communauté judéenne aux VIe et Ve siècles avant notre ère, à Al-Yahudu @la cité de Juda@ en Babylonie.

    Contrairement aux Assyriens, les Babyloniens en effet ne pratiquaient pas le mélange forcé des populations, ce qui explique la persistance de villages judéens plus ou moins homogènes. Des communautés juives demeureront en Babylonie jusqu’au 20ème siècle.

    L’empire achéménide et la "Pax persica" offrent par ailleurs de nouvelles possibilités aux Judéens. Certains vont s’enrôler dans les armées perses qui défendent les frontières de l’empire. Au milieu du 5ème siècle, on trouve ainsi une garnison judéenne à Eléphantine [Yeb en égyptien], à la limite entre l’Egypte et le Soudan. Ces soldats judéens, qui vivent là avec femmes et enfants, sont peut-être les descendants de ceux qui étaient partis de Juda au moment des représailles babyloniennes. Quoi qu’il en soit, le contexte achéménide a, semble-t-il, favorisé le développement de la diaspora, depuis la Babylonie et la Perse jusqu’à l’Egypte.
  • ± -333 / empire grec
  • Judaïsme hellénistique
  • C'est en l'an 333 av. J.-C. que Yehuda passe sous la domination des Grecs. Cette année-là, Alexandre affronte victorieusement les Perses et s'empare de la région palestinienne. A sa mort, en 323, ses généraux se partagent son empire. La Judée revient aux Lagides ou Ptolémées, également souverains d'Egypte. Ils se montrent respectueux envers les traditions juives et accordent un statut d'autonomie culturelle et religieuse au pays. Peu à peu, la culture hellénistique submerge tout le Proche-Orient, et séduit bien des Israélites.

    Au IIIe siècle fleurissent deux nouveaux centres du judaïsme: Babylone et Alexandrie. Dans cette dernière ville, les Israélites s'accommodent fort bien de la culture hellénistique. Ils traduisent la Bible en grec, lui incorporent de nouveaux textes, composent des œuvres de sagesse. L'ensemble formera «la Septante» ou LXX, c'est-à-dire la Bible des Israélites de la diaspora. La Septante sera abandonnée lors de la fixation du canon israélite au Ier siècle ap. J.-C. Mais elle deviendra la version de référence des chrétiens, surtout des catholiques. En effet, les protestants adopteront le canon de la Bible hébraïque pour ce qui concerne l'Ancien Testament.

  • ± -200 / Séleucides de Syrie
  • Révolte des Maccabées
  • En Judée, certains s'inquiètent de l'hellénisation intensive des traditions juives. Une littérature antihellénistique fait son apparition. En l'an 200, Yehuda passe sous la domination des Séleucides de Syrie. Contrairement aux Lagides, ils veulent imposer la culture grecque par la force. En -167, Antiochus IV de Syrie interdit la pratique du judaïsme et, suprême outrage, installe une statue de Zeus dans le Temple. Les martyrs sont nombreux. Alors éclate la révolte des Maccabées sous la conduite d'une famille juive – celle de Mattathias, un prêtre d'une lignée sacerdotale – avec ses cinq fils, dont Judas, surnommé "Maccabée". C'est le début de la dynastie des Hasmonéens.

    Dans les livres qui n'ont été conservés que par les israélites, cette dynastie est aussi appelée Maccabées. Mattathias meurt un an après le déclenchement de la révolte. Son fils Judas Maccabée, qui n'est pas l'aîné, lui succède. Après plusieurs batailles, il parvient à s'emparer de Jérusalem et rétablit le culte israélite au Temple (en -164). Le premier à régner avec le titre de Grand-prêtre est son successeur Jonathan (-152 à -142).

    Le nouveau royaume de Judée maintient son indépendance jusqu'en -63.
  • ± -63 / empire romain
  • L'implication de Rome dans les affaires de la Judée, avec le général romain Pompée qui y impose le protectorat, commence en -63 lorsque la Syrie devient une province romaine. Les Hasmonéens puis les Hérodiens continuent à régner sur la Judée jusqu'en l'an 6.
  • ± -40 / empire romain
  • À la suite de l'invasion de la Syrie par les Parthes, Hérode est proclamé roi de Judée par le Sénat romain.


  • L'an 0 / naissance de Jésus ??


  • ± 4 / empire romain
  • À la mort d’Hérode en 4 av. J.-C., son royaume est divisé en trois tétrarchies entre sa sœur Salomé et ses fils. Des troubles éclatent contre Rome, réprimés par le gouverneur de Syrie. 2000 Israélites sont crucifiés à Jérusalem. Judas, fils du "brigand" Ézéchias qu’Hérode le Grand avait fait exécuter, prend la tête de la révolte armée en Galilée après s’être emparé des armes du palais royal de Sepphoris.
  • ± 6 / empire romain
  • Les Zélotes
  • Un recensement, ordonné par le gouverneur de Syrie pour la récolte des impots, provoque une révolte durement réprimée. Les rebelles sont crucifiés. Cette révolte est à l'origine du mouvement des zélotes, qui considèrent Dieu comme leur seul chef et maître.
  • ± 41 / empire romain
  • Hérode Agrippa Ier devient roi de Judée qui, elle, redevient un royaume jusqu'à sa mort en 44.
  • ± 46 / empire romain
  • En 46, Tiberius Julius Alexander, un Israélite apostat d’Alexandrie, devient procurateur jusqu'en 48. Il fait face à une famine et fait exécuter les chefs du parti zélote (Extrémistes religieux, somme toute ancêtres des Haredim).

    De 46 à 70 la Judée est le théatre de nombreuses émeutes et conflits, au cours desquels les zélotes font aussi appel aux sicaires.
  • ± 70 / empire romain
  • Destruction du Second Temple
  • Le siège de Jérusalem en 70 est l'événement décisif de la première guerre judéo-romaine, la chute de Massada en 73 ou 74 y mettant un terme. Le Temple, puis toute la ville de Jérusalem sont pris et détruits par les Romains suite aux émeutes et conflits dérivant des divergences idéologiques et culturelles entre Israélites, Grecs, zélotes, Samaritains, Romains et autres sicaires.

    Après la prise de Jérusalem, Rome fait de la Judée une province impériale proprétorienne. À la suite de la destruction du Temple, il institue le Fiscus judaicus: Les Israélites sont assujettis à un impôt spécial dans tout l'Empire romain et la Judée devient une propriété de Rome. En 72, toutes les terres des Israélites sont affermées et affectées comme domaine particulier de l'empereur. Les paysans qui ne sont pas expulsés peuvent les exploiter sans jouir de leur propriété.

    Au cours des campagnes menées par Rome contre l’empire Parthe, la diaspora juive se soulève à Cyrène (actuelle Lybie), en Égypte, à Chypre et en Mésopotamie (actuelles Irak et Syrie). C'est la guerre de Kitos (115-117), réprimée dans le sang par Rome, notamment en Judée.
  • 132 / empire romain
  • La révolte de Bar Kokhba
  • L’intention probable de l'empereur romain Hadrien de faire de Jérusalem une cité dédiée au dieu Jupiter provoque une révolte en Judée dirigée par Simon dit Bar Kochba ("le fils de l'étoile"), salué comme le Messie (132-135). Celui-ci est tué en décembre 135. Les Israélites sont de nouveau dispersés dans tout l'empire romain. Jérusalem, de nouveau mise à sac, est remplacée par une colonie romaine de vétérans. Un autel à Jupiter est érigé à l’emplacement du Temple.

    Pendant la répression de la révolte juive, les Romains prennent nombre de forteresses, détruisent des centaines de villages, tuent des milliers d'Israélites en plus des victimes des famines et des épidémies. Les légions souffrent de pertes très lourdes et les deux-tiers de la population juive de Judée sont annihilés. Les Israélites sont désormais interdits,sous peine de mort, de séjour dans toute la région de Jérusalem. Ils émigrent en masse dans les villes de la côte et en Galilée, qui devient le centre des études juives.
  • 135 / empire romain
  • La Palestine
  • La Palestine (en latin : Syria Palæstina) est le nom donné à la province romaine de Judée après l'échec de la Révolte de Bar Kokhba. Le territoire n'est alors pas clairement défini. Le mot Palestine parvint aux Romains au travers du latin Palaestina, du grec παλαιστινη (palastinī) et de l'hébreu pĕlesheth, qui désignait le pays des Philistins dont le territoire (plus ou moins l'actuelle bande de Gaza) s’étendait au sud-ouest de Canaan . La Palestine conserve sa capitale Césarée et reste donc absolument distincte de la province de Syrie située plus au Nord (capitale Antioche). Il s'agissait pour Rome d'une mesure punitive envers les Judéens. Le changement de nom de cette province s'accompagne d'une répression sévère (entre autre l'interdiction de la circoncision). Les mesures de Rome étaient destinées à nier le caractère israélite de la région. Jérusalem devient une ville romaine baptisée Ælia Capitolina.
  • ± 193 / empire romain
  • L'urbanisation reprend pendant le règne des Sévères (193-235), et de nombreux empereurs renouent de bonnes relations avec les Israélites, notamment des scholarques représentant l'élite intellectuelle. L'empereur Septime Sévère (193-211 - Dynastie romaine des Sévères) autorise les Israélites à devenir décurions et à participer aux affaires municipales et l'empereur Caracalla (211-217 - Dynastie romaine des Sévères), qui accorde, en 212, la citoyenneté à tous les résidents de l'Empire romain, Isarélites y compris, entretient une relation privée avec Juda Hanassi, entre autre auteur de la Mishna, compilée vers le début du IIIe siècle. La Palestine devient plus paisible, Israélites et païens renouant des liens solides, et la région prospère. Dans son Histoire romaine rédigée en grec, l'historien et consul Dion Cassius, proche des Sévères, précise: "il y a des Israélites même parmi les Romains, souvent arrêtés dans leur développement, ils se sont néanmoins accrus au point d'obtenir la liberté de vivre selon leurs lois".

    Dans la deuxième moitié du IIIe siècle, la Palestine semble souffrir des crises politiques et économiques qui frappent l'empire Romain. En effet, des références talmudiques attestent de la peur des villageois de rester dans leurs champs, de la construction de fortifications et de populations qui se réfugient dans les places fortifiées. L’instabilité dans l’empire - guerres civiles, raids des Germains (germanophones de l'Europe du nord), guerre contre l'empire néo-Perse - entraîne une augmentation extrêmement lourde des impôts. Les sécheresses et les famines se multiplient. De nombreux Israélites quittent la Palestine pour rejoindre les communautés éloignées.
  • ± 285/ empire romain
  • Dioclétien
  • Après la crise du IIIe siècle à laquelle il met fin, l'empire entre dans une période de transition radicale avec sa division en diocèses par Dioclétien. Il instaure aussi une tétrarchie de laquelle il administre lui-même les régions situées en Orient.

    En 295, la Légion d'Ælia (ex-Jerusalem) est transférée à Aila (Aqaba, actuelle Jordanie) à la suite de l'agitation des tribus arabes. Le Néguev, jusqu'alors rattaché à l'Arabie, dépend désormais de la Palestine.

    En 305, Dioclétien abdique.
  • ± 330/ empire byzantin
  • Constantin Ier
  • Au terme de nombreuses luttes de pouvoir entre les prétendants, dont Constantin sort vainqueur fin 323, l'unité administrative de l'empire est temporairement rétablie.

    Constantin peut être considéré comme le fondateur de l'Empire romain chrétien d'Orient, étant celui qui, à la fois, fit du christianisme la religion d'État impériale, et de la cité grecque Byzance une "nouvelle Rome" (Nova Roma), dès lors appelée Constantinople (Constantinou polis, "ville de Constantin", aujourd'hui Istanbul). Constantin Ier contribua aussi à la fondation de la doctrine chrétienne en convoquant le premier concile œcuménique à Ælia Capitolina (ex Jérusalem) en 325.

    Après le déclin du judaïsme hellénistique de langue grecque, l'utilisation de ce langage et l'intégration de la culture grecque dans le judaïsme continuent à faire partie intégrante de la vie des communautés juives de l'Empire byzantin et le statut juridique des Israélites resta inchangé tout au long de son histoire: leur position juridique propre et particulière différait à la fois de la communauté chrétienne orthodoxe qui était la religion d'État, des hérétiques, et des païens. La place qu'occupent les Israélites byzantins sur l'échelle de la liberté sociale varie quelque peu avec le temps, selon trois facteurs:
    • le désir théologique des empereurs de maintenir les Israélites comme témoignage vivant des racines du christianisme et comme contrepoids économique (face à la puissance des patriarches de Constantinople)
    • leur désir politique de renforcer le contrôle impérial sur la société byzantine
    • et la capacité de l'administration centralisée de Constantinople à appliquer sa législation

      Comme dit précédemment, la citoyenneté accordée aux Israélites en 212 par l'empereur Caracalla, leur confère l'égalité juridique avec tous les autres citoyens et constitue le fondement de leur statut juridique dans l'Empire d'Orient après la fondation de Constantinople en 330. En effet jusque là, les Juifs avaient le droit de pratiquer leur foi sous la domination impériale, tant qu'ils payaient le fiscus judaicus. Par exemple, la circoncision, considérée comme une mutilation et passible de la peine de mort si elle est pratiquée sur un enfant non juif et la célébration de l'exil à Babylone, sont légalement autorisés dans les pratiques religieuses juives. La loi byzantine reconnait les synagogues comme des lieux de culte: elles ne peuvent être arbitrairement molestées, et les tribunaux israélites ont force de loi dans les affaires civiles des israélites. Les Israélites ne peuvent être contraints de violer, ni le Shabbat, ni leurs autres fêtes.
  • 390 / empire romain
  • Depuis l'an 390, la Palestine, (plus ou moins le territoire de l'actuel État d'Israël) se trouve sous la suzeraineté byzantine. La région est alors divisée en trois provinces:
  • 404 / empire romain
  • Code théodosien
  • Le code théodosien représente un début de limitation des droits des Israélites. En 404, les Israélites sont exclus de certains postes gouvernementaux. En 418, ils sont écartés de la fonction publique, et de toutes fonctions militaires. En 425, ils sont chassés de toutes les fonctions publiques restantes, tant civiles que militaires. Bien qu'elles donnent du pouvoir aux citoyens chrétiens de l'empire aux dépens des Israélites, toutes les lois les concernant reconnaissent implicitement l'existence continue et la légalité de la religion juive.

    Ainsi, l'empereur Théodose II constate qu'il doit équilibrer les deux premiers des trois facteurs régissant le traitement des Juifs dans l'empire: la théologie, le pragmatisme politique et le caractère exécutoire.
    • En 438, Théodose réaffirme l'interdiction faite aux Juifs d'occuper des fonctions publiques car cette proscription avait été mal appliquée.
    • Outre la question de l'accès aux fonctions publiques, les Israélites sont également inégaux aux chrétiens en ce qui concerne la propriété des esclaves. Des restrictions sur la propriété d'esclaves chrétiens par des Israélites sont mises en place, de peur que ces derniers n'utilisent la conversion des esclaves comme moyen d'augmenter leur nombre. En vertu du code théodosien, la propriété d'esclaves chrétiens par des Israélites n'est donc pas interdite, mais leur achat l'est. Ainsi, celui qui obtient la possession d'un esclave par des moyens comme l'héritage reste son propriétaire.
    • La troisième restriction importante imposée au Israélites - en plus des limitations imposées à la fonction publique et de la possession d'esclaves - est que la religion juive, bien qu'autorisée à survivre, n'est pas autorisée à prospérer. Du point de vue théologique, la victoire du christianisme peut être affirmée avec succès en maintenant un petit contingent de d'Israélites dans l'empire, mais leur permettre de devenir une minorité trop importante menace le monopole théologique du christianisme orthodoxe dans l'empire.

      Une ramification importante de cette politique est l'interdiction de construire de nouvelles synagogues dans l'Empire, bien que la réparation des anciennes soit autorisée. Cette interdiction est difficile à faire respecter, car des preuves archéologiques en Israël indiquent que la construction illégale de synagogues s'est poursuivie tout au long du VIe siècle. La synagogue continue à être respectée comme lieu de culte inviolable jusqu'au règne de Justinien.
  • 527 / empire romain
  • Code civil
  • Le Code civil de Justinien resserre les réglementations sur la propriété d'esclaves chrétiens par des non-chrétiens. Il abolit l'indemnisation des achats illégaux d'esclaves chrétiens et ajoute une amende de 30 livres d'or pour cette infraction. Les Israélites possédant des esclaves chrétiens à l'époque de Justinien peuvent être punis d'exécution.

    En 545, Justinien légifère pour que le droit d'existence de toute synagogue sur un terrain appartenant à une institution ecclésiastique soit annulé. Il est également le premier empereur à ordonner que les synagogues existantes soient converties en églises.

    En 553, Justinien exige que la lecture publique du Pentateuque se déroule en langue locale, plutôt qu'en hébreu, et interdit purement et simplement la lecture de la Mishna. De cette manière, Justinien restreint non seulement la liberté religieuse des Israélites, mais il étend également son propre pouvoir afin de renforcer le principe selon lequel, "en théorie, aucun domaine n'échappe au pouvoir législatif de l'Empire." Les restrictions de Justinien sont toutefois à peine appliquées et contribuent, au contraire, à une croissance notable de la culture et de la liturgie israélites. Par exemple, l'interdiction de la lecture de la Mishna incite les érudits israélites à écrire les piyutim, d'importants ouvrages de poésie qui se réfèrent fortement à la Mishna. Comme ceux-ci ne sont pas interdits par le Code civil, ils donnent aux Israélites la possibilité de le contourner.
  • 565 / empire romain
  • Bien que le Code Justinien reste en vigueur dans l'Empire d'Orient (Empire byzantin) jusqu'au IXe siècle, la période qui suit le règne de Justinien est généralement caractérisée par la tolérance des non-chrétiens, en particulier les Israélites.
  • 602 / empire romain
  • Guerre perso-byzantine
  • Cependant, pendant la Guerre perso-byzantine de 602-628, de nombreux Israélites prennent le parti de l'empire perse et aident, avec succès, les envahisseurs perses sassanides à conquérir toute l'Égypte romaine et la Syrie. En réaction, des mesures anti-israélites sont décrétées dans tout le royaume byzantin et jusqu'en France mérovingienne.
  • 630 / califats arabes
  • conquêtes musulmanes
  • Au cours du conflit perso-byzantin les deux empires épuisèrent leurs ressources tant humaines que matérielles. Ils se trouvaient ainsi en position de faiblesse face au califat musulman naissant dont les armées envahirent les deux empires quelques années à peine après la fin de la guerre. Les Arabes conquirent rapidement l’ensemble de l’empire sassanide (perse) et firent perdre à l’Empire romain d’Orient (ou empire byzantin), en 636 la Palestine et la Syrie, en 640/642 l'Égypte et en 698 l'Afrique du Nord. Au cours des siècles qui suivirent, la totalité de l’empire sassanide (perse) et la plus grande partie de l’empire byzantin tombèrent sous leur domination.

    Jérusalem est donc conquise par les musulmans et devient la troisième "Ville Sainte" de l'Islam. Les Arabes abbassides s'y installent. Ils laissent les chrétiens faire leur pèlerinage.
  • 1078 / Turcs seldjoukides
  • En 1078, les Turcs seldjoukides délogent les Arabes de Jérusalem, et bloquent le pèlerinage chrétien. (aucune autre référence disponible).
  • 135 / les Francs
  • Royaume de Jérusalem
  • Les croisades débuteront en 1095, plusieurs royaumes chrétiens latins seront fondés dans la région, dont le Royaume de Jérusalem, ayant pour épicentre Jérusalem et la Judée.
  • 1187 / Ayyoubides
  • Les Ayyoubides
  • 1250 / mamelouks
  • Les mamelouks
  • ± 1300 / empire ottoman
  • La période ottomane s'achève en 1917
  • 1917 / mandat britanique
  • La Palestine
  • Avant même la fin de la période ottomane, des Juifs viennent s'installer dans cette région pour fuir les persécutions des pays de l'Est.

    De décembre 1917 à mai 1948, la Judée fait partie de la Palestine, gérée par les autorités britanniques, au vu de la décision prise en 1922 par la Société des Nations.
  • 1948 / Israël
  • Plan de partage de la Palestine
  • Création de l'Etat d'Israël. voir: Plan de partage de la Palestine

  • Démographie historique et notes
Année Israélites Autres % Israélites
1539 5 000 151 000 3.21%
1554 7 000 197 000 3.43%
1691 2 000 229 000 0.87%
1800 7 000 268 000 2.55%
1890 43 000 489 000 8.08%
1914 94 000 595 000 13.64%
1922 84 000 660 000 11.29%
1931 175 000 849 000 17.09%
1947 630 000 1 324 000 32.24%
  • À la lumière de cette chronologie, il est possible de tirer quelques conclusions qui risquent de contredire certaines croyances quant à la raison d'être de l'Etat d'Israël:
    • Il est vraisemblable qu'une communauté israélite, aussi petite soit-elle, a de tout temps habité en Judée/Palestine en tant que diaspora.
    • Nonobstant, le tableau démographique de la région, ci-dessus, indique une perpétuelle minorité israélite au cours des siècles.
    • La chronologie de cette saga rapporte beaucoup de défaites, d'exode forcés, de chasse aux Israélites, de restrictions, de lois anti-israélites qui dénotent et soulignent le caractère rebelle, exigent et provocateur de cette communauté ainsi que ses affrontements constants contre les autorités.
    • Il est aussi indéniable que, quelle qu'ait été la grandeur de sa population ou son role dans le destin de la Judée/Palestine, elle n'a jamais été indépendante sur ce territoire ni autre part, et que, par conséquent, elle n'avait pas de droit légitime ou prioritaire, lorsqu'en 1947, ce terriroire lui fut octroyé par l'O.N.U. et causa le soulèvement puis le conflit qui suivirent cette décision.
    • D'aucuns avancent que ce manque de légitimité n'exclue pas le fait que, depuis sa création, L'Etat d'Israël n'a jamais perdu de guerre globale, ce qui lui confère la légitimité du plus fort, comme il est de mise dans l'histoire de la création des frontières de tous les pays du monde.
    • Nonobstant, sa situation reste unique car c'est le seul Etat qui résulte d'un groupe d'individus prélevé de la diaspora auquel on ait attribué un territoire sans légitimité sinon celle d'être composé de rescapés d'un génocide sans précédent.
    • Soit, une légitimié de victimes peut être recevable, mais n'impliquait absolument pas l'arrogance de déplacer 700 000 Palestiniens, soit fuyants, soit chassés de leurs terres.
    • Quoiqu'il en soit, Israël est désormais un Etat en bonne et due forme qui devrait, pour acquérir le respect qui lustrerait sa force, faire son mea-culpa public, exactement comme l'a fait le pape Jean-paul II avec son camarade le cardinal Lustiger en créant "Vatican II", indemniser les palestiniens qu'il a offensé et les laisser partager Jérusalem comme capitale car, plus que les Israélites, déchus de le titre de peuple et qui n'y reviennent en masse parce que persécutés dans leurs diasporas respectives, ils ont toujours habité en Judée-Palestine et y résidaient comme "Philistins", avant leur apparition.
Passion de citation
  • Aie le courage d'utiliser ton propre entendement. (Kant)
  • Verba volant, scripta manent.
  • L'espoir est un poison qui vous maintient en vie.
  • Toute cruauté naît de la faiblesse. {Lucio Anneo Seneca}.
  • Nous ne sommes jamais aussi mal protégés contre la souffrance que lorsque nous aimons. (Freud)
  • Ce qu'on te reproche, cultive le , c'est toi. (Jean Cocteau)
  • Never argue with stupid people, they will drag you down to their level and then beat you with experience. (Mark Twain)
  • Un seul être vous manque et tout est dépeuplé. (Alphonse de Lamartine)
  • Offrir l'amitié à qui veut l'amour, c'est donner du pain à qui meurt de soif. (Proverbe espagnol)
  • Aimer, ce n'est pas se regarder l'un l'autre, c'est regarder ensemble dans la même direction. (Antoine De Saint-Exupéry)
  • Il ne faut avoir aucun regret pour le passé, aucun remords pour le présent, et une confiance inébranlable pour l'avenir. (Jean Jaurès)
  • La véritable indulgence consiste à comprendre et pardonner les fautes qu'on ne serait pas capable de commettre. (Victor Hugo)
  • Il n'y a point de bonheur sans courage, ni de vertu sans combat. (Jean-Jacques Rousseau)
  • La vie est trop courte pour la passer à regretter tout ce qu'on n'a pas eu le courage de tenter. (Marie-Claude Bussières)
  • L’ignorance porte à croire et à prier, la connaissance à prier de croire. (Willy Bohane)
  • Mes opposants m'instruisent. (Montaigne)
  • Sans la liberté de blâmer, il n'est pas d'éloge flatteur. (Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais)
  • N'aie surtout besoin de personne, personne n'en a besoin. (Need nobody, nobody needs it)
  • je ne partage pas vos idées mais je me battrai jusqu'à la mort pour que vous puissiez les exprimer. (Evelyn Beatrice Hall)
  • Quand je me regarde je me desole, quand je me compare je me console. (Charles-Maurice de Talleyrand)
  • La seule chose qui permet au mal de triompher c'est l'inaction des hommes de bien. (Edmund burk)
  • Science sans conscience n’est que ruine de l’âme. (François Rabelais)
  • La fatalité c'est l'excuse des âmes sans volonté. (Romain Roland)
Ne changez rien
  • Faut-il ajouter mot à ce que vous m’offrez?
  • Existe-t-il femme apte à me désœuvrer
  • Comme vous savez le faire, même sans ne rien changer ?
  • À ce regard innocent, doux et engagé?
  • Sur quel nuage votre amour va-t-il me poser?
  • Vers quel autre idéal sera-t-il exposé?
  • Êtes-vous réelle ma chère, ou le fruit d’un désir
  • Secret et si profond qu'il n’oserait fleurir?
  • Êtes-vous par hasard celle que je languissais,
  • Celle qui badait, dans ce rêve que je maudissais
  • Et me suivait dans ce délire fou de tendresse
  • Inconnue, trop absente et pour moi sans adresse?
  • Est-ce vrai que ma reddition, tel un souvenir,
  • Ne pèsera plus sur ma vie, sur mon avenir?
  • Diogène et ses disciples ont ils laissé la place
  • À une fée, eux, ces maîtres de la sous-classe?
  • Auraient-ils lâché prise me voyant foudroyé,
  • Accepté de me voir tel que vous me voyez?
  • Serait-ce que Dieu lui-même tint à se déplacer
  • Pour ce laissé-pour-compte qu’on a tant effacé?
  • Ou simplement la vie, après tant de déboires
  • Qui décide de ne plus s’acharner et de croire
  • Qu’il est bon de priser ceux qui ont su se taire
  • Et prendre sur eux-mêmes, sans jamais se défaire
  • D’un feu sacré qui seul, ne désire que s’éteindre.
  • Pourquoi moi? Pourquoi maintenant? Pourquoi empreindre
  • Ce sceau sur mon chemin, le dix-sept du mois d'août
  • Faisant battre mon cœur comme au pied d’une joute
  • Le mystère est un choix qu’on ne saurait violé
  • Loin de moi de tout perdre pour le voir dévoilé
  • Alors j’accepte, coi, cette voie insensée
  • Qui dictera mes pas loin d'un triste passé
  • Et saura, je suis sûr, combler toutes vos attentes
  • D’amour, de joie, de paix et surtout sans tourmente.
  • Puisse cette digne voie devenir un destin,
  • Nous laisser profiter de chacun des matins
  • Qu’il nous sera donné de voler et de vivre.
  • C’est ma prière et telle qu’elle est, je vous la livre.
Si (de Rudyard Kipling, Adaptation d'André Maurois}

  • Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie
  • Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,
  • Ou perdre en un seul coup le gain de cent parties
  • Sans un geste et sans un soupir ;
  • -
  • Si tu peux être amant sans être fou d’amour,
  • Si tu peux être fort sans cesser d’être tendre,
  • Et, te sentant haï, sans haïr à ton tour,
  • Pouvant lutter et te défendre ;
  • -
  • Si tu peux supporter d’entendre tes paroles
  • Travesties par des gueux pour exciter des sots,
  • Et d’entendre mentir sur toi leurs bouches folles
  • Sans mentir toi-même d’un mot ;
  • -
  • Si tu peux rester digne en étant populaire,
  • Si tu peux rester peuple en conseillant les rois,
  • Et si tu peux aimer tous tes amis en frère,
  • Sans qu’aucun d’eux soit tout pour toi ;
  • -
  • Si tu sais méditer, observer et connaître,
  • Sans jamais devenir sceptique ou destructeur,
  • Rêver, mais sans laisser ton rêve être ton maître,
  • Penser sans n’être qu’un penseur ;
  • -
  • Si tu peux être dur sans jamais être en rage,
  • Si tu peux être brave et jamais imprudent,
  • Si tu sais être bon, si tu sais être sage,
  • Sans être moral ni pédant ;
  • -
  • Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite
  • Et recevoir ces deux menteurs d’un même front,
  • Si tu peux conserver ton courage et ta tête
  • Quand tous les autres les perdront,
  • -
  • Alors les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire
  • Seront à tout jamais tes esclaves soumis,
  • Et, ce qui vaut mieux que les Rois et la Gloire
  • Tu seras un homme, mon fils.
  • Texte Original: If
  • If you can keep your head when all about you
  • Are losing theirs and blaming it on you,
  • If you can trust yourself when all men doubt you,
  • But make allowance for their doubting too;
  • -
  • If you can wait and not be tired by waiting,
  • Or being lied about, don't deal in lies,
  • Or being hated, don't give way to hating,
  • And yet don't look too good, nor talk too wise:
  • -
  • If you can dream - and not make dreams your master;
  • If you can think - and not make thoughts your aim;
  • If you can meet with Triumph and Disaster
  • And treat those two impostors just the same;
  • -
  • If you can bear to hear the truth you've spoken
  • Twisted by knaves to make a trap for fools,
  • Or watch the things you gave your life to, broken,
  • And stoop and build 'em up with worn-out tools:
  • -
  • If you can make one heap of all your winnings
  • And risk it on one turn of pitch-and-toss,
  • And lose, and start again at your beginnings
  • And never breathe a word about your loss;
  • -
  • If you can force your heart and nerve and sinew
  • To serve your turn long after they are gone,
  • And so hold on when there is nothing in you
  • Except the Will which says to them: 'Hold on!'
  • -
  • If you can talk with crowds and keep your virtue,
  • ' Or walk with Kings - nor lose the common touch,
  • if neither foes nor loving friends can hurt you,
  • If all men count with you, but none too much;
  • -
  • If you can fill the unforgiving minute
  • With sixty seconds' worth of distance run,
  • Yours is the Earth and everything that's in it,
  • And - which is more - you'll be a Man, my son!
  • Adattamento di Willy Bohane: Se
  • Se rimani sereno e ragioni
  • Quando altri perdono la testa, senza eccezioni;
  • Se, messo in dubbio, hai fiducia in te
  • Ma sai ricordare quanti diffidano di te;
  • -
  • Se sai aspettare senza mai stancarti,
  • Udire calunnie su di te e non nasconderti,
  • O, soffrendo l'odio, senz'alcun rancore
  • Dimostrarti fermo e senza timore;
  • -
  • Se puoi sognare senza che il sogno diventi padrone,
  • Se puoi pensare senza che l'idea superi lo sprone,
  • Se puoi costeggiare Trionfo e Rovina
  • E spiegare a quei impostori chi davvero domina;
  • -
  • Se puoi udire le tue parole o fatti
  • Distorti da furbi per distrarre stolti,
  • O se puoi stare calmo quando tutto crolla
  • E da capo ricostruire, senza un'altra parola,
  • -
  • Se sai meditare, osservare e conoscere
  • Senza divenire scettico o distruttore;
  • Se puoi essere duro ma mai arrabbiato,
  • Se puoi essere bravo ma non insensato,
  • -
  • Se sai essere saggio ed amicale
  • Evitando di fare troppa morale;
  • Se non ti lasci infliggere ferite,
  • Se tutti contano, ma non sono tutto per te;
  • -
  • Se riesci, di cento partite a perdere il frutto
  • Senza un gesto, senza un rimpianto;
  • Se puoi invogliare la folla restando umile,
  • Fiancheggiare i re stando affabile,
  • -
  • Allora il mondo, di più, tutto l'universo
  • Sarà tuo per sempre e te lo confesso,
  • Ciò che vale di più della gloria o di quel binomio
  • E' che sarai un Uomo, figlio mio!
Nostra Culpa.he
  • כאשר דולף הפצע כמה שזועקת רשימה זו, זה סימן שהתנאים להחלמתו אינם מתקיימים. אין צורך לחפש מלבד בעומק הקרע. שם קבור החולי.
    • (1948-1949) מלחמת העצמאות
    • (1956-1957) מלחמת סיני
    • (1967) מלחמת ששת הימים
    • (1967-1970) מלחמת ההתשה
    • (1973) מלחמת יום הכיפורים
    • (1975-1990) מלחמת לבנון
    • (1978) מבצע ליטני
    • (1982) מלחמת שלום הגליל
    • (1993-1987) האינתיפאדה הראשונה
    • (1996) מבצע ענבי זעם
    • (2005-2000) האינתיפאדה השנייה
    • (2004) מבצע קשת בענן
    • (2004) מבצע ימי תשובה
    • (2006) מבצע גשמי קיץ
    • (2006) מלחמת לבנון השנייה
    • (2007) הסגר על רצועת עזה
    • (2008–2009) מבצע עופרת יצוקה
    • המשט לעזה (2010)
    • (2011) העימות הישראלי-פלסטיני
    • (2012) עימות בין ישראל לרצועת עזה
    • (2014) מבצע צוק איתן
    • (2017-2015) מהומות הר הבית
    • (2019-2018) צעדת השיבה
    • (2021) הסכסוך הישראלי-פלסטיני
    • (2023) מתקפת הפתע על ישראל
  • לחפש את הבעיה מתחת לכובע שלנו, זה מה שאנחנו, היהודים, לא יודעים לעשות. מה שמעולם גם לא ניסינו לעשות. אנחנו לא מסוגלים לטאטא מול הדלת שלנו, לא מסוגלים להודות בשקרים שלנו ובאשמה שלנו. אנחנו תמיד מחפשים פורקן מחמיא,דרך להימלט .מן המציאות ובעיקר, באופן כרוני להראות ולהישמע כקורבנות. כמו מתאגרף, שאחרי התבוסה הרצופה העשירית שלו, ממשיך לקטר על המאמן, על חדר הכושר, על הכפפות, על הרעש, על שעת הקרב, על הקהל העוין... אבל אף פעם !לא יאמר לעצמו: אתה, לא יודע להתאגרף.
  • הגיע הזמן שהיהודים יפסיקו להפליל אחרים, את האנטישמיות, את הפוליטיקה, את האויבים, את הפשיזם, את האנטי-ציונות, את העיתונאים הרקובים, את המוסלמים, וקודם להם הגרמנים, וקודם להם הנוצרים ... יהודים, מוסלמים, שחורים או כל מיעוט אחר שהוא, מי שרוצים באמת להשתלב בחברה, מצליחים. הדוגמאות לא חסרות ובין המרשימים ביותר, מ־הנרי קיסינג'ר וברק אובמה עד ל־וולודימיר זלנסקי או סרגיי ברין, אלה הגיעו לשיא ההכרה תוך שהיו כפופים לאותם אילוצים חברתיים כמו אחרים. הגיע הזמן להפסיק לחשוב שכולם רוצים רק לפגוע בנו, או שהעולם חייב לנו ניחומים. האמת היא, שנדיר העשן בלי האש.
  • כאשר זעם כה עז משתחרר נגד ישראל, הוא אכן בולט כבלתי אנושי וכמעשה עָנִישׁ ברמה הגבוהה ביותר, אבל מעל הכל הוא גם מוכיח כישלון. ומול כישלון, חייבים לעשות חשבון נפש ולשאול את השאלות הנוקבות. מסוג השאלות שצורבות את האגו, אלה שמנערות את האישיות ושהינן, אבל, היחידות המאפשרות ריפוי מלא. ולא, כמו שהוא, הפצע ירוקן מאיתנו את הדם... עד כדי התמוטטות.
  • המגמה, בכל קונפליקט שהוא, היא להתנפל על האלים, זה שאיבד שליטה ואת קור רוחו. וזה נשמע הגיוני כי, קודם, חובה לכבות את האש. אם מדובר על בן זוג למשל, כדאי שיפסיק לשבור את הצלחות, אף על פי שמיד לאחר מכן, מותר להעלות את השאלה: "ואם היא, הייתה זאת שדחפה אותו לקצה ?"
  • כך, מה שאני עומד לכתוב עתה, הוא מסוג זה, מסוג הדברים שלא נעים לקרוא. אבל בעת שילדינו ויקירנו עדיין נופלים באזורי הקרב, התבוננות פנימית היא המינימום שחובתנו להעניק להם, כי להמשיך לנהל יחסים פוליטיים שסופם תמיד בשדה קרב, זה לא פתרון. אם הכנות שלנו מלאה, עלינו להודות שכל השנאה שאנו מעוררים, היא לא לגמרי מקרית. הפוגרומים של סוף המאה ה-19, למשל, החלו בעיקר עקב סוגיות כספיות עם איכרים מקומיים שלא יכלו עוד לשלם את חובם עבור האלכוהול שנקנה אצל סוחרים יהודים. כמו גם בעלי arendas יהודים שניצלו איכרים מקומיים עד כדי עבדות. כאשר, בספרות, מחפשים הסברים בעניין הפוגרומים, ברור שביניהם מוצאים אנטישמיות דתית היסטורית, אבל גם טקסטים כמו זה, שלא ממש משבחים התנהגות יהודית מופתית:
    • ב-1862 פרץ פוגרום באקרמן, כיום אוקראינה. רוב המשתתפים היו יוונים מהעיר, מתחרים מסחריים ישירים של היהודים. הפוגרום באודסה אורגן על ידי סוחרים יווניים בתגובה לכך שהיהודים נטלו מהם את השליטה ברוב הבנקים ובייצוא.
    מן הסתם, יהודים אלה לא עשו דבר כדי למשוך את אהדת שכניהם או עובדיהם. על אף שלמיעוט שבחר לחיות בדלתיים סגורות ולהתבדל בלבוש ובמסורת, היה נכון להתאמץ קצת יותר.
    תחריט אנטישמי פולני מהמאה ה-19
    גם תיכנון מסיבת רייב עם 4000 משתתפים במרחק של קילומטרים ספורים מאזור במצור עם אוכלוסייה סובלת ועוינת, הוא לא מעשה חכם ומכובד ביותר.

    ערב יפה של סתיו, כוס קפה ביד, חבר יקר יושב מולי עם נימה של תמימות ותדהמה: "אבי נכלא בגלל היותו ציוני", הוא מספר לי בשיחתנו על העבר. "אבל האם להכריז ציונות גלויה ברומניה הסובייטית היה צד נכון?" אני שואל אותו. הוא מביט בי כאילו ראה את .E.T ומשיב: "אבל הוא היה רק ​​ציוני, הוא לא היה צריך להישלח לכלא ולמות שם מהתקף לב אחרי חודשיים!".
    אגביות זו בתדהמתו, הביטחון המוחלט בתפקידו של קורבן, חיזקו את הבנתי כי בקרב היהודים, יש מין אובדן כרוני של שיקול דעת אובייקטיבי במה שקשור לזהותם. נראה שהוא נובע מיהירות ואגוצנטריות כלפי החברה "הגויה". בעיניו למעשה, אביו היה אזרח נורמלי עם הזכות להביע את להטו למען ישראל ללא כל אבחנה בקונטקסט, סובייטי או טוטליטרי שיהיה. בקיצור, התנשאות טהורה. אמנם תמימה ובלתי רצונית, אבל בכל זאת התנשאות, תופעה כרונית של קהילתנו, אשר לעתים קרובות מדי, חושבת שמותר לה הכל.
  • פה קבור הכלב, הרי. ההתנשאות, היא מקור צערו של ישראל. היא מופיעה מוקדם מאוד בתולדותינו, עם המונח "גוי" השורץ בתורה ואשר, עם הזמן, הפך למונח זלזול. היא ממשיכה עם הביטוי "עם נבחר", מאותו תמליל הדורש נקמה, מלא מרירות וכעס, שהרי הושלם אחרי חורבן בית ראשון. חורבן המסמל תבוסה מוחצת ומנוסה כפויה של אוכלוסיית יהודה, שבעצם, שמה קץ לקיומו הקצר של עם ישראל, בערך 700 שנה אחרי תיארוך העקבות הישראליות הראשונות.
  • ההתנשאות הדתית התמשכה עד היום, גם דרך בתי הכנסת, שנבנו בכל מקום בו גרו בני ישראל, ללא אבחנה או כיבוד דתות ומסורות מקומיות. כדי למדוד היטב את חוצפת התיישבות זאת, שהיא נוגדת לגמרי את רעיון העם ומצביעה על דת לכל דבר, חשוב לקחת בחשבון שהיהודים משוכנעים בהיותם עם כפי שמופיע בתורה, כך שכאשר הם בונים בית כנסת, הרוח אינה זאת של דת משנית כלפי הדת הראשית המקומית, אלא מלכתחילה, של עם עליון ונבחר.
    שדה התעופה בזל, 7:00 בבוקר, יוני 2022
    בנו את בתי הכנסת, מילא, אבל כשבמדינה זרה, מגיעים אליו מן הבית, עם כיפה על הראש וטלית על הכתפיים, אי אפשר ממש לקרוא לזה דיסקרטיות או כבוד למנהגים המקומיים. בדיוק כמו מה שרואים בתמונה מעלה שצלמתי בנמל התעופה של בזל. באיזשהו מקום, זה מאוד דומה למסר קצר וברור לאוכלוסייה המקומית: "אנחנו שמים עליכם פס". כך, ההתנשאות הדתית מחלחלת גם לחיי היומיום, דרך קהילתנות, הימנעות מנישואי תערובת ואי ערבוב מגדרי, גזענות יהודית ובוז מערכתי לגויים.
  • מעבר לגבול מסוים, ההתנשאות הופכת אף למסוכנת: כששומעים מתנחלים מיהודה ושומרון שמכריזים, בתגובתם לעיתונאי, ש"אלוהים נתן להם את האדמות האלה ושהפלסטינים רק רוצים להרוג אותם", זה סימן שהקשר בינם לבין עולמנו נותק אולי באופן בלתי הפיך.
  • כמובן, הרהורים אלה אינם נדירים בקרב קיצונים דתיים, ובגלל הרגל מסוים לשמוע הערות מסוג זה, אף אחד לא באמת שם לב אליהם או מודד היטב את מידת הבעיה: במקרה זה, כבר לא מדובר בדת או אמונה תמימה, בתפילה כנה או בקשה מאלוהים מעומק הלב, אלא בתופעה רשמית בתחום הפסיכיאטריה. אכן, מי שאינו מסוגל להבדיל בין המציאות לבין תפיסותיו האישיות, מוגדר כסובל מ"הפרעה פסיכוטית". כלומר שבנושאים מסוימים, יכולת ההבחנה שלו כבר אינה אמינה, והדוגמאות למקרה זה אינן חסרות בחיי היומיום: אנשי תפוצות, שלמרות הסיכון הכרוך בכך, עדיין יוצאים לרחוב עם כיפה על הראש. אלה ששמים את ילדיהם בבית ספר יהודי או אלה שמשאירים מזוזה מחוץ לדלתם... הם כולם אנשים הסובלים מסוג הפרעה זו,שבגללה הם מעדיפים לסכן את חיי ילדיהם או של עצמם על מיזבח ויתור קל על פרט שנוגד את דעותיהם.
    לכן, כאשר המשטרה והצבא, מאז תחילת המערכה נגד חמאס, מאפשרים למתנחלים לירות ולהרוג פלסטינים בגדה המערבית, זה מורה על שיתוף פעולה מצד גורמי הממשל, אשר ככל הנראה סובלים גם הם מאותם התסמינים הפסיכיאטריים.
  • עבור מגזר גדול של האוכלוסייה, ההתנשאות מהווה עינוי פסיכולוגי משמעותי. הוא מעורר תיעוב, התנכרות, עד כדי השפלה. וכשהיא חוגגת 2400 שנה להיווסדה, כאשר עד ימי "הוותיקן השני" בשנות ה-60, היהודים נחשבו רוצחיו של ישו, קל לדמיין את הפצע, את הכעס, את רגש הדחייה שאוכלוסיות אלה צברו כלפינו.
  • מה שאסור לעשות, הוא לזלזל במשמעות ההתנשאות. לחשוב שהיא אינה רגש מספיק חזק בכדי לגרום לטבח של 6 מיליון יהודים או להיכנס לבתים ישראלים ב-7 באוקטובר ולשסף את גרונם של ילדים. לא לטעות, מי שחווה עינויים פסיכולוגיים יודע היטב על מה מדובר.
  • לדעתי, הגיע הזמן לפשוט את דימוי היהירות והעליונות הדבוק לעורנו מאז הפצת התורה ובמיוחד מאז אימוצה כברית הישנה על ידי הנוצרים. למרות שמדובר ביצירה עתיקה חשובה, היא מעבירה, דרך אלימות דבריה, דרך הטירוף ההרסני של אלה המעניש צמא הדם ודרך עצותיה הרעות למאמינים, תדמית משפילה ומזיקה של הקהילה היהודית. האם זהו תפקידה של דת? היום הרי, הרשתות החברתיות מבזבזות מליונים כדי לסנן תוכנים הרסניים והיהודים הם, מזינים בהם את ילדיהם ונועריהם. מדוע ממשלת ישראל נפלה במלכודת החולנית של קנאות דתית ומדוע היא אינה משאירה את הדת למרחב הפרטי כפי שעשו המדינות החילוניות?
  • ברגע שהמימשל משתחרר מהכבלים הכבדים של התורה, ברגע שמכירים בהתנשאות המאפיינת אותנו, בחסרונותינו, בחטאי הגאווה, הזלזול הממסדי… הפתרון לבעיה היהודית והישראלית הופך לנגיש. ברגע שאנו מודים בעוולות ובנזק שגרמו ומקבלים על עצמנו לשלם עבורם את המחיר המוסרי והחומרי, ערכנו עולה ואנו פותחים דלת לשינוי ולפיוס. בלי שום כוונה לסלוח על הברבריות של חמאס והטרור בכללו, הרי יש להעניש אותו ללא רחמים, אלא ש, על מנת למגר אותו אחת ולתמיד, אנו חייבים להפגין את חכמתנו באומץ לעקור את פגמינו, אלה המעוררים את האכזריות הזו, ולוודא שלא ישרדו מעבר למאמצינו.
    כי בל נשכח לעולם שהאמת של היהודים אינה קסומה יותר מזו של אחרים.
  • בל נשכח שמאז סוף המאה התשע-עשרה נכשלו כל הניסיונות להקים מדינה יהודית מרצוננו החופשי. היהודים העדיפו את רווחת הגולה על פני מדבר צחיח מלא אי וודאות. תגובה לגיטימית, למעשה, לאור 2400 שנות תפוצות שהפכו את הרעיון התורני של "עם ישראל" לדת ששמה "יהדות". על אף כבוד הראשונים, זו דת במלוא מובן המילה, שעוסקת בהמרת דת בדיוק כמו הנוצרים, מנהג הרי שאינו קיים בעם ראוי לשמו: האמרינדיאנים אינם ממירים את נתיניהם לאמרינדיאניזם!
  • בל נשכח שהמדינה הוקמה רק לאחר טבח השואה, אם כי קדמה לו הגעתם לארץ של יהודים רבים שנמלטו מפוגרומים במזרח אירופה כבר משנת 1922. הגירה מחרדה ותחת איום הרדיפות, כמו ההגירה שלאחר השואה, וגם מקור לחיכוכים רבים עם האוכלוסייה הערבית המקומית, חיכוכים שהבריטים, אז בעלי מנדט של חבר הלאומים, לא הצליחו לנהל ולפתור.
  • בל נשכח שהצהרת בלפור משנת 1917, שהייתה בעצם מכתב ידידותי ששלח שר החוץ הבריטי ללורד ליונל וולטר רוטשילד, דמות בולטת ביהדות בריטניה ומממן התנועה הציונית, נשארה, יש להאמין, במגירה במשך 30 שנה, עד 1947, כשהבריטים הבינו שהם כבר לא מסוגלים להתמודד עם הסכסוך היהודי-ערבי והעבירו את הכדור לאו"ם. השפעתו של מכתב זה ב־החלטת האו"ם 181 אינה ברורה לחלוטין. מצד שני, מה שלא ניתן להכחיש הוא, שהחלטה זו מעניקה ליהודים טריטוריה בפלשתין שלגיטימיותה המפוקפקת, שנויה במחלוקת עצומה עד היום כי למעשה, יהודים שבו בצורה מסיבית לפלסטין כבעלי המקום, אחרי היעדרות של יותר משני אלפי שנים.
  • בל נשכח שיום הקמת המדינה היה אסון לפלסטינים, שקראו לו "אל-נכבה", האסון. כמעט מיליון מהם גורשו מאדמתם או נעקרו מבתיהם למרות הצהרת בלפור המפורסמת, הקובעת בבירור כי אוכלוסיות מקומיות אינן צריכות לסבול מהקמת מולדת יהודית.
  • בל נשכח שייעודה של מדינת ישראל, טרם הכרזתה, היה חילוני. הדת הממלכתית והמנהלית (שמירת שבת, אוכל כשר וכו') נכפתה על בן-גוריון, שחשש ממחסור באוכלוסייה, על ידי האורתודוקסים האמריקאים כתנאי הכרחי לתמיכתם בהקמת המדינה. כך, בן גוריון בגד בגורלה החילוני של המדינה ובשותפיו, רובם אתאיסטים, שכן בעיניהם, אלוהים לא הציל אותם מהשואה.
  • בל נשכח שיהודי המגרב, ש"יובאו" על ידי הרשויות הישראליות כדי לאכלס את הארץ, כמו גם ילדים שנלקחו מהוריהם, זכו ליחס של כלבים מצד האשכנזים, למרות היסטוריית הרדיפות שלהם, מתוך גזענות יהודית טהורה כלפי יהודים אחרים.
  • בל נשכח שישראל מחזיקה בשטחים שנכבשו מאז 1967 למטרות דתיות, למרות שבמקור היו שלל מלחמה, ונועדו להחלפה. הקיצוניים שבין הדתיים בישראל, מלאי שנאה לא פחות מקצבי חמאס, נואשים לחזור לישראל העתיקה, שוב בגלל סיפורי התורה.
  • בל נשכח שהחיילים והאזרחים הנופלים בעת כתיבת שורות אלה אינם עונדים את הכיתוב "לאום ישראלי" בתעודת הזהות שלהם. צו של בית המשפט העליון (6092/07 מיום 15.7.2008) מונע אזכור זה, השמור, שוב על פי עקרונות דתיים, רק לקהילה של כלל היהודים. הדרכון הישראלי הוא, אם כן, לא יותר מנשף מסכות המיועד למשטרות הגבולות הזרות. יהודי התפוצות, אוהדי ישראל או לא, אוהבי ישראל או לא, נחשבים אם כך לשווים ללוחמים ישראלים אשר, על פי החוק הישראלי, אינם כלל ראויים להבחנה לאומית. לא, סליחה, אני מגזים. זכותם לחיות במדינה צחיחה ומאוימת, לשלם מיסים ולמות במלחמות או לסיים את חייהם כמו ירק כדי לממן ולהגן על רובוטים שקוראים בתורה, שלא נלחמים,שלא מייצרים, שלא ממציאים, שלא תורמים לחברה הגדולה.
  • בל נשכח שמדינת ישראל עורכת מפקד אתני קבוע של אוכלוסייתה. נוהל פרימיטיבי זה מזכיר למרבה הצער את השנים החשוכות של מלחמת העולם השנייה, ולמרבה האירוניה, מיושם על ידי אלה שנרדפו וסבלו מנוהל זה.
  • בל נשכח ש-55% מיהודי העולם עדיין חיים בתפוצות, סימן שישראל אינה מייצגת את האלדורדו של הרוב. יהודים אורתודוקסים אמריקאים, אלה שכפו דת לאומית על בן גוריון, לא היו מוכנים לוותר על חייהם האמריקאים בשום מחיר.
  • לאור מצב זה, נראה לי שהישועה תמונה בהכרה פומבית בהתנשאות היהודית והישראלית, עצמה מונחית, ללא ספק, על ידי יועץ תורני מיושן ומרושע.
    להתנהלות זו אחריות גדולה לשנאה הרודפת יהודים, שנאה שהיא מקור הפוגרומים, מקור הרדיפות, מקור השואה ומקור הסכסוכים עם שכנותיה של ישראל ב-70 השנים האחרונות. לכן חיוני להכיר פומבית בטעויות שעוררה התנשאות זו, ובהתחשב בכך שמדינת ישראל היא כיום מציאות שאינה מוטלת בספק, להצהיר על הכוונה לתקן את הנזק כמיטב יכולתנו:
    • בצאתה של ישראל מן הספירלה התיאולוגית-פשיסטית שמחזירה אותה לימי הביניים, בהם מדינות רבות נשלטו על ידי הדת. כל עוד מדינת ישראל תחייה בעידן כתבים בני אלפי שנים, אזרחיה ייחשבו פרימיטיבים וחסרי ערך.
      תפילת רחוב, נתניה, מאי 2022
    • באמצעות פיצוי הפלסטינים שגורשו מאדמתם.
    • בצאת ישראל מן השטחים הכבושים של הגדה המערבית (עם האילוצים הביטחוניים הדרושים). ישראל היא מתנה שאינה לגמרי לגיטימית, ולכן על תושביה חלה חובת הכרת תודה ושביעות רצון.
    • על ידי איחוד השטחים הפלסטיניים כדי למנוע את חלוקתם הנוכחית. (אולי על ידי העברת אוכלוסיית עזה לבתים מפונים של המתנחלים היהודים).
    • בהסכמה שמזרח ירושלים תישאר פלסטינית, ובכך לחלוקת הבירה בין שתי האומות.
    • בקביעת ערובה לאי-לוחמה עם האילוצים הדרושים משני הצדדים.
    • בהוספת אזכור "לאום: ישראל" לתעודת הזהות כדי לשים קץ לרעיון של "עם יהודי כללי" שאינו כלל רלוונטי יותר, ולהעניקו אך ורק לתושבי ישראל.
    • על ידי הצבת הניהול האדמיניסטרטיבי של "נישואין" ו"מוות" תחת חסותן של העיריות והמדינה, כמו במדינות חילוניות, וזאת לטובת האוכלוסייה האזרחית וחירותה. כיום, זוג שלא כולו יהודי, חייב לצאת לחו"ל על מנת להתחתן. זו בושה.
      עירוב האוכלוסייה ואישור נישואי תערובת שעשויים להיגרם עקב הניאו-חילוניות, אינם משפיעים בשום אופן על ביטחון היהודים או על חוק השבות. יהודים שרדו בגולה במשך אלפי שנים. אין שום סיבה שהאור שלהם יכבה אם הם חיים מאוחדים בארצם.
      וממתי צריכים דת כדי להגן על אוכלוסייה? ישראל יכולה להישאר המדינה הבטוחה ביותר בעולם ליהודים, מבלי להפוך לקטאר או לאיראן. במקור, זו הייתה מטרתה של אומה זו.
  • פתרונות אלה אולי אינם הטובים ביותר, אך בעיקרון, אם ישראל חפצה בשלום, היא לא תמצא אותו בהפיכת עצמה למדינה דתית שמטרתה העיקרית היא להשמיד את כל מה שאינו יהודי ולהירקב בשנאה כפי שזה התחיל לפני 70 שנה.
  • שנאה מושכת רק שנאה. נכון שהתורה מלאה בה, אבל כולם יכולים להבין, אפילו הדתיים, שאי אפשר לחיות לנצח לפי החזון הצר אופקים של סופרים פרימיטיביים שכתבו תורה לפני אלפי שנים.
  • הדתיים מכירים את צביעותם, אף אם הם מכחישים אותה. הם נוסעים במטוסים, משתמשים בטלפונים סלולריים, לובשים נעלי נייק, נוהגים במכוניות מודרניות, עוברים סריקות CT ו-MRI אף על פי שרשמית, הם יורקים על המדע. הגיע הזמן שיפסיקו לשקר לעצמם ולשאר היהודים.
  • זו כמובן רק נקודת המבט שלי, ומשאלתי היחידה, בימים סוערים אלה, היא שמכתב זה יצליח לעורר מודעות בקרב אלו המתקראים מחליטים ולעודד אותם להכיר בכך שהפתרון נמצא יותר בידיהם מאשר בקני תותחיהם, בשנאת האחר ובמות חיילינו.
Nostra culpa
  • Lorsqu’une plaie suppure autant que le hurle cette liste, c’est que les conditions de sa cicatrisation ne sont pas réunies. Inutile de chercher les causes autre part que sous la plaie. Le mal est là.
    • Guerre israélo-arabe de 1948
    • Guerre israélo-arabe (1948-1949)
    • Crise du canal de Suez (1956-1957)
    • Guerre des Six Jours (1967)
    • Guerre d'usure (1967-1970)
    • Guerre du Kippour (1973)
    • Guerre du Liban (1975-1990)
    • Opération Litani (1978)
    • Intervention militaire israélienne au Liban (1982)
    • Première intifada (1987-1993)
    • Opération Raisins de la colère (1996)
    • Seconde intifada (2000-2005)
    • Opération Arc-en-ciel (2004)
    • Opération Jours de pénitence (2004)
    • Opération Pluies d'été (2006)
    • Conflit israélo-libanais (2006)
    • Blocus de la bande de Gaza (2007-)
    • Guerre de Gaza de 2008-2009 (2008-2009)
    • Abordage de la flottille pour Gaza (2010)
    • Confrontation israélo-palestinienne de 2011 (2011)
    • Confrontation entre Israël et la bande de Gaza (2012)
    • Attaque contre un poste-frontière (2012)
    • Guerre de Gaza de 2012 (2012)
    • Guerre de Gaza de 2014 (2014)
    • Vague de violence israélo-palestinienne de l'automne 2015 au 6 décembre 2017 (2015-2017)
    • Marche du retour de 2018-2019 (2018-2019)
    • Crise israélo-palestinienne (2021)
    • Opération Déluge d'al-Aqsa (2023)
  • Chercher le mal sous notre casquette, c’est ce que nous, les Juifs, ne savons pas faire. Ce que nous n’avons jamais su faire. Incapables de balayer devant notre porte, incapables de se regarder dans un miroir et de s’avouer la vérité. Il faut toujours que nous trouvions une tête de Turc sur laquelle nous défouler, ou que nous jouions aux victimes. Un peu comme un boxeur, à sa dixième défaite consécutive, qui continue de se plaindre de son coach, de la salle, du ring, de son soigneur, du bruit, de ses gants… Mais jamais ne se dit, une bonne fois pour toutes: tu ne sais pas boxer!
  • Il est temps que les Juifs cessent d'incriminer les autres, l'antisémitisme, la politique, leurs ennemis, le fascisme, l’anti-sionisme, les journalistes véreux, les musulmans, et avant eux les Allemands, et avant eux les chrétiens… Juifs, Mulsulmans ou Noirs qu'ils soient, ceux qui désirent ardemment s'intégrer à la société dans laquelle ils évoluent, réussissent à le faire. Les exemples les plus marquants, Barak Obama, Rachida Dati, Volodimir Zelenski ou Élisabeth Borne ont atteint le sommet de la reconnaissance tout en étant soumis aux mêmes contraintes sociétales que les autres. Il est temps de cesser de penser qu’on nous veut du mal par définition et sans raison, et qu'en fait, nous sommes à plaindre, car il y a rarement de fumée sans feu.
  • Lorsqu'une telle fureur se déchaîne contre Israël, certes, elle est à blâmer, certes, elle est inhumaine aussi, mais elle dénonce avant tout un échec. Et face à un échec, il faut se poser les bonnes questions. Le genre de questions qui pique l’ego, mais qui est le seul à pouvoir soigner et refermer une plaie, destinée, telle qu’elle est, à nous vider de notre sang… Jusqu’à l’épuisement.
  • On a tendance, dans un conflit quelqu'il soit, à s’en prendre au violent, à celui qui sort de ses gonds, qui perd son sang-froid. De prime abord, il ne vient jamais à l'esprit, lorsqu’il s’agit d’un couple dont le mari à pété un câble, par exemple, de se dire: "Et si elle l’avait poussé à bout". Parce que d'abord, c'est vrai, il faut éteindre le feu, car, on ne devrait pas s’emporter, lever la main, casser les portes et les miroirs, mais parfois, c’est presque inévitable. Combien de gens font de la prison à cause d’un conjoint pervers et manipulateur homme ou femme qu’il soit?
  • Ce que je vais écrire n’est pas facilement lisible ou audible, mais à l'heure où nos enfants et nos proches tombent comme des mouches dans les théâtres de guerre, l’introspection est le minumum que nous puissions leur offir pour leur démontrer notre gratitude. Et si nous sommes rèellement sincères, nous nous devons d'admettre que toute la haine que nous inspirons n'est pas fortuite. Les pogroms de la fin du XIXe siècle ont commencé surtout par des histoires d’argent: des paysans qui ne pouvaient plus payer leur dette aux commerçants juifs en contrepartie de l’alcool fournit. Des bailleurs d’arenda juifs qui exploitaient des paysans locaux en quasi esclavage… Lorsqu’on cherche des explications sur les pogroms, on trouve évidemment l’antisémitisme religieux, mais aussi des textes comme celui-ci, qui ne louent pas particulièrement un comportement irréprochable:
    • 1862, un pogrom se déclencha à Akkerman, dans l’actuelle Ukraine. La plupart des participants étaient des Grecs de la ville, concurrents commerciaux directs des Juifs. Le pogrom d’Odessa fut organisé par des marchands grecs en réponse au fait que les Juifs leur auraient ravi le contrôle de la plupart des banques et de l’exportation.
  • Ces Juifs là, n’ont évidemment rien fait pour s'attirer la sympathie de leurs voisins ou employés. Et pourtant, quoi de plus opportun lorsque, minoritaires, on choisit de vivre en huis clos et de se distinguer clairement des populations locales par une touche vestimentaire et des mœurs différentes.
    Gravure antisémite polonaise du xixe siècle
    Au même titre que de programmer une rave party avec 4 000 participants à quelques kilomètres d’une zone de blocus habitée par une population en souffrance et hostile.
    Ou aussi, comme cet homme, qui fut emprisonné parce qu'il était sioniste, m'expliqua son fils, un ami cher, en parlant du passé avec un air candide et étonné. "Mais être ouvertement sioniste en Roumanie soviétique était-elle une chose à exposer?" Lui demandai-je. Il me regarda comme s'il avait aperçu E.T. et rétorqua: "mais il n'était que sioniste, il n'avait pas à être en prison et y mourir d'une crise cardiaque". Cette désinvolture dans sa stupéfaction, cette absolue assurance d'être dans le vrai en tant que victime, renforçait mon sentiment que, chez la plupart des Juifs, on pouvait observer, sur certains sujets, une indéniable perte de discernement. Dans sa tête, son père était juif, il avait le droit de l'être et d'exprimer sa ferveur pour Israël, et ce, sans distinction aucune d'un contexte soviétique ou totalitaire qu'il soit. De l'outrecuidance à l'état pur, en somme. Innocente, involontaire, mais de l'outrecuidance quand même, mal chronique de notre communauté, qui, bien trop souvent, se croit tout permis.
  • C'est précisément là où le bât blesse. L’outrecuidance est bien à l’origine du problème d'Israël, au sens premier du nom. Elle apparaît très tôt, avec le terme “Goy” utilisé dans la Torah et qui, au fil du temps, devint plus que péjoratif. Elle continue avec l’expression “peuple élu”, utilisée dans ce même texte, écrit en fait, par des scribes fanatiques aigris de leur cuisante défaite face à Babylone, de la destruction de leur temple et de leur fuite contrainte de Jerusalem pour une diaspora qui, a postériori, durera plusieurs millénaire et qui mit fin à la courte existence de ce que la Torah, nomma "peuple d'Israel".
    L'outrecuidance religieuse persiste encore avec les synagogues, construites un peu partout dans le monde, bien que l’Europe, par exemple, fut toujours chrétienne. Pour en bien mesurer l'outrecuidance, il est important de tenir compte du fait que les Juifs ne construisent pas un lieu de culte avec l'esprit de respect, d'égalité, voire de soumission à la religion locale, mais bien avec le sentiment d'apporter la supériorité du peuple élu.
    Aéroport de Bâle, 7:00 du matin
    Construire des synagogues, soit. Mais lorsqu’on s'y rend avec une kippa et un tallith sur les épaules depuis son domicile, on ne peut pas vraiment appeler cela de la discrétion ou du respect pour les mœurs locales et puis, quelque part, cela ressemble fort à un message court et clair: “Je vous emmerde”.
    Par conséquent, l'outrecuidance religieuse suinte aussi dans la vie de tous les jour, par le communautarisme, l'évitement des mariages mixtes et le non-mélange des genres, le racisme juif et un mépris systémique pour les Goys qui, c'est vrai, nous l'ont bien rendu.
  • Et puis, au delà d'une certaine ligne rouge, l'outrecuidance devient dangereuse: lorsqu'on entend des colons de Judée et Samarie affirmer, dans leur réponse à un journaliste, que "Dieu leur a donné cette terre et que les Palestiniens veulent seulement les tuer", c'est un signe que le lien entre eux et notre monde a été rompu de manière peut-être irréversible.
    Certes, ces réflexions ne sont pas rares chez les religieux extrémistes et, de par une certaine habitude d'entendre ce type de propos, personne n'y prête vraiment attention ni ne mesure pleinement l'ampleur du problème: car dans ce cas, il n'est plus question de religion ou d'une foi innocente, de prière sincère ou d'une requête faite à Dieu du fond du cœur, mais d'une déviance homologuée dans le domaine de la psychiatrie. En effet, un sujet incapable de faire la différence entre la réalité et ses perceptions est défini comme souffrant d'un "trouble psychotique". Sur certains sujets, ses capacités de discernement ne sont donc plus tout à fait fiables et on en trouve de nombreux exemples dans la vie courante: les gens qui, à l'étranger et malgré le risque encouru, sortent encore dans la rue avec une kippa sur la tête. Ceux qui mettent leurs enfants dans une école juive ou ceux qui laissent une mezouza sur l'extérieur de leur porte... Tous ceux-là sont des gens qui souffrent de ce trouble et qui, pour autant, représentent un danger pour eux-mêmes, pour leurs proches et pour la société en général. Alors, lorsque la police et l’armée, depuis le début de la campagne contre le Hamas, laissent les colons tirer et tuer des Palestiniens en Cisjordanie, c'est avec la complicité de leurs gouverneurs qui, semble-t-il, souffrent des mêmes symptomes.
  • Pour nombre d’humains, l’outrecuidance s’apparente à une torture psychologique. Et pas des moindres. Elle éveille la jalousie, la mise à l’écart, la méprise, jusqu’à l’humiliation. Et lorsqu'elle fête ses 2400 ans, lorsque, jusqu'à "Vatican II", des années 60, les Juifs sont aussi considérés comme les assassins de Jésus, je vous laisse imaginer la blessure, la faille, la haine qu’ont pu accumuler, à notre égard, les populations concernées.
  • Ce qu'il ne faut surtout pas faire, c'est sous-estimer la portée de ce sentiment. Penser qu'il ne soit pas assez puissant pour provoquer le massacre de 6 millions de Juifs ou pour, le 7 octobre dernier, entrer dans les maisons israéliennes et égorger des enfants. Détrompez-vous, ceux qui ont connu la torture psychologique, savent très bien de quoi je parle.
  • Pour ma part, il serait largement temps de rompre avec cette image d'arrogance et de supériorité qui nous colle à la peau depuis la diffusion de la Torah et surtout depuis son adoption comme Ancien Testament par les chrétiens. Bien qu'œuvre majeure de l'antiquité, elle transmet, par la violence de ses propos, la folie destructrice de son dieu punisseur et les mauvais conseils qu'elle dispense aux fidèles, une image dégradante de la communauté juive. Est-ce bien le rôle d'une religion? On dépense aujourd'hui des millions pour filtrer les textes nuisibles dans les réseaux sociaux et nous, les Juifs, en nourissons nos enfants et nos jeunes. Pourquoi le gouvernement israélien est-il tombé de le piège malsain du fanatisme religieux et pourquoi ne laisse-t-il pas le culte dans le domaine privé, comme le font les pays séculiers, eux aussi jadis gouvernés par la religion.
  • Dès lors que l'on déleste l'administration d'un pays moderne comme Israël, du lourd carcan des préceptes toraniques millénaires, qu'on reconnaît cette arrogance, les fautes, les péchés d'orgueil, les méfaits ou le mépris institutionnel, la solution au problème juif et celui d'Israël devient accessible. Dès lors qu'on admet les torts et le mal qu'ils ont causé, qu'on accepte d'en payer le prix moral et matériel, on prend de la valeur et on ouvre la porte aux changements et à la réconciliation. Il n'est pas question de pardonner la barbarie du Hamas et du terrorisme en général, elle doivent être punies, mais seulement, pour l'éradiquer définitivement, de démontrer notre intelligence en sachant déloger nos failles, celles qui attisent cette cruauté à notre égard, et faire en sorte qu'elles ne survivent pas à nos efforts. Car n’oublions plus, et jamais, que la vérité des Juifs n'est pas plus enchanteresse que celle des autres.
  • N’oublions plus, et jamais, que dès la fin du XIXème siècle, toutes les tentatives de fonder un état juif de plein gré ont échoué. Les Juifs ont préféré le bien-être de la diaspora à un désert aride, où tout était à faire ou à refaire. Réaction légitime, en effet, à la lumière de 2400 ans de disapora qui ont troquèrent l'idée toranique du "peuple juif" au profit d'une religion, le "judaïsme". Première religion, certes, mais une religion à part entière, qui pratique la conversion tout comme les chrétiens, moeurs totalement inutile au sein d'un peuple digne de ce nom. Les Amérindiens ne convertissent pas leurs sujets à l'amérindianisme!
  • N’oublions plus, et jamais, que l’État ne fut créé qu’après le massacre de la Shoah, bien que précédé de l'arrivée en Palestine de nombreux Juifs qui fuyaient les pogroms d'Europe de l’Est dès 1922. Immigration sous la contrainte donc, comme celle de l'après-Shoah, à l'origine de frictions avec les populations arabes, ingérables par les Britaniques, alors mandatés par la Société des Nations
  • N’oublions plus, et jamais, que la Déclaration Balfour, de 1917, qui n'était au fond qu'une lettre amicale envoyée par le secrétaire d'État britannique aux Affaires étrangères à Lord Lionel Walter Rothschild, personnalité éminente de la communauté juive britannique et financier du mouvement sioniste, resta, il faut croire, bien au chaud dans un tiroir pendant 30 ans, jusqu'en 1947, moment où les Britanniques réalisèrent qu'ils n'étaient plus à même de gérer les conflits judéo-arabes en Palestine et qu'ils passèrent le bébé à l'ONU. L'influence de cette missive dans la résolution 181 l'ONU n'est d'ailleurs pas très claire. En revanche, ce qui est indéniable, est que cette résolution octroie aux Juifs un territoire en Palestine dont la légitimité douteuse fait l'objet d'immenses controverses jusqu'à nos jours puisque les Juifs, persécutés, revinrent en Palestine, en propriétaires des lieux, après une absence de plus de 2 millénaires.
  • N’oublions plus, et jamais, que le jour de la création de l’État fut un désastre pour les Palestiniens, qui d’ailleurs le nommèrent justement ainsi: al Nakba, le désastre. Près d’un million d'entre eux, furent chassés de leurs terres ou déplacés malgré cette fameuse Déclaration Balfour qui stipule clairement que les populations locales ne devaient pas pâtir de la création d'un foyer juif.
  • N’oublions plus, et jamais, que le destin de l'Etat d'Israël, avant sa déclaration, était laïque. La religion étatique et administrative (respect du shabbat, nourriture casher...) fut imposée à Ben Gourion par les orthodoxes étasuniens comme condition sine qua non en contrepartie de l'appui imploré par ce dernier qui craignait un manque de population. Ainsi, Ben Gurion trahit ce destin laïque, ses collaborateurs et ses comparses, tous majoritairement athées, puisqu'à leurs yeux, Dieu ne les avait pas épargnés de la Shoah.
  • N’oublions plus, et jamais, que les Juifs du Maghreb, "importés" par les autorités israéliennes pour peupler le pays, ainsi que des enfants enlevés à leurs parents, furent traités comme des chiens par les Ashkénazes, malgré leur passé de persécutés, et ce, par pur racisme juif envers d'autres Juifs.
  • N’oublions plus, et jamais, qu'Israël conserve des territoires occupés depuis 1967 à des fins désormais religieuses, bien qu'originellement butin de guerre, ils étaient destinés à être échangés. Les religieux fanatiques israéliens, pas moins haineux que les bouchers du Hamas, veulent absolument retrouver l'Israël Antique, et ce, encore et toujours, pour suivre à la lettre les récits toraniques.
  • N’oublions plus, et jamais, que les soldats et civiles qui tombent à l’heure où j’écris ces lignes, ne portent pas l’inscription “nationalité israélienne” sur leur carte d’identité. Un décret de la cour suprême (6092/07 du 15 Juillet 2008) empêche cette mention, réservée, toujours selon des préceptes religieux à la seule communauté juive mondiale. Le passeport israélien n’est donc, par conséquent, qu’une mascarade destinée aux polices des frontières étrangères. Les Juifs de la diaspora, renégats soient-ils, qui, peut-être vautrés dans leur fauteuil confortable, se gavant d’images télévisées de guerre en se curant les dents, sont considérés les égaux des combattants et des Israéliens, qui eux, servent de chair à canon. Selon la loi israélienne, donc, ils ne méritent aucune distinction par rapport aux Juifs de la diaspora. Si... J’exagère, ils ont le droit d'habiter un pays aride et menacé, dur à vivre, de payer leurs taxes et de mourir en guerre ou de finir leur vie comme un légume pour défendre des robots qui lisent la Torah, qui ne combattent ni ne produise et qui sont salariés pour naître, grandir et trop souvent, vivre au crochet de la société.
  • N’oublions plus, et jamais, que l’Etat d'Israël effectue régulièrement un recensement ethnique de sa population. Ma première carte d’identité, éditée en 1969 portait la mention “Nationalité: Juif”. Aujourd’hui, cette mention est facultative. Cette pratique primitive rappelle tristement les années noires de la Seconde Guerre et, ironie de l’histoire, elle est pratiquée par ceux qui, persécutés, en ont souffert le plus.
  • N’oublions plus, et jamais, que 55% des Juifs du monde vivent encore et toujours en diaspora, signe qu'Israël ne représente pas l'Eldorado de la majorité. Les Juifs orthodoxes américains, presqu'aussi nombreux que la population juive israélienne, n'abandonneraient pour rien au monde, eux non plus, leur vie américaine.
  • À la lumière de cette situation, il me semble que le salut passe par la reconnaissance publique d'un comportement arrogant et outrecuidant de la communeauté juive, guidé sans aucun doute par une Torah désuette et mauvaise conseillère.
    Comportement qui porte une large responsabilité dans la haine qui poursuit les Juifs, dans l'origine des pogroms, des persécutions, de la Shoah et des conflits avec les pays voisins d'Israël au cours des 70 dernières années.
    Il est donc indispensable de reconnaitre publiquement les erreurs qu'une telle arrogance a provoquées et, vu que l’État d'Israël est désormais une réalité indéniable, de déclarer l'intention de réparer au mieux les pots cassés:
    • En sortant de la spirale théologico-fasciste qui propulse Israël dans le lointain moyen-age des pays gouvernés par la religion.
      Prière de rue, Netanya, Mai 2022
      Il en reste quelques un dans le monde et tous sont considérés comme rétrogrades et irrespectueux des droits de l'Homme. Tant que l’Etat d'Israël vivra à l'heure d'écrits pluri-millénaires, ses citoyens seront considérés primitifs et seront traités comme tels.
    • En rétablissant la laïcité étatique telle qu'elle devait être avant la trahison de Ben Gurion.
    • En indemnisant les Palestiniens chassés de leurs terres.
    • En quittant définitivement les territoires occupés de Cisjordanie avec les contraintes sécuritaires nécessaires. Israël est un cadeau pas vraiment légitime et ses habitants ont donc un devoir de gratitude et contentement.
    • En unifiant les territoires palestiniens pour éviter son actuelle partition. (peut-être en relogeant la population de Gaza en Cisjordanie à la place des colons juifs).
    • En acceptant que Jérusalem-Est reste palestinienne, partageant ainsi la capitale entre les deux nations.
    • En établissant une garantie de non-belligérance avec les contraintes necessaires de part et d'autre.
    • En ajoutant la mention “Nationalité: Israël” sur la carte d'identité pour, d’une part, en finir avec cette idée de peuple juif disparu depuis des millénaires et, d’autre part, pour octroyer aux seuls Israéliens qui le méritent bien, leur nationalité.
    • En confiant, pour le bien et la liberté de la population civile, la gestion administrative du "mariage" et de la "mort" aux mairies et à l'Etat, comme dans les pays séculiers. Il est inadmissible, au XXIe siècle que ces démarches soient aux mains illégitimes et trop avides des religieux. Comme il est incensensé et indécent qu'un couple d'Israéliens doive se marier à l'étranger si l'un d'eux n'est pas juif.
      La mixité de la population et l'autorisation des mariages mixtes qui serait induits par la néo-laïcité du pays, n'affecte en rien la protection des Juifs ou la loi du retour. Les juifs ont survécu en diaspora, pendant des millénaires. il n'y a aucune raison que leur lumière s'éteignent s'ils vivent unis dans leur pays.
      Et puis, depuis quand a-t-on besoin de la religion pour défendre une population? Israël peut rester le pays le plus sûr du monde pour les Juifs, sans pour autant devenir un Qatar ou un Iran. C'était, à l'origine, le but de cette nation.
  • Ces solutions ne sont peut-être pas les meilleures, mais en gros, si Israël désire la paix, elle ne la trouvera pas en se transformant en une Nation toranique dont le but exclusif est de détruire tout ce qui n'est pas juif et de pourrir dans la haine comme ils l'ont commencé.
    La haine n'attire que la haine. Il est vrai que la Torah en regorge, mais je pense que tout le monde peut comprendre, même les religieux, que l'on ne peut pas vivre éternellement selon la vue étriquée de scribes, morts il y a plus de deux millénaires.
    Les religieux connaissent leur hypocrisie, même s'ils la nient. Ils voyagent en avion, utilisent des portables, chaussent des Nike, conduisent des voitures modernes, passent des scanners et des IRM tout en crachant officiellement sur la science. Il serait temps qu'ils cessent de prendre les autres Juifs pour des buses.
  • Il ne s'agit, évidemment, que de mon point de vue et mon seul souhait, en ces temps agités, est que ce texte puisse sensibiliser les acteurs du désastre israélien et les inciter à reconnaître que la solution se trouve plus entre leurs mains que dans le fût de leurs canons ou dans la haine des autres.
Un mal pour un bien
  • Non tutto il male viene per nuocere.
    C'est un proverbe italien qui explique que le mal, parfois, produit aussi du bien.
  • Dans le cas de l'attaque terroriste du Hamas, encore en cours, survenue le 6 Octobre 2023, soit 50 ans, jour pour jour, après la guerre de Kippour, il n'est pas impossible, bien que ce serait cher payé, que cette bataille évite à la nation israélienne, déjà en proie à une forte division due au néo-radicalisme qui pris forme avec les dernières élections, une sanglante guerre civile et fratricide.
  • Plus de 70 ans se sont écoulés depuis la Seconde Guerre mondiale et la création de l'Etat d'Israël, et il semble que cette trêve physique et morale de la "chasse au Juif", confortée par la puissance d'Israël, ait largement profité à la cause religieuse. En effet, la société juive non-israélienne, consciemment ou pas, commença à se questionner sur la validité de sa judéité (sa qualité de Juif), puisqu'elle n'était plus mise en cause par les conflits ou la persécution, et sur sa réelle contribution à la survie de sa judaïté (la façon d'être Juif), puisqu'elle avait élu domicile en diaspora.
  • Ce questionnement poussa ces Juifs à vouloir en faire plus. Plus que les simples réunions de familles autour d’une table bien remplie à l'occasion des fêtes, où ils se sentaient incapables de léguer à leurs enfants ou petits enfants l’histoire même de la fête ou son origine. Plus que les simples encouragements à respecter le shabbat ou à manger casher sans pour autant leur donner de raisons valables. Et là, sous cette pulsion instinctive de vouloir bien faire pour leur descendance, nombre de ces parents, sombrèrent, dans le piège que leur avait tendu le judaïsme rabbinique, "la négation de leur Histoire". Le judaïsme rabbinique est un courant du judaïsme, probablement issu du judaïsme pharisien apparu après la destruction du Second Temple en 70 apr. J.-C. et qui se structure entre le IIème au Vème siècle de l’ère chrétienne, date à partir de laquelle il fut reconnu comme la norme du judaïsme.
  • Car c’est bien de cela qu’il s’agit. L’Histoire d'Israël, au sens noble de cette communauté, fut intégralement volée, détournée et obscurcie à jamais par ces fanatiques, au profit de récits multiples et variés, dont la Torah, tout, sauf la simple vérité. Exactement comme ce que fit le clergé à ses fidèles et au monde entier, joliment décrit dans le film culte "Au nom de la Rose", avec Sean Connery.
  • Négation de l’Histoire d'Israël, donc, car Israël possède sa véritable histoire. Et elle n'est pas celle de la Torah, volontairement mêlée au mot Talmud, d'ailleurs, dans l’expression "Talmud-Torah" pour bien faire oublier le millénaire qui les sépare. Pour bien cacher que le Talmud s’efforce, depuis sa création, de réparer les atrocités et la violence du récit de la Torah ainsi que ses incongruités. Mais comme tout ceci n’est pas clair dans l’esprit des Juifs, car ils ne connaissent pas leur histoire, les parents de ces "générations de bien-être" poussèrent leurs enfants à suivre des cours de toute sorte sur le judaïsme. Dans leur esprit, les rabbins sauraient leur dire pourquoi ils sont juifs et comment le rester. Sauf que, au lieu d’apprendre la réelle histoire d'Israël, ils apprirent la religion et tous ses mensonges.
  • Fait anodin, me direz-vous, quoi de plus normal que de donner un peu d’éducation religieuse aux enfants juifs. Rien, peut-être. Mais dans le cas de gens comme Smotrich ou Ben gvir, qui ne sont rien d’autre qu’un exemple flagrant de cette génération éduquée dans le fanatisme religieux, tout change. Et ils ne sont que l’arbre qui cache la forêt car tous leurs supporters, ceux qui ont voté pour eux, sont logés à cette enseigne. Tous fils de parents qui voulaient bien faire en confiant leurs enfants à des rabbins qui, souvent, ont détruit leur libre-arbitre, les robotisant comme haïsseurs, discriminateurs, fascistes et assassins. Ces gens-là sont, en grande partie, à l’origine de cette nouvelle furie terroriste, en grande partie la raison de la possible guerre civile entamée par les violentes manifestations d’avant l’attaque du 6 Octobre.
  • Mais avant de conclure, parlons de quelques mensonges institutionnellement religieux.
  • Les Israélites n'attendirent pas la composition de la Torah pour établir les rites de la cacherout, du Chabbat ou pour célébrer les étapes saisonnières et agricoles qui rythmaient leur existence. Bien au contraire, ce sont les rédacteurs de la Torah et ensuite le judaïsme rabbinique qui les reprirent à leur compte, transformant, à volonté leur teneur et leur pureté. Pour mieux noyer le poisson, la commémoration des épopées non réellement vécues, parce qu’inventées de toute pièce dans le récit — comme la sortie d’Egypte ou le don de la Torah — fut associée aux fêtes déjà existantes, évitant ainsi de changer les habitudes. Ce choix reste incompris: peut-être était-ce pour s’assurer qu’elles seraient effectivement fêtées ou peut-être parce que les générations temporellement rapprochées de l’écriture savaient pertinemment que de tels événements n’avaient jamais eu lieu. Les fêtes originales perdurèrent donc avec leur pèlerinage à Jérusalem, mais en sus, la Torah glissa aussi la fausse mémoire d'événements non vécus.
  • C’est de cette manière que Pessah, qui originellement traitait du renouveau printanier et de la moisson de l’orge, inauguration du cycle agricole annuel, devint aussi, au fil des versets, la commémoration de la libération des Israélites d'un esclavage inexistant (aucune trace d'esclavage dans l'Egypte antique), et fut plus communément nommée Sortie d’Egypte. Raison pour laquelle l’actuelle fête de Pessah, marquée par la fête des pains sans levain à cause du faux exode, n’a rien à voir avec le pèlerinage à Jérusalem initialement prévu pour les offrandes des fruits de l’agriculture. Elles ont pourtant été habilement entremêlées dans le texte, comme si, toutes deux, étaient originelles et célébraient de vrais événements.
  • Pour la fête de Shavuot, citée dans l’Exode exclusivement en tant que fête agricole telle qu’elle existait auparavant, la dénaturation fut opérée plus tard. Cette fête, d'origine païenne, célébrant le début des moissons, fut aussi reprise au compte de la Torah et ses rédacteurs en expliquent le protocole de long en large comme s’ils venaient de la créer. A l’origine, les fidèles devaient apporter en offrande au Temple les premiers fruits de la récolte et également deux miches de pain pétries avec la farine nouvelle. Aujourd’hui, comme par enchantement, Shavuot est associée au don de la Torah, lorsque Moïse reçoit les tables de la Loi sur mont Sinaï.
  • La liste des mensonge est encore très longue, je vous l'épargne.
  • Un mal pour un bien, donc, car cette violente et surprenante attaque évitera certainement une guerre fratricide et poussera sans doute l’actuel Premier ministre Netanyahu hors de la scène politique et hors d’état de nuire encore à la démocratie. Démocratie qui pourrait, grâce au Hamas, reprendre sa juste place. Étrange retour de l'histoire, car la destruction d'Israël, ou sa tentative de destruction, arrive à nouveau par les religieux et, son unité, en revanche, se manifeste encore une fois suite aux coups assénés par ses ennemis.
    L’Etat d'Israël, ne fut-il pas créé en 48 suite à la Shoah, là ou les maintes tentatives d'Herzl, bien avant la guerre, avaient échoué?
Déni de Parenthèse
  • Assis sur ma falaise, j'aperçois un navire sombrer dans la rougeur du soleil couchant. Cette boule de feu si familière, si conciliante disparaît lentement sous l’horizon comme pour cacher sa honte de devoir mourir un jour, emmenant avec elle tout ce qu’elle a fait vivre.
  • Certes, ce n’est pas pour demain, mais ne valait-il pas mieux l’ignorer? La douleur humaine réside-t-elle dans ce destin lui-même ou dans le fait d’en avoir conscience? C’est vrai, les credos l’ont quelque peu apaisée, mais ont aussi divisé les Hommes et accru différences et différends. Cette parenthèse de l'Univers qui déposa l'Homme sur une planète, est aussi merveilleuse que bizarre. Nul n'était censé savoir que l'Univers existe, ça n'aurait rien changé.
  • Peut-être est-ce l'univers qui avait besoin de témoins, qui sait, mais on peut en douter vu son manque d'humanité et d'empathie. En tout cas, elle intrigue cette parenthèse, un peu comme cette lampe désuète que les détectives pointaient sur le visage de leurs suspects dans les films américains des années soixante, on a envie de sortir du champ de la lumière et d'en savoir plus sur celui qui la tient. Comme dans la vie. On voudrait bien savoir ce qui est à l’origine de NOUS, les Hommes, de notre vie et de notre habitat. Combien de questions, de Credos, de doutes avons-nous qui, en eux, seraient déjà une réponse. Celle que nous n’aimons pas. Les questions et les doutes ne mènent à rien de bon, ils présagent l'incompréhension, les ultimatums, les compromis. Combien faut-il payer pour avoir la paix et savoir finalement ce que nous sommes? Une farce divine, une erreur de programmation, un dérapage évolutif, à quoi servons-nous, sinon à mourir à la fin de notre vie? Et cette fin, parlons-en, quand arrive-t-elle? Et caetera, et caetera.
  • Le vrai problème, NOTRE vrai problème dirais-je, est que nous connaissons déjà la réponse; et qu’elle ne nous plait pas. Les faits indiquent que nous naissons par hasard et que nous mourons sans vraiment de raison valable. Simplement parce que la nature en a décidé ainsi. Et cette réponse, bien que la plus probable, ne fait plaisir à personne. Pourquoi la plus probable? parce qu’elle colle avec une grande majorité des cas que nous observons: Combien de fois dans sa vie, un homme a-t-il vu un malade en phase terminale échapper à la mort suite aux prières de ses proches? La plupart des gens répondront: aucune!
  • Voilà, la démonstration n’est pas plus longue que cela. Dérisoirement triste et tellement réaliste. Mais comme on ne veut pas y croire, on se plonge dans le mysticisme religieux, dans des croyances même farfelues que l'on veut convaincantes, l'important étant d'échapper aux statistiques insatisfaisantes, à notre manque de cohérence, à nos faiblesses, en somme. Cette lampe, rivée sur notre visage, en sait trop sur notre passé et trop long sur notre futur. Elle nous affole par la simplicité de sa lumière pénétrante qui éclaire la vérité qu'on s'escrime à refuser.
La science
  • Le débat sur la science n’est pas nouveau. D'un côté le scientisme radical considère que seule la science exprime la vérité. De l'autre, le relativisme absolu considère, lui, que la science est une discipline comme les autres qui ne doit se prévaloir d’aucune autorité en matière de savoir. Mais ce débat est erroné. Il n'appartient pas aux hâbleurs de trancher entre ces deux écoles. Là encore, il y a mieux. La vérité par exemple, encore elle. Ou la factualité, l'observation, l'empirisme... Autant d'outils qui font décoller un avion, soignent le cancer ou qui permettent de ne pas tomber sur Barack Obama lorsqu’on cherche à joindre son épouse sur son portable. Ces vérités, qui sont toujours présentes et disponibles et qu’il faut avoir l’humilité de reconnaître. Même si elles ne sont que relatives puisque chacun sait qu'une vérité n'est jamais absolue. Le fait que 2 et 2 font 4 n’est pas une vérité universelle par exemple, mais exclusivement humaine, dérivée de l’invention des mathématiques. Mais lorsqu'un avion décolle, cela signifie qu'à cet instant précis, la vérité de sa construction et de son assemblage est la meilleure qui soit dans un contexte donné, indiscutable et largement au-dessus de tout le reste.
  • Il n’en demeure pas moins qu’une certaine dose d’humilité reste de rigueur, car certains continuent de penser, faisant fi des résultats de la science, qu’ils sont en droit de la discuter, de la contredire ou de la discréditer. Ainsi les fake news, les conjectures ou encore les dogmes vont bon train. Un avion ne décolle que parce qu’il réagit à une myriade d'exactitudes scientifiques juxtaposées, empilées et manipulées par des cerveaux dont le génie permet justement de ne pas se méprendre. Tout le reste, ce qui ne fait pas partie de ces exactitudes, les affirmations gratuites et non vérifiées, n’ont pas de réelles fonctions dans l’enrichissement de l’humanité, sa sauvegarde, sa santé ou son progrès.
  • Ceci dit, l’intuition, les rêveries et la métaphysique sont les bienvenues. Et puis si elles existent, c’est qu’elles sont légitimes. On ne peut pas brider les cerveaux, les empêcher de divaguer ou de fantasmer, et les idées "hors piste", si j’ose m'exprimer ainsi, font autant de bien qu'elles savent être nocives. Elles soutiennent ceux qui préfèrent vivre autre part afin de contourner les tourments ou la rudesse de leur quotidien. Elles soulagent les rêveurs qui aiment s’évader. Saines et nécessaires, sans aucun doute, leur limite reste et restera toujours la vérité. Dès lors qu’une vérité est en mesure de les remplacer, elles doivent céder la place. Ainsi, on ne s'obstine pas à croire que les dinosaures n'existent pas ou que la Terre est plate, pas plus qu'on continue de croire que l'homme est le fruit d'une statue d'argile ou que Dieu parla à Moïse, ou qu'un dieu parle tout court. Comme il est obsolète de penser que l'homme n'utilise que 10 % de son cerveau, que la Lune affecte les comportements humains ou que toute autre croyance écrasée par la science, puisse encore avoir cours. Le temps passe, le savoir s'enrichit et doit être adopté, le mental mis à jour, les actes de chacun ajustés pour rectifier le tir et ne rater ni sa prochaine cible, ni les nouveaux enjeux.
  • Alors qu’on arrête de se prendre la tête. Ce n’est que lorsque l’idée de vérité se fane ou disparaît qu’on a le droit à toutes les formes de discours. Et quoi qu’on en dise, la science émet beaucoup plus de vérités que n’importe quelle autre discipline, aussi mystique, métaphysique ou culturelle soit-elle. Pour tout ce qui n’est pas science, la probité, l'honnêteté intellectuelle ou la confirmation empirique ne sont pas des priorités. Bertrand Russell, éminent mathématicien et philosophe du XXe siècle, bizarrement prix Nobel de littérature en 1950, écrivait: "le concept de vérité, compris comme dépendant de faits qui dépassent largement le contrôle humain, a été l’une des voies par lesquelles la philosophie a jusqu’ici inculqué la dose nécessaire d’humilité." En d’autres termes, si l’on croit ou constate la vérité, tous les commentaires à son sujet seront nécessairement humbles.
  • Le mystère de l'Univers n’est-il pas suffisamment éloquent et ne suffit-il pas à tourmenter les tous petits Hommes que nous sommes, sans y ajouter de nouvelles croyances, aussi incertaines que le reste, dans le but de combler une ignorance systémique par d’autres questions? Non, on ne peut pas se rire ou se passer d’une science aussi prolifique, qui, malgré ses failles, porte l’humanité à bout de bras. Sans elle, tout manquerait, même dans les pays riches, de la nourriture aux transports rapides, de la communication aux médicaments et vraisemblablement, la vieillesse continuerait de nous emporter à trente ans.
  • Aveuglés par une foi palliative et souvent rémunératrice, les détracteurs du mystique ne réalisent pas le ridicule dont ils se couvrent en portant une kippa sur la tête et un smartphone dans la poche. En arborant un keffieh tout en chaussant des Nike. En s'ornant le cou d'une croix, un bébé conçu hors mariage dans les bras. Si ces binômes pouvaient s’exprimer autant que les pôles des aimants, ils se repousseraient avec la même ardeur, tant les symboles qu'ils représentent sont diamétralement opposés. Le pompon, dans ce domaine, revient aux plus burlesques, ceux qui recrutent leurs apprentis terroristes par l’Internet, fleuron incontesté de la technologie moderne, pour combattre la science qu'ils réfutent, la démocratie et les droits de l’Homme, par le primitivisme de la charia et l'immobilisme de cultes dépassés. Les prêcheurs du dimanche ne sont pas mal non plus, lorsqu'ils proposent leurs cours de religion sur les plateaux télé, feignant d’ignorer qu’ils seront diffusés, eux aussi, grâce à un savoir de pointe que leurs idées bannissent. Curieuse façon, en crachant dedans, de promouvoir sa soupe. Alors, non, il n'y a rien à dire devant tant de paradoxes et d’ignorance. Devant une hypocrisie latente tellement ancrée dans l'inconscient, qu'elle passe inaperçue.
  • La science ne dérange pas lorsqu'elle console et protège d'un Moyen-âge trop présent dans l’esprit d’innombrables mortels. Loin d’être parfaite, elle sait aussi, certes, se montrer destructrice. Elle invente la bombe atomique, les missiles intercontinentaux, la guerre chimique et technologique... Mais dans tous les cas et pour l'instant, elle reste sous le contrôle de l’Homme, seul à décider comment l’utiliser, tel un boxeur, non tenu de frapper sachant son uppercut aussi puissant que fatal. Rien n'est absolu, dirait Einstein, ce maître de la relativité, et c'est valable pour l'Univers, son contenu, ses facettes et toutes les créations qui en émanent. Il arrive même à la science de côtoyer la métaphysique. De s'éloigner du réel pour taquiner les particules, ces capricieuses qui la dédaignent et qui, sans mot dire et la laissant sur sa faim, se dérobent à son investigation. La science fait des choses déconcertantes, soit, mais sans elle, on ne pourrait même pas jouer au foot. Ou alors avec un ballon difforme. Et comment saurait-on que les supporters des quatre coins du globe peuvent aussi se supporter. La science est un trésor dont les prouesses ne sont plus à louer.
  • La science, le savoir donc, n'a aucune limite et parfois, on se doit d'admettre que le bon sens n'a pas toujours de sens. Avec la mécanique quantique, par exemple, il n'en a aucun. Mais, sans se perdre dans ce monde obscur et interdit, on peut encore fouiller, toujours et inlassablement à la recherche de la vérité, fuyant cette norme qui empêche d’avancer, de se rebeller. Ce n’est pas avec elle qu’on découvre l’Amérique, qu’on abolit l’esclavage ou qu’on prend la Bastille avant d'atterrir sur la lune et d'y planter un drapeau.
Le système existentiel
  • Ce que je nomme le Système Existentiel est tout ce dont la vie a besoin pour éclore et se matérialiser en un être pensant. En gros, il faut un univers qui comporte une planète apte à accueillir la vie et, évidemment, la magie du “Principe” .
    Le Système Existentiel est soumis à quelques règles fondamentales:
    • L’Homme ne contrôle ni sa naissance ni sa mort.
      En cas de suicide, il peut éventuellement la provoquer, mais jamais ne la contrôle, puisque lorsqu’elle advient, il n’est, par définition, plus vivant.
    • Entre ces deux événements majeurs, il ne contrôle sa vie que partiellement.
      D’une part, parce que ses moyens naturels sont limités et d’autre part, parce que la maladie pourrait l'empêcher majoritairement de contrôler la part habituellement contrôlable.
    • Les Hommes naissent inégaux physiquement, psychologiquement et socialement.
      Je pense que cet axiome peut se passer de commentaires.
    • Avant la naissance et après la mort, sont des états inconnus et à aujourd’hui empiriquement inexistants.
      Inexistant, en effet puisque, par définition, on ne revient pas de la mort et non ne connaît pas non plus son propre état avant la naissance.
  • Ma passion pour les sciences et le grand nombre d’articles que j’ai lus à ce sujet, m’ont permis de comprendre qu’en ce qui concerne l’univers, nos connaissances sont assez limitées et que malgré les efforts que les savants feront, elles n’iront pas beaucoup plus loin. Comprendre l’Univers serait comparable au phénomène étrange d'un bébé qui accoucherait de sa mère et, très vite, on se rend compte que, dans notre monde, ce n’est pas dans l’ordre des choses. Donc, cela n'arrivera jamais, même si les savants continuent d'extorquer des milliards de dollars aux budgets nationaux pour la recherche de ce Graal.
    Je crois aussi avoir compris que les dimensions de l’Univers sont tellement démesurées qu’il ne cesse de chuchoter, à tue-tête, qu’il est insondable. Même exprimées en années-lumière, en pétamètres ou en parsecs, elles n'ont aucun sens. Lorsque je lis Une année-lumière est égale à la distance parcourue par la lumière dans le vide pendant une année julienne, soit environ 9461 milliards de kilomètres, soit encore, en ordre de grandeur, environ 10.000 milliards de kilomètres (1013 kilomètres), 10 pétamètres ou environ 0,30659 parsec, eh bien je me demande si cela veut effectivement dire quelque chose. Ces distances ne sont parcourables ni en navette, ni même par la pensée et quand bien même elles le fussent, nous serions bien trop morts depuis des lustres, pour profiter du petit déjeuner offert par l'hôtel à l’arrivée.
  • Nonobstant, certains enseignants désabusés, parlent de notre planète avec une certaine désinvolture comme si elle ne flottait pas particulièrement dans un espace non identifié et complètement hostile à l’Homme. Ils ne s’ébahissent plus, devant ces chers élèves, de ce monde qui ne correspond à rien de tangible. Il est notre habitat mais, curieusement, ne respecte pas les règles qu’il impose aux immeubles, construits eux, sur un solide socle en béton, profondément enfoui et consolidé dans le sol. L’immeuble se doit d'être ancré mais notre planète se balade dans le vide astral sans que cela ne perturbe l’ordre public. Pas même les enfants qui, assommés par les jeux vidéo, ne le raconteront peut-être même pas au dîner le soir de la leçon sur le sujet. Les enseignants le répètent chaque année, depuis des générations et la Terre continue de tourner. Mais si, par mégarde, d’aucuns imaginaient la quitter, cette bonne Terre, pour mieux connaître l'Univers et profiter de l'espace qui l'enveloppe, ils s’apercevraient que le ciel n’est pas vraiment le milieu naturel des Hommes et que son accès reste, le temps d'une promenade, celui de quelques courageux ou privilégiés.
  • Vue de ma falaise, l'immensité de la mer dépasse l'entendement. Le regard se perd dans cette tache bleue presque infinie où l’horizon exalte la courbure du globe et le seuil de l’espace qui nous est concédé lorsqu’il rejoint l’azur d’un ciel serein et trompeur. Plus que trompeur, sournois, malin, aguichant tant il fait miroiter cet excès de liberté. Cette envie de voler toujours plus haut, toujours plus loin, pour satisfaire ce sens inné de la découverte. Celui qui, depuis la nuit des temps, emmène les Hommes vers de nouvelles terres, de nouveaux espaces et qui, un jour du vingtième siècle, les déposa sur la Lune. Mais dans le cas du ciel, ce sens de la découverte est quelque peu berné. Il est bleu, certes, beau, très beau parfois, mais aussi impraticable que spectaculaire. De jour, et par temps clément, sa couleur nous enivre et de nuit, sur son trente-et-un, avec son smoking plein de strass et de paillettes, c’est la danseuse du Crazy Horse qui nous en met plein la vue, nous épate et nous flatte. On ne sait plus quelle Ourse regarder, quelle Lune chevaucher, quelle étoile surprendre filer comme une donzelle effrayée, alors qu’elle n’est autre qu’un gros caillou qui pousse sa dernière course. Un festival démesuré, en somme, la revue hollywoodienne des soirs d’été, de quoi éblouir les yeux des enfants et des grands. Mais lorsqu’on passe à l’acte, qu’on s’envole pour conquérir sa grandeur, pour s'évader et se nourrir de son espace infini, l’air commence à manquer, on suffoque. Avec l’altitude, l’oxygène se fait rare, l’apesanteur s’empare du corps et, faute d’un matériel respiratoire très sophistiqué, la vie s’éteindrait comme une bougie en fin de cire, rappelant les téméraires, ceux qui rêvent de braver son hostilité, à la réalité par cette bonne vieille atmosphère de laquelle nul ne peut s'échapper.
  • L’Univers est donc bien le geôlier de la vie et l'air, le formol de sa conservation. On enlève le formol, et la vie disparaît à jamais.
    Un peu comme dans ce dessin de l’illustrateur italien Osvaldo Cavandoli, sur lequel je suis tombé par hasard en surfant. Une éloquente schématisation du vivant et de son “extraction” à partir de l’existant. Certes je ne connais pas le but originel de ce dessin, mais il illustre parfaitement, par un trait qui fait corps avec l’espace, le concept du Système existentiel. Le vivant a besoin de l’univers, mais ce n’est pas réciproque.
  • Même si Uri et Miller, et d’autres par la suite, obtiennent en laboratoire, dès 1953, quelques-unes de ces briques élémentaires de la vie que sont les acides aminés, cela n’indique ni comment ils deviennent une molécule d’ADN, ni comment la vie prend forme. Dans le domaine minéral, les choses se combinent et interagissent aléatoirement. Une plante pousse grâce à des interactions organiques et, de fil en aiguille, photosynthèse aidant, la substance se développe. C’est magique, certes, mais cette croissance reste casuelle et indéterminée. Rien à voir avec la vie instillée à l’animal et à l’Homme qui eux, décident, instinctivement ou délibérément de leurs actions. Le seul fait d’avoir une intention, de préméditer un geste, de le réaliser et d’en imaginer le résultat est une extraordinaire première terrestre qui n’eut pas son pareil.
  • Dans ce dessin, l’animation apparaît comme une déformation de la déjà existante réalité. Et c’est effectivement le cas. À part le côté abstrait de la vie dont on ignore tout et qui fait que le vivant est vivant, tout le reste, le corps et sa matière, ou même le cerveau et ses pensées sont des amas de particules élémentaires déjà disponibles dans la nature, apparues avec la création spontanée de l'univers. “Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme”” disait le chimiste et philosophe Lavoisier, avant d'en perdre la tête... C’est valable en chimie mais aussi pour la Nature toute entière. Un peu à l’image de la création de l’Homme à partir de l’argile dans les cosmogonies anciennes. Et puis, il suffit de tirer sur la ligne de part et d’autre du dessin pour faire disparaître la vie sans pour cela modifier d’un cheveu la composition de l’Univers. La vie quitte le corps mais les particules qui y étaient affectées sont entièrement et éternellement recyclées. Pas étrange, donc, que le banal verre d’eau dont chacun se désaltère quotidiennement contienne des particules vieilles de plusieurs milliards d’années.
  • Alors c’est vrai, on pourrait se demander ce ce qui est plus impressionnant: Une planète sphérique et flottante au beau milieu de l’espace qui fait croire à tous ses habitants qu’ils ont la tête en haut et les pieds en bas, ou la vie qui anime des êtres à sa surface? En bref, une planète ou la vie? Qui pourrait jamais y répondre? Les deux sont insolites et inattendus bien qu’ils ne soient qu’une infime conséquence du géant cosmique qui les abrite. La vie n’est pas universelle mais subjectivement planétaire et peut-être même seulement terrestre. Et dans le cas où l’on se tromperait, c’est à dire qu’elle existe bel et bien dans quelque lointaine galaxie, cela ne ferait aucune différence. Aucune incidence ne serait à noter sur notre réalité vu la démesure des distances galactiques et l’impossibilité de rencontrer ces heureux élus. Démesure qui d’ailleurs sert aussi d’indice pour prendre acte de son inutilité. La vie a beau être capitale et unique pour chaque individu sur Terre, elle n’en est pas moins dérisoire, improductive et superflue au niveau universel. L'Homme s'y attache égocentriquement, comme d'habitude, mais l'univers n'en a que faire. Il la dédaigne même, vu qu'il a bien d'autres astres à fouetter.
  • Elle apparaît sur Terre, sans raison, comme si à travers elle, l’Univers avait besoin de dévoiler sa beauté ténébreuse. Comme s’il cherchait un témoin de son infinité pour s’extirper de son secret. Mais il n’en est rien. Le passé nous raconte que les vies, qui elles, ne sont pas éternelles, vont et viennent comme dans un moulin sans laisser de souvenir. Le contraire éviterait aux archéologues de reconstruire le passé de l’humanité grâce aux seuls fragments d’os découverts çà et là dans l’immensité des continents. Les vies passent, les espèces naissent et meurent sans que la machine géante ne s’en aperçoive.
  • Prison bleu et verte à défaut d'être dorée, l’univers semble ne pas être exactement ce qu’on veut nous faire croire. On voudrait inventer une raison à sa présence, une origine, comme à un bébé trouvé sur le perron, qu’on porte sur son cœur et qu’on promet de chérir. On le sonde, l’observe et l’écoute jour et nuit. On le voudrait “multivers” depuis que, dans le cerveau aiguisé ou tourmenté d’astrophysiciens audacieux, d'autres univers s’invitent à la fête. Il faut croire que le nôtre ne suffisait pas à nourrir les neurones de nos savants, et leurs espoirs. Dans la littérature, il est tantôt simple, tantôt complexe, tantôt début et tantôt suite d’un monde qu’on ne sait pas. On le tâte sans grands résultats, sinon quelques constatations qui n’ont rien à voir avec une réelle interprétation de son essence. La vérité, c’est que pour les Hommes, il n’en a pas. De sens. Quant à son essence, elle ne nous est pas vraiment destinée. L’univers nous héberge, nous nourrit, nous extermine et personne ne sait pourquoi. Lui non plus.
  • En conséquence, le Système Existentiel est franc, honnête et non malléable et par conséquent, ne déçoit jamais. Muet, sourd et aveugle, il ne perçoit ni ne promet quoique ce soit, ni avant ni au-delà de la mort. Avec lui, la vie dure ce qu’elle dure et la mort est sans retour. On l’aura compris, le Système Existentiel n’est pas une option et ne dépend surtout pas de ce que chacun pense, croit ou nie. Selon les rites, les cultes, les religions de tout bord, on y ajoutera la vie après la mort, une promesse d’éternité, et pléthore d'artifices comme les textes sacrés, les temples ou les sacrifices… Mais aucun ne saurait l’émouvoir ou le mouvoir, modifier son cours, chatouiller la causalité de l’existence qu’il improvise pour l’humanité en général ou pour chaque individu. Pas déterministe pour deux sous, le Système ne décide de rien, ne fait qu’exister et faire exister temporairement ses créations. Ainsi, on peut préférer un rabbin pour se marier, un curé pour mourir, un coran pour s’endormir, le rythme des offices en guise de tic-tac ou les prières pour s’exprimer, le Système Existentiel demeure toujours et dans tous les cas, la pierre angulaire et inamovible de tout édifice, substance ou idée. Quoique l’on fasse, la vie n’a que ce seul et unique schéma et les credos ne pourront que l’affubler sans jamais l’altérer. De credos d’ailleurs, l’humanité s’en est inventés “quelques-uns” pour enrayer le silence névrosant de ce Système opaque et peu bavard. Cette liste, non exhaustive, en donne un aperçu:

  • Christianisme, islam, judaïsme, bahaïsme, hindouisme, bouddhisme, religion populaire chinoise, taoïsme, confucianisme, dieu chinois, Yin-Yang, courant syncrétiste, jainisme, sikhisme, bouddhisme Nichiren, bouddhisme Shingon, bouddhisme Tendai,· bouddhisme de la Terre Pure, bouddhisme Zen, shintoïsme, Shugendō, Bön, caodaïsme, Hòa Hảo, javanisme, zoroastrisme, Bwiti, Candomblé, Macumba, Quimbanda, Kenbwa, rastafarisme, Santeria, Sérère, Umbanda, Vaudou Ásatrú, Cananéisme, Ellinais, Hellénisme, Kémitisme, Néo-druidisme, Nova Roma, Wicca, Aladura, Alliance universelle, Amish, Amis de l'homme, Antoinisme, Assemblées de Dieu, Communauté des chrétiens, Église de l'unification (Moon), Églises du Christ internationales, Église néo-apostolique, Église universelle du royaume de Dieu, Famille (ex-Enfants de Dieu), Jakob Lorber, Mouvements issus du mormonisme, Église kimbanguiste, Legio Maria, Mouvement des Focolari, Mukyōkai, Science chrétienne, Société religieuse des Amis (quakers), Spiritisme (Allan Kardec), Témoins de Jéhovah, Universalisme unitarien, Ahmadisme, Nation of Islam, Moorish Science Temple of America, United Submitters International, Aum Shinrikyō, Mukyōkai, Ōmoto, Reiyukai, Sōka Gakkai, Tenrikyō, Kryeon, Enfants indigo, Horus, Urantia, Alice Bailey, Jane Roberts, Lobsang Rampa, Neale Donald Walsch, Églises gnostiques, Kabbalisme chrétien, AMORC, Ordre Martiniste Traditionnel, Ordre du Temple Solaire, Société théosophique, Anthroposophie, Association rosicrucienne, Rose-croix d'or, Fraternité Blanche Universelle, Energo Chromo Kinèse, Nouvelle Acropole, Église de Satan, Luciférisme, Satanisme LaVeyen, Satanisme théiste, Dianova (ex-Patriarche), École de l'essentialisme, Église positiviste, Mouvement raëlien, Pèlerins d'Arès, Scientologie, Ahmadisme, Nation of Islam, Moorish Science Temple of America, United Submitters International.
  • Certains de ces credos incluent, en outre, des sous-courants: Le christianisme, par exemple, qui en comporte une dizaine, tout comme l’islam et l’israélitisme. La longueur absurde de cette liste dispense de commentaires quant à la pertinence de chacun qui, comme il se doit, affirme détenir la vérité et, pour certains, y tiennent tant, que les moyens les plus incitatifs sont employés: Prosélytisme, Inquisition, Question… chez les uns, Jihad chez les autres, de quoi se bouffer le nez et verser, en plus de deux millénaires, les hectolitres de sang suffisant pour remplacer les océans.
  • Pour bien se rendre compte de leur totale futilité, il suffirait d’imaginer un long courrier transportant plusieurs centaines de passagers de tous bords et de tous Credos. Supposons aussi que le capitaine informe d’une défaillance technique qui met en péril l’appareil et ses passagers. Il est fort probable que les quelques instants qui précéderont l’accident seront pour certains dédiés à la prière, chacun dans sa langue et à son dieu. Mais il est tout aussi légitime de penser, puisque ce fut le cas de nombreuses fois, qu’aucun des dieux invoqués n’y pourra rien et que tous les passagers subiront le même sort. La suite, on la connaît, mais ce qui est important de remarquer est que, quel que soit le culte de chacun, le Système Existentiel mène sa danse et arbore un grand pied de nez à tous les Récusateurs. Rien ne lui résiste. Aucun dieu, aucune prière, aucun culte. Tout le monde est logé à l’enseigne des aléas de la Nature et la bonne vieille miséricorde aura une fois de plus brillé par son absence. Même si les familles des victimes se recueillent chacune selon leur rite, ai certaines femmes ne peuvent pas se remarier tant que leur époux sera porté disparu ou que certains crient au miracle pour s'être débarrassés du conjoint :), la vie reprendra son cours, toujours, encore et éternellement (peut-être), selon le Système Existentiel et seulement selon lui.
Le Principe
  • Ce que je nomme le "Principe", est la partie invisible de l’univers. Pas invisible, car non rejoignable, mais invisible tout court. Cette partie infiniment petite que les savants s’escriment à sonder dans leurs accélérateurs de particules et que l’on nomme communément "le monde quantique". Il pullule à l'échelle des particules sub-atomiques et regorge, pour les humains, d’interrogations et de mystères, car en fait, il n’est plus exactement notre monde. Bien qu’il fasse partie de notre univers, il ne nous est pas destiné pour la bonne raison que les humains n’étaient pas supposés le découvrir, ou découvrir l’univers tout court. D’ailleurs, une fois l’humanité disparue, comme toutes les autres espèces, il retournera tranquillement à son anonymat.
  • On l’aura compris, je crois, s’il y a un corps étranger dans l’univers, il s’agit bien de cette humanité, incapable respirer en dehors de son atmosphère, incapable de comprendre et de pénétrer le monde quantique. Alors c’est vrai, elle s’en sert pour produire des rayons laser ou des téléphones cellulaires, mais qu’on se rassure (voir l’article Le système existentiel), elle n’élucidera jamais la présence des forces qui agissent dans les profondeurs de l’univers. Forces que l’on nomme "interactions élémentaires" et déclarées "naturelles" par les encyclopédies, car elles arrivent de nulle part, mais régissent, rien de moins que l’univers tout entier. De nulle part, oui…
  • Dans le mystique, le Principe est ce que les croyants pensent être leur dieu, car c’est la partie inexplicable de l’univers. Celle qui dispense l’air ou l’énergie qui nous sert à décoller de notre lit ou encore à courir le 100 mètres en 10 secondes. Sauf que ce Principe n’était pas encore découvert à l’heure ou la croyance prit forme, et sauf que, ce monde n’a pas de dieu personnifié. Mais dans l’idée, c’est vrai, tant que la science ne donnera pas de réponse et c’est improbable, cette partie obscure permettra aux croyants de continuer de croire, aux prêtres, aux rabbins, aux chamans d’exister, nourris de toutes les questions qu’elle pose et des réponses qu’elle ne donne pas.
  • Les participants au congrès Solvay de Bruxelles 1927. Au 1er rang, à partir du 2ème à gauche Planck, Marie Curie, Lorentz, Einstein, Langevin. Au 2ème rang, à partir de la droite, Bohr, Born, Louis de Broglie, Compton, Dirac. Au 3ème rang, 3ème à gauche, Ehrenfest. Au 3ème rang, à partir du 3ème à droite, Heisenberg, Pauli. Au centre du 3° rang, Schrödinger.
    Et ce n'est pas parce que cette merveilleuse brochette de savants ainsi que leurs successeurs s'acharnent à comprendre la Mécanique Quantique depuis le début du XXe, que le Principe devrait déroger à son destin. Dans leur tête, ce no man's land n’est qu’une nouvelle étape à franchir, un défi de plus, qui ne serait pas le premier. Leur ardeur donne vraiment le sentiment qu’ils ne digèrent pas que cette fois-ci, la curiosité humaine risque de ne pas être contentée comme à l'accoutumée, lorsque Torricelli mesurait la pression atmosphérique avec son baromètre et qu'il était encore possible d'expliquer le monde. On publiait des papiers et, l’année suivante, les manuels d’école étaient mis à jour pour enseigner les nouveautés. C’était avant. On cherchait, on trouvait, on comprenait. Avec le Principe, on ne fait plus que chercher. Comme un train arrivé lentement sur le butoir du terminus, qui continuerait de pousser, faisant patiner ses roues, comme si la gare entière pouvait se déplacer pour assouvir sa soif de paysages. Cette gare, c'est le Principe, et il ne se fendra pas d'expliquation. Une espèce d'omerta systémique, en somme, qui laisse les Hommes derrière la porte, condamné à la nécrose d'une "physique quantique" pourtant prometteuse, mais qui, elle aussi, devant tant de préciosité, devra tirer sa révérence.
Trahi par les miens
  • La patrie n'est pas la moindre des choses, spécialement pour un combattant. Elle lui octroie son identité, évoque ce qu'il est et, lui, il fait partie de sa vie et de son histoire, parle sa langue. Sur un champ de bataille, il agit en son nom. Elle lui octroie le droit de tuer pour elle, de la défendre et en sauvegarder l'honneur est un honneur. Une guerre, elle, est toujours trop longue. Dans la tête de ce soldat, elle ne finit jamais. Elle le hante la nuit et parfois le jour. Des images, des sons, des idées lui rappellent les moments les plus intenses.
  • Mais si elle ment, la patrie... Si elle ment à ses fils, que deviennent-ils? De vulgaires mercenaires qui combattent pour une cause biaisée? Même pas. Les mercenaires sont bien payés pour leurs faits d'armes. Non, ses fils deviennent de la chair à canon. Des bâtards qu’on sacrifie et dont la dignité saigne autant que leur plaies, avant leur plaies, puisqu'ils partent au combat déjà blessés par leur mère patrie. D’une blessure dans le dos. Plus pénétrante qu'une balle ou qu'un éclat. D’une trahison. Enterrer ses fils sans une raison valable et sans qu’ils sachent pourquoi, c’est les tuer plusieurs fois, une fois pour chaque mensonge. J'ai compris, bien trop tard, m'être battu pour une nation qui ne se connait pas. J’ai subi ce que subissent les soldats, j'ai souffert, vu des choses à ne pas voir, entendu des hurlements que j’entends encore, j’ai dû tuer, au prix de mourir un peu dedans, à chaque fois. De honte, aussi, d'avoir donné la mort. Ayant eu raison de ma raison, la violence des combats dérégla mon sens commun et depuis je vois tout à la lueur grisâtre et saisissante de la bassesse humaine. J’ai mis des années à m’endormir sans frémir, à me réveiller sans ces sueurs froides, sans ces images secouées par les bruits d’armes et de cris. Cette guerre maudite de Kippour m'aura pourri la vie et le cœur, mais le pire, c’est l'humiliation. Celle d'avoir combattu pour des fausses valeurs. Pour le mensonge et dans le mensonge. C’est la tromperie qui me dérange. Être envoyé à la boucherie par des ignorants ou des niais qui, la main sur le cœur, sont convaincus de faire leur devoir, d’agir pour la bonne cause, est une offense indélébile. Je me serais battu de toute manière pour défendre une patrie, comme tout bon citoyen, mais pas pour le triomphe factice d'un passé misérable.
  • Les Juifs du monde ne sont pas le peuple d'Israël comme le prétend la cour suprême (décret 6092/07 du 15 Juillet 2008) dont les juges sont aussi ignorants de leur passé que les dirigeants religieux. Les Juifs du monde sont les citoyens des pays qu’ils habitent, où ils ont établi leur vie, construit leur carrière, où ils font naître leurs fils et ce depuis des générations. Israël a désormais ses citoyens. Ils se nomment les Israéliens. Ils vivent en Israël, y payent des taxes, y combattent et lorsqu’ils ne meurent pas sur un champ de bataille ou ne passent pas le restant de leur vie estropiés pas les guerres et les batailles successives, ils ont la vie dure, très dure. Une vie qui n’a rien à voir avec celle des Juifs du monde qui, de leur côté, ne se bousculent pas au portillon, ou parce qu'ils sont parfaitement assimilés, ou justement pour échapper à cette rudesse. Alors qu'on pense ce que l'on veut sur ma lecture des faits. Mon appartenance à cette population, ma citoyenneté israélienne et mes décorations militaires me donnent le droit de parler. Qui va me bâillonner? Pas question que j'emmène seul, dans ma tombe, ce sentiment de honte. Pas question que je taise cette mascarade qui m'étouffe depuis trop longtemps, cette trahison faite aux soldats qui tombent encore et toujours pour un passé plein d'une aura artificielle, destin bien triste pour qui croit vivre en héros.
  • Et puis mourir pour une cause vertueuse d'accord, mais pour un État qui, d’une part, se prétend le rempart d'une population réprimée, mais laisse la radicalité religieuse s'exprimer avec autant de verve et de droits pour des citoyens oisifs, hors la loi et nuisibles qui détruisent le tissu populaire, et d’autre part met sur la même marche du podium les Juifs du monde et les fils de sa Nation qui se sacrifient chaque jour, leur refusant la Nationalité israélienne, j’émets quelque réserve. J’ai surtout envie d’hurler leur bêtise, leur ignorance et la honte dont ses dirigeants devraient souffrir.
  • Silences et mensonges d’état, coups de bluff stratégiques, ruses de guerre, subterfuges politiques, stratagèmes diplomatiques, mystifications et manipulations de tout ordre, l’histoire regorge d’événements majeurs tronqués, modifiés, simulés ou tout simplement effacés: les pseudos grandes victoires de Marignan et d’Austerlitz, la prétendue splendide prise de la Bastille, l’art de la simulation d’un Hannibal ou d’un Napoléon, les mensonges de la Seconde Guerre mondiale, ou la plus récente guerre d’Irak… On parle de tout sans jamais citer la Torah qui, la première, instaura, un état de terreur psychologique, de crainte, soit de dieux, soit de l'enfer, sur plus de 100 générations, jusqu’à nos jours.
Une vie pour une âme
  • Étranges, ces sempiternels cycles répétitifs de la nature et de la nature humaine. Toujours les mêmes guerres, les mêmes erreurs, les mêmes tensions et surtout, la même soif de pouvoir.
  • Au début, l'ignorance se traduit par une violence presqu'innocente, celle de la survie, laissant l'Homme régner comme il peut, où il peut. Les clans guerroient pour un morceau de terre, une source d'eau ou la proximité de proies animales à même de les nourrir. Mais l'Homme ne savait pas qu'il était Homme, seul son instinct s'exprimait.
  • Puis, un jour, qui a certainement duré des siècles, la conscience le frappe. D'un être irraisonné et déraisonnable, il devient un Sapiens qui enterre ses morts, il reconnais la vie, distingue le mal du bien, la peine de la joie, la force de la faiblesse. Il s'aperçoit aussi que la mort est plus forte que lui et qu'il ne sait pas d'où il vient. Pour combler cette ignorance, il commence alors à croire à l'au-delà, à vouer des cultes qui se transforment, chemin faisant, en religions.
  • Ces dernières mirent peu à comprendre l'emprise que la croyance procure et s'emparèrent du phénomène pour mener l'humanité par le bout de la foi, jouissant d'une dépendance addictive inébranlable de la part des fidèles. Les grandes questions, auxquelles personne ne sait répondre, comme la vie, la mort ou l'essence même de l'Homme, devinrent donc, pendant de longues années, de très longs siècles même, la clé de voûte et le fer de lance d'un pouvoir sournois, maléfique et indétrônable.
  • Mais comme le sujet était ardu, que les textes anciens ne parlaient pas une langue très claire et que l'adepte moyen n'était pas capable de les comprendre, une nouvelle discipline, "l'interprétation", se profila pour les VRP de dieu. Ils abondèrent de mots simples pour traduire les idées de la Torah ou du Coran et ainsi, plaçant ça et là leur vision personnelle des choses, guidèrent les troupeaux sur le chemin du "bien".
  • Chemin qui, comme nous le savons tous, mena l'humanité sur les pentes ardues des guerres de religion, des attentats terroristes, de la haine, des discriminations, des apartheids ou des nettoyages ethniques... Enfin ce qui se passe lorsqu'on réussit à endoctriner les gens avec des idées impalpables telles que dieu ou la patrie. Le flou à couper au couteau qu'elles laissent macérer dans l'esprit des quidams, autorise toutes les dérives, elles-mêmes bien protégées par un plasmatique vide juridique.
  • Les Hommes, en fait, sont disposés et friands de croyance aveugle. La combinaison "je nais, je vis, je meurs" est bien trop simple à leurs yeux pour représenter un quelconque intérêt. Elle n'a pas de logique apparente comme "je jette un caillou en l'air et il retombe par terre". Sauf qu'en fait, c'est le fait qu'il retombe par terre qui n'est pas normal, mais ça, on fait semblant de l'ignorer. Alors puisque ni notre adhérence à la terre, même la tête en bas, ni une Terre flottante dans le vide astral ne dérange personne, la physique quantique arrive à point au secours des blasés pour leur signifier que l'univers n'est surtout pas compréhensible. Mais bon, c'est plus difficile à avaler que les hosties.
  • Ce que je veux dire, en fait, après cette brève introduction, c'est que maintenant que le monde est malade de trop de population, de pas assez de travail, de flux migratoires fuyant les climats peu propices ou les guerres improbables, certaines religions redoublent de pouvoir, elles appuient là où ça fait mal, profitant de cet élan de marasme pour partir à la conquête de nouveaux espaces ou même de la planète toute entière.
  • Mais cette fois-ci, il n'est pas impossible qu'elles ne soient pas seules car un concurrent les attend de pied ferme.
  • IIl utilise les mêmes armes sournoises et insidieuses pour se faufiler dans les méandres de l'esprit. Il pénètre la vie des fidèles, tout comme les prières, le halal, la kasherout ou les cierges. Il s'installe dans ses mœurs, ses conversations et ses rites. À l'instar des religions, il divulgue ses idées, ses bits invisibles, il escroque, espionne, ruse, use de sa puissance silencieuse pour régner en maître. Il invite les fidèles à se défaire de leur intimité, à lui délivrer leur âme, par ondes herziennes ou fibre optique et à ne vivre que par lui. Comme on l'a fait avec dieu.
  • Et comme ces outils, mines à retardement, sont encore moins déchiffrables que leurs aînés - vulgaires manuscrits considérés comme sacrés - là aussi, interprètes, commentateurs, spécialistes, blogueurs et vulgarisateurs se proclament "savants" pour éclaircir le chemin des brebis . Ils drainent les fidèles, non plus sur le chemin du "bien", mais vers l'enfer des signes à la "Matrix", où, esclaves soumis, les pauvres et les pauvres d'esprits seront, cette fois-ci, bien plus mal-logés qu'au temps des bons vieux credos.
  • Inexorable réitération de l'histoire de l'humanité donc, qui ne sait se passer de gourou et ttroque ses galimatias pour des bits. Elle imagine s’être émancipée, avoir évolué et grandi. Un cerveau brillant dans un corps désuet, obsolète et fatigué qui n'a besoin, pour vivre, que de satisfaire ses quelques instincts primaires et qui monnaye sa vie au prix de son âme pour mourir chez un autre dieu, chez un autre mieux.
  • Elle va le chercher loin, l'Humanité, l'amour et la paix dont elle a besoin.
Décalage évolutif
  • Tout commence avec l’Hominisation. Cette phase de l’évolution qui voit l’animal devenir Homme. Période assez floue dans son historiographie car il n’est pas question d’os et les fouilles des anthropologues ne savent rien trouver d’autre. On ne sait pas non plus combien de temps elle dura. Ce qui est sûr, c’est qu’un jour, l’Homme se mit à penser et à réagir à son environnement. Et c’est aussi à ce moment précis, à peine débridé, que le cerveau commence sa fulgurante percée évolutive et va, au cours des millénaires, des révolutions culturelles et industrielles, des aléas de l’existence, prendre ses distances.
  • Au tout début, la Nature le dote de la croyance, ce brillant système immunitaire devenu indispensable dès ses premières pensées. Car en s’apercevant de sa mortalité, en réalisant qu’il était d’une faiblesse atterrante face à l’immensité de son habitat ou des distances parcourables, l’Homme va avoir besoin de réconfort. D’une valve de sécurité pour faire baisser la pression, pour éviter le pire. Une seule idée noire peut l'emmener au fond du gouffre et là-bas, où le physique est supplanté par le métaphysique, les anticorps ne peuvent rien. Avec la Croyance, l’Homme pourra s’y donner à cœur joie. Investir dans l'apaisement de sa nouvelle conscience, mettre en scène sa vie, transformer le quotidien en un théâtre de marionnettes pour exorciser la douleur et l'épouvante qui le séquestrent. Il va se construire un monde imaginaire, à mesure de ses connaissances, afin d'adoucir la nuit de cette inévitable mort, y faisant même luire, au bout du tunnel, la lueur d’une autre vie. Il maquillera ses similitudes animalesques, s’inventant une "âme" qui, en fait, n’est rien qu'un autre terme pour désigner la vie.
  • Voilà, le décor est planté. Le cerveau a pris ses marques et va balayer nombre des instincts qui, jusqu’alors, dirigeaient la vie de l’animal désormais enfoui. Pas que. Il va malmener son Corps en lui imposant de nouvelles contraintes. Des changements alimentaires dûs au sédentarisme ou à l’abstinence de telle ou telle nourriture pour respecter ses croyances. Des contraintes comportementales ou idéologiques souvent opposées aux bribes rémanentes de ses instincts primitifs… Et, petit à petit, la distance va se creuser. Ce n’est plus qu’une question de temps. Et de technologie. Et d’informatique. Trois facteurs qui vont transformer le léger décalage évolutif entre corps et esprit, amorcé par la Conscience, en un abîme quasi infranchissable.
  • Lorsque le cerveau invente la mondialisation, il expose ce corps déjà bien malmené aux traumatismes qui affectent tous les corps étrangers, de quelque nature qu’ils soient. Le rejet et la contamination. Même tarif lorsque des civilisations étrangères ou étranges délocalisées se rencontrent et se fréquentent, le temps d'un voyage d'affaire ou d'agrément. Le décalage évolutif, ce gap, diraient les amants des anglicismes, devient donc un insoupçonnable bourreau des corps. Bien qu'entrainé à peser le pour et le contre, le cerveau n'est pas toujours à la hauteur des ses ambitions, n'est pas le garant du succès de ses idées, n'est pas une assurance vie, en fait. Chacun son métier.
  • Jadis donc, le phénomène était imperceptible. Le cerveau n’avait pas encore pris son véritable envol. Certes les penseurs ont toujours existé, les mathématiciens talentueux ou les physiciens de génie aussi mais jamais on pouvait imaginer que l’un pouvait vivre sans l’autre. Que le cerveau pouvait faire abstraction du corps qui le porte. Que leur différence évolutive et fonctionnelle pouvait être aussi disloquée que chez Stephen Hawking par exemple, cet éminent astrophysicien cloué dans un fauteuil roulant par une maladie paralysante et déformante. Star du ciel et des Trous Noirs, son état ne l'empêcha pas, comme bien d’autres d’ailleurs, d'être abondamment contesté sur quelques unes de ses visions et donc d'être considéré un personnage à part entière de la scène scientifique internationale. Comme si, à un certain stade, son cerveau pouvait se débrouiller tout seul. L’infirmité de Hawking n’était pas nouvelle mais auparavant, le cerveau de ces handicapés, enfoui et tu par l'akinésie, n’avait jamais vécu si indépendamment la liberté d’expression offerte par les nouvelles technologies.
  • C'est elle, La technologie, qui participe activement à amplification de ce phénomène qui, dorénavant, ne fera que s’accentuer jusqu’aux limites de l’humain. Ce n’était pas prévisible. Ni pendant la plongée des premières sociétés modernes dans l’ère industrielle, ni par la suite. Naguère le progrès était assez lent pour que le physique et le mental conservassent un certain parallélisme évolutif. Pour qu’aucun des deux ne se sentît lésé ou même lâché. Avec l'avènement de l’informatique, de ses voyages virtuels, de ses algorithmes de plus en plus rapides et performants, la donne a carrément changé. Le cerveau peut vivre sa vie, s’envoler vers des sphères où le corps est encombrant, superflu, voir inutile.
  • Cette mutation a un prix, bien sûr. D’une part, il statufie l’Homme devant son écran, le plongeant ainsi dans un état presque léthargique aux conséquences physiologiques, motrices et mentales notoires, et d’autre part, il démultiplie la puissance intellectuelle de l’individu, laissant le corps multimillénaire de Sapiens loin, très loin derrière. Là où ce dernier rêve encore de sérénité, de santé, de nature ou de mouvement, l'intellect et son compère calculateur concoctent déjà l’intelligence artificielle qui, à son tour et de plus belle, accroîtra l'abîme devenu incolmatable entre ces organes siamois mais de moins en moins frères. Donc, à l’heure de ce que les geeks dénomment "Industrie 4.0", c’est à dire l’actuelle ère industrielle, le décor à une toute autre allure. Un enfant qui naît avec un smartphone entre les mains développe un potentiel intellectuel et technique bien plus élevé que celui qui, il y a encore vingt ans, jouait avec des camions ou des poupées. En outre, plus le cerveau s’acclimate à une technicité galopante, plus ses prouesses s’accroissent elles-mêmes proportionnellement. (Dans un rapport de l’Unicef de 2017 intitulé “Les enfants dans un monde numérique” en 2017, les conclusions tendent à considérer que l’utilisation des technologies numériques par les enfants a essentiellement des effets positifs.)
  • Ce qui, tous en conviendront, n’est pas du tout le cas du physique dont la structure n’est pas aussi modulable. Dont les horizons et les marges d’expansion ne sont pas aussi élastiques que celles du cerveau. Même dopés, les athlètes de haut niveau ne parviennent à modifier leurs performances que très limitativement. Le corps humain, figé dans sa carcasse qui empêche tout mouvement excessif, n’est pas vraiment l’outil idéal des miracles. Ainsi les records de vitesse, comme celui du “cent mètres” ou du “saut à la perche”, pour ne citer que ceux-ci, stagnent parfois pendant des décennies avant de bouger d’un dixième de seconde ou de quelques centimètres. l’Histoire de l’Homme n’est pas exclusivement une affaire d’os. Elle est surtout jonchée de neurones bouillonnants et circulants dans la partie quantique des circuits cervicaux, à la vitesse de la lumière, pour produire les idées, les pensées et inventer sa vie. Il semble bien que l'anthropologie et ses morceaux de squelette désuets soit bien passée à côté du chapitre majeur du développement humain. Elle s’est assez rigidement entêtée sur la taille de la boîte crânienne, ne mentionnant quasi jamais l’importance de son contenu.
  • Contenu qu’il faut pourtant tenir responsable du bonheur mitigé des terriens. Car la race humaine est la seule et unique espèce terrestre à avoir modifier le cours de la nature et la durée originelle de sa vie. Chez les mammifères du monde animal, en effet, les ados quittent le clan dès qu’ils savent chasser sans devoir se soucier de leurs géniteurs et encore moins de leurs grands ou arrières grand-parents. Le cerveau humain lui, dans son indiscutable excellence, a développé la médecine, cette énorme machine à “fabriquer des vieux”. Moins forts et moins résistants que leurs progénitures, ceux-ci représentent non seulement le talon d'Achille de la race mais aussi une menace pour les autres.
  • En effet, d’un côté cette science qui, par l’intermédiaire du cerveau humain, offre une appréciable longévité sursitaire, l’apaisement de nombreuses souffrances physiques, l’exploration du monde à portée de tous grâce aux avions, l’information et le loisir amplifiés par la radio et la télévision… Et de l’autre, un vieillissement disproportionné qui accroît la surpopulation de la planète, des incidents de parcours comme celui du Covid, des contaminations massives en tous genres dues aux mouvements de masses et des coûts démesurément plus élevés pour soigner et maintenir en vie cette marée humaine que ceux d’une société où ne vivraient que des trentenaires. De quoi plomber une espèce non? Surpopulation en outre, largement parsemée de milliards de pilleurs. Tous ces gens, vous et moi, qui consomment les fruits avant même qu’ils ne soient mûrs, qui piétinent des terres nouvelles destinées à la virginité, qui détruisent tout ce qu’ils touchent et qui s’imaginent que cela durera, sans accroc, ad vitam aeternam.
  • Le Covid n’est autre qu’une rébellion contre un cerveau gourmand qui a cessé d’attendre son vieux corps. Un cerveau sorti des rangs qu’on a laissé faire, créer, produire, étendre, se répandre, commander, contrôler sans jamais se retourner. Sans penser aux conséquences. Sans se demander, à aucune étape, où et quand cette course devait ou pouvait s'arrêter. Le Covid est un grain de sable dans un énorme rouage aussi fragile qu’un vieil Homme, mais qu’on pensait aussi indestructible que le Titanic. C’est une claque à l’impertinence d’un ado, un uppercut à un boxeur novice voulant jouer dans la cour des grands, un croche-pied à Messi, qui lui aussi peut tomber, comme tout le monde. En purifiant le monde de ses seniors, on dirait qu’il s’en prend justement à la science et aux cerveaux qui la manipule. Comme si la nature refusait ce décalage entre cerveau et corps, comme si elle écartait la possibilité de voir une humanité se défaire de sa personnalité pour se soustraire à son sort.
  • Car c’est bien ce que prévoient les transhumanistes. Ces espèces de futurologues du vivant qui prônent l'usage des sciences et des techniques afin d'améliorer la condition humaine. C’est bien ce qu’ils veulent. Modifier l’humain pour faire passer la pilule du décalage. Pour les accompagner dans cette inévitable mutation et les transformer en… je ne sais pas en quoi en fait. Selon eux, les Hommes devraient subir des aménagement comme des implants de puces dans la boîte crânienne, par exemple, relié physiquement aux circuits neuronaux pour permettre un accès permanent à des bases de données et ainsi les "savantiser" au delà de leurs capacités naturelles. Tout un programme donc, pour creuser cette distance déjà coupable de tant de maux. Ce nouvel Homme aura-t-il encore droit à l’appellation contrôlée de "Sapiens"? Autant de sujets de discorde qui ne peuvent qu’embraser les foules, déplaire à tant pour ravir quelques uns, allumer les rancœur et les agitations civiles qui, peu s’en faut, dégénèrent souvent en conflits plus profonds.
  • En revanche, loin de moi de croire que le cerveau ne devrait pas penser! Les faibles d’esprit sont assez mal logés dans une société comme la nôtre. Les moyenâgeux aussi. Il n’y à qu’à voir ce qu’ont provoqué comme contaminations les orthodoxes israéliens dans leurs communautés avec leurs idées rétrogrades et paralysantes. Avec tout le respect qui leur est dû, force est de constater que lorsqu’on ne lit que trois ou quatre livres sur les millions d’ouvrages dont le monde dispose, c’est qu’on est empreint d’une volonté pressante et persistante de patauger dans l’ignorance. Les extrêmes sont rarement les meilleures solutions et donc, le cerveau doit évoluer, c’est sûr, mais sans jamais perdre de vue les limites de son corps. Sans jamais l’oublier. Un peu comme pour ces conseils, que j’ai lu dans quelque article sur la nutrition, qui louaient la consommation de fruits et légumes locaux et de saison, parfaitement adaptés aux besoins des habitants du coin.
  • Comme quoi, plus on s’éloigne de ses repères, plus on se met en danger. Même par un cerveau capable d'imaginer, de se transporter, de rêver. "Tout ce qui brille n'est pas or", dit la sagesse populaire.
C'était avant
  • Le Covid-19 éloigne les corps...
    Les gens s’écartent lorsqu’on les croise, comme pour un pestiféré. La suspicion s’installe et mine le “toucher”, si utile parfois pour exprimer ses sentiments ou sa proximité. En berne, les relations sexuelles deviennent, pour certains, un lointain souvenir ou le Graal inaccessible.
  • Mais il rapproche les âmes...
    Des solidarité émergent, impromptues, des connivences se trament et des amitiés se lient, contraignant tout un chacun à réinventer sa manière d'interagir et à reclasser ses priorités. Ce qui s'impose aussi, avec une certaine évidence, sont ces professions oubliées, pas toujours suffisamment valorisées et qui, pourtant, apparaissent aujourd'hui comme les plus fondamentales et les plus vitales à la continuité existentielle. Ainsi, infirmières et infirmiers, urgentistes, chercheurs, policiers, soldats, aide-soignants en tout genre, relativement éloignés des prouesses informatiques qui désormais dominent le monde, gagnent leur part méritée de gloire malgré cette moindre complicité avec la vitesse de déroulement du film de la vie.
  • Mais surtout, de façon peut-être plus profonde, plus subreptice et plus puissante, émerge cette immense volonté politique et financière qui n'a qu'une obsession claire, définie et annoncée de faire en sorte que très vite, très très vite, les choses redeviennent comme avant. Comme s’il était meilleur, le monde d’avant le Covid-19. Ou celui d’avant encore, des trente glorieuses qui précédèrent Mai 68, si souvent évoqué par Zemmour. Ces années qui connurent Kennedy et De Gaulle, le respect des enfants pour leurs parents et professeurs, la sacro-sainte famille dont le chef était le père, vénéré et craint, une école d’où l’on sortait avec un bagage d’histoire et de lettres et d’où un certain savoir ruisselait tout au long des carrières et des vies…
  • Scrutons-le, ne serait-ce qu’un instant, ce monde d'avant, ce monde si désirable et si parfait, objet de nostalgie et de désir passionné de la part des leaders et opérateurs économiques. C'était le monde dans lequel 25 000 personnes mouraient de faim chaque jour, alors que 120.000 est le nombre de victimes du Corona en 4 mois. C'était Le monde de 25 000 morts par jour de la pollution et de plus d'un million de personnes mortes chaque année du paludisme. Les conséquences de l'activité anthropique sur les autres vivants avec lesquels nous partageons la planète étaient déjà tout à fait considérables. Les hommes avaient éradiqué l’essentiel de la moitié des forêts. En quatre décennies seulement, ils avaient tué 60% des populations animales sauvages. En une seule décennie ils ont anéanti les deux tiers de la biomasse. (ensemble des matières organiques vivantes bois, plantes, céréales, déchets agricoles… pouvant être transformées en chaleur, en électricité ou en biocarburants)
  • Ces chiffres sont faramineux, voir impensables. Le monde était donc déjà dans les prémices d'une méta-crise qui, hélas, fera passer l'épisode Covid-19, pour tragique qu'il soit, comme une plaisanterie au regard de ce vers quoi notre monde s’achemine. Et soyons bien clairs, il ne s’agit pas de la trame d’un film de science-fiction, mais bien d’un état des lieux immanent à ces dernières années. Ça a déjà eu lieu, c’est acté et non annulable. Nous ne sommes plus dans ce que l’on nomme communément “la sixième extinction massive”, mais bien dans la première extermination radicale et délibérée de la vie sur Terre.
  • Depuis la Seconde Guerre Mondiale, les économistes se gargarisent du terme de “croissance” pour qualifier le changement de décor désolant et morbide dont l’Homme est l’acteur et le monde théâtre. Il détruit jour après jour, la vivabilité de son habitat, la mise de départ qui lui fut offerte, le capital naturel dont il a naturellement hérité. S’agit-il réellement de croissance? Le CO2 émis restera là pour toujours dans l’échelle du temps pertinente pour l'humanité. On ne pourra pas faire revivre les espèces éteintes. On ne pourra pas faire revivre les morts. On ne pourra pas épurer le CO2, mais il est encore temps pour changer les règles tout à fait aberrantes, socialement injustes, écologiquement dramatiques, climatiquement suicidaire qui battent la mesure de la planète.
  • Mais pour ce faire, il faut du courage, de la clairvoyance et de la logique. Il faut absolument que l’humanité cesse de vivre d’idées préconçues ou de croyances abêtissantes qui, à l’heure du confinement, poussent certains guides religieux (voir mon précédent article) à encourager la prière en groupe et mettent ainsi en péril des nations entières. Personne ne les empêche de croire ce qu’ils veulent, mais qu’ils ne se mêlent surtout pas de la gestion des crises car les prières n’ont jamais suffi à éviter le pire: La chute du royaume d'Israël, la destruction du Premier Temple, la chute du royaume de Juda, l’exil, la destruction du Second Temple, Massada, la Shoah… et j’en passe. Ils ont malheureusement une mémoire sélective qui ne retient que ce qu’il faudrait oublier.
  • Qu’on se tranquillise, les extrémistes religieux ne sont pas les seuls à souffrir de troubles psycho-mémoriels. La classe dirigeante n’est pas épargnée. A chaque canicule on se dit qu’ils vont comprendre. A chaque incendie dévastateur, on se dit qu’ils vont comprendre. A chaque virus asiatique, on se dit qu’ils vont comprendre. Maintenant, avec une pandémie, on se dit aussi qu’ils vont comprendre, mais ils continuent inlassablement à vouloir revenir au monde d’avant avec, si possible, un peu plus d’une croissance qui n’est autre que décroissance et déchéance. A ces décideurs j’ajouterais aussi les journalistes qui, comme je l’ai lu il y a deux jours, rappellent à la population que la vitamine D est indispensable lorsque, confinement oblige, on est pas assez exposé au soleil. Alors je leur rappelle qu'Israël n’est pas exactement au nord de l’Islande où il fait nuit six mois sur douze et que si on ne sort pas tous les jours au soleil dans un pays comme le nôtre, les ongles ne se décollent pas de nos doigts et nos dents ne se ramassent pas à la petite cuillère. Les gens sont confinés, n’ont pas de travail et donc pas d’argent à dépenser, je trouve donc qu’il faut être carrément débile pour inciter, en cette période, des mères affolées à se ruer sur les pharmacies afin d’éviter le dépérissement de leur progéniture.
  • Je sais, “la critique est aisée mais l’art est difficile” disait Philippe Néricault (1792), il est simple de clamer sans les calmer les défaillances du monde. Et d’aucuns se diront que c’est exactement ce que je fais dans cet article. Alors, bien que je ne sois ni dirigeant, ni politicien, ni spécialiste, ni décideur, je vais donner mon opinion et ma solution. Ainsi je contredirai ces détracteurs tout en sachant pertinemment que ce que je vais écrire ne plaira a personne.
  • Je vais donc dire que cette actuelle vision purement gestionnaire de l'existence est une aberration ontologique. Que la situation de cette planète et de ses 7.5 milliards d'habitants en partie au chômage qui consomment, chaque année les ressources annuelles de nourriture en seulement six mois, équivaut à une bombe à retardement. Je vais dire aussi que les écologistes s’égosillent en vain car même ce qu’ils proposent n’est pas à la hauteur des dégâts et de l’avancement du désastre. Et enfin je vais dire que pour sauver la planète, il faudrait retourner presqu’au moyen âge, immobiliser les avions, interrompre la conquête de l’espace, cesser de rouler en voiture, de construire des complexes faramineux, de raser les forêts, de faire des enfants… Il y aurait des choses à conserver comme la médecine et certains savoir faire... Les indigènes, les tribus encore existantes, les primitifs, sont les seuls à ne pas avoir abîmé la Terre. Ils sont peut-être les seuls à avoir tout compris.
  • Je savais que ça ne vous plairait pas, surtout l'histoire des enfants :). Si quelqu’un avait une meilleure idée pour sauver à coup sûr la planète, qu’il parle maintenant ou se taise à jamais.
  • “Ce qu'on te reproche, cultive le , c'est toi” . Jean Cocteau.
La mort des premiers mais
  • Se fût-il agit d'un soldat qu'il serait, sans doute aucun, passé en cour martiale.
  • Fût-ce le méfait d'une véritable démocratie laïque, que le procès en "désobéissance civile ayant causé la mort" eût été inévitable.
  • Fût-ce la tragédie d'un capitaine de navire, que le mot mutinerie fût le premier à venir à l'esprit, suivi de son cortège de conséquences.
  • Fût-ce la folie d'un gourou de secte, qu'on aurait évoqué sur le champs l’incitation au suicide collectif.
  • Fût-ce le fait d’un dealer, il croupirait déjà dans une geôle sordide, mal vu même par ses co-détenus pour avoir mis en danger la vie d’enfants trop jeunes.
  • Mais il n'en est rien. Nous sommes en Israël, un pays qui se définit curieusement État de droit et dans lequel le chef d'une communauté orthodoxe méprise la constitution, le parlement et ses décrets. Ses mésactions passent inaperçues, même lorsqu'elles enfreignent les lois ou le droit fondamental des citoyens. Malgré son incitation à la désobéissance et à la rébellion, ce rabbin Kanievsky, ne sera ni jugé ni puni. Il a pourtant clairement ordonné à ses gens, des semaines durant, de ne pas respecter les injonctions de l’État quant aux mesures de restriction relatives au virus Corona. Il a mis des milliers de personnes en danger dont certains d'ailleurs aujourd'hui, passés à meilleure vie, n'ont évidemment plus rien à craindre.
  • Je ne m'étendrai pas sur l’incapacité mentale induite par le fanatisme de ces fidèles innocents. Ils sont volontairement lobotomisé par une éducation sectaire et haineuse, limitée à l'étude de trois ou quatre vieux livres, alors que la culture universelle en comporte plusieurs milliards. Ces gens ne savent rien de notre monde, ne connaissent pas le nom des pays ni de leurs capitales, ne reconnaissent pas la science bien qu'ils ne se privent pas d'avoir un portable dans la poche, de prendre l'avion et donc d'en profiter hypocritement autant que nécessaire, lorsque ça les arrange.
  • Je ne m’étendrai pas non plus sur l'éducation volontairement limitée qui induit ce handicap intellectuel et qui distingue la progéniture de ces populations des autres enfants de la nation. Les outils pour affronter la vie sont différents, bien qu’il ne soit pas dit, évidemment, que ceux de la nation soient les meilleurs. Ils sont simplement choisis par un consensus démocratique. Ce qui pose problème n’est pas la nature de ces outils mais bien la différence qu'ils occasionnent et qui, entre ces deux populations, provoque l'inégalité et la distance. L’expérience des kibbutz fut pourtant éloquente quant à la faillite d’une éducation alternative. Les enfants étaient séparés des parents à l'âge tendre mais tous en sont finalement revenus car il est trop difficile de vivre dans un même monde, une même nation, une même ville sous le poids de la frustration permanente et cruelle de la différence. Les enfants en souffrent et finissent toujours par en subir les conséquences.
  • Cette différence est évidemment décuplée lorsque, pour une quelconque raison, ces enfants orthodoxes sortent de leur "ghetto" et se retrouvent au beau milieu de la population ambiante avec leur accoutrement voyant et franchement dissimilaire. Nos enfants souffrent déjà atrocement lorsque leurs baskets ne sont pas au dernier cri, on peut donc imaginer la gêne de ces souffre-douleur. Alors est-ce bien le rôle d’un Etat de droit que de laisser des adultes fanatiques manipuler leurs enfants, déjà menacés par une consanguinité latente. D’aucuns se précipiteront pour brandir la liberté de croyance… Mais il ne s’agit pas ici de son procès. La croyance est indispensable à tous. Elle fait partie de notre patrimoine génétique autant que les neurones qui l’héberge et elle n’est pas moins vitale que les globules de notre sang. Personnellement insensible à ce dieu insensible que d’aucuns et leurs livres qualifient de miséricordieux malgré l’ampleur des désastres de la vie, je crois seulement que les croyances peuvent être nuancées et que certaines, en particulier celles qui mettent en danger la vie d’autrui, sont nocives et destructrices. Sous leurs airs de vieux sages au visage burinés, ces rabbins ignorants et grisés de pouvoir se révèlent, comme dans le cas présent, plus dangereux pour leur population que le virus lui-même.
  • Leur ignorance ne dérive pas du fait qu’ils ne savent rien, puisqu’il sont capables de vous réciter des versets entiers de leur lectures favorites, mais du fait qu’ils ne savent pas ce qu’il faut savoir. Ni pour diriger une communauté, ni pour mener peuple. En fait, ils ne sont utiles qu’aux pauvres bougres qui les suivent dans leur délire et desquels ils se servent pour flatter leur ego de faux savant. Ils se limitent à interpréter des textes assez vieux pour être largement dépassés. Textes qui jadis jouissaient d’une aura respectable et d’une valeur indiscutable, certes, mais qui aujourd’hui n’enseignent plus rien d’utile à l’humanité. Rien qui puisse faire avancer le monde, sauver les espèces, régler le climat qui part en vrille, assouvir la faim, la sécheresse ou la prochaine extinction des Hommes.
  • Prisonniers de leur croyance et abêtis par ses méfait, ils ne se rendent pas bien compte de son danger, voir de sa létalité. Les croyances n'ont jamais fait de bien à quiconque. Cache-misère de la réalité, elles envoûtent et transportent vers un monde imaginaire duquel souvent, on ne sait plus sortir. Avec elles, d'aucuns fuient leur quotidien et la difficulté de la vie, d'autres la peur de la mort, d'autres encore leurs complexes. Mais la croyance n'est pas une clinique. On y devient pas plus fort, plus vigoureux, plus courageux, plus riche, plus séduisant... on y croupit comme au fond d'une geôle dont le confort austère, avec l'habitude, devient paradisiaque. C'est le point de non retour. On s'y sent bien, on pense que les autres ont tort, on contraint sa progéniture à embrasser la cause, on se sectarise et on finit sa vie dans une illusion. Croire que le prince charmant va arriver, croire qu'on va s'en sortir, croire que la vie est meilleure après la mort, croire en un dieu aussi improbable qu'injuste, croire que la voisine va craquer pour toi, croire que tes enfants finiront par te parler, croire au père Noel... ne sont finalement que des constructions mentales qui ne font rien de mieux que l’ibuprofène sur une vulgaire grippe. Elles calment la douleur, les symptômes, mais ne soignent pas le mal. Si leurs effets avaient des vertus cachées, elles ne s'appelleraient pas "croyances" mais justement "remèdes".
  • Par définition, la démocratie implique des décisions participatives face aux problèmes et aux crises. C’en est le principe indéfectible. Laisser, au sein même d’une des plus brillantes démocraties du monde, le droit de vie et de mort sur des milliers de personnes aux mains d’un nonagénaire qui croit à l’ouverture de la mer morte, fait donc preuve d’une absurdité incompréhensible et moquable. Une dictature idéologique enfouie au plus profond de ses viscères ne peut qu'augurer de mauvais présages quant aux principes fondamentaux de cette démocratie et à la menace qu'elle représente pour la stabilité de la nation toute entière.
  • Cerise sur le gateau, au bout de quelques semaines, une fois qu’il a uniformément semé le mal dans tous les recoins de sa communauté, ce même rabbin, qui se prend pour dieu mais que son dieu désavoue, a le culot de se contredire effrontément et d’expliquer à ses badeaux que la Torah interdit la négligence de sa propre santé et désigne comme "meurtrier" celui qui braverait ce précepte. Son outrecuidance est d'autant plus honteuse puisque la communauté israélienne qu'il piétine, bafoue et contamine est aussi celle qui, par ses deniers, finance les milliers d'élèves qui ne font rien d'autre qu'étudier la Torah. Et ainsi, ce même État qui sait combattre des ennemis souvent féroce pour protéger sa population et ses frontières, est incapable de faire le ménage devant sa porte et laissera impuni ce délinquant imméritoire, libre donc d'imposer à nouveau et à sa guise, ses rites immoraux et assassins.
  • “Aie le courage d'utiliser ton propre entendement”. Emmanuel Kant.
Le péril n’est plus seulement jaune
  • Sans la quantité incalculable d’échanges commerciaux, de voyages d’affaires et de mouvements en tous genres qu’occasionne la mondialisation, Corona ne se serait jamais propagé à cette vitesse, causant les dégâts que l’on connait et ceux qui peut-être suivront. Cet épanchement si rapide du mal comme du bien est donc l’un des aspects les plus évidents et contraignants de cette nouvelle posture que le monde n’a pu éviter et que les hommes ont délibérément acceptée… à tort ou a raison.
  • Mais plus à tort qu'à raison, nous répond la planète, dont les habitants et leur économie semblent terrassés par un objet quasi virtuel de quelques 300 nanomètres (1nm =1 milliardième de mètre) qui lui, n’a que faire du gel commercial, du chômage, de la souffrance ou de l’angoisse qu’il propage en même temps que la mort.
  • Les Hommes devaient-ils se haïr à ce point? La globalisation naît aussi de la nécessité de se rassembler pour se protéger. Les pays européens ne supportaient plus leur petitesse et leur faiblesse face aux géants américains, chinois, russes ou indiens qu’ils soient. Sans cette menace, eut-il été indispensable de former des groupes d’états aussi gigantesques, de perdre partie de son hégémonie au profit de nations étrangères, de s’affaiblir donc, au point de ne plus maîtriser quoi que ce soit. Était-il si nécessaire de détruire le tissu artisanal et industriel local et de vouloir à tout prix apprendre le chinois ou le russe pour parler avec des gens que nous ne comprendrons jamais?
  • On est pas obligé d’imiter les autres, de singer tout ceux que l’on croise, de désirer tout ce que l'on voit, de convoiter sans relâche l'apparent bien-être de nos semblables pour se sentir épanoui. On est pas tenu aux contorsions infligées par les complexes, imaginant que tout et tous valent mieux que nous. Platon avait bien distingué la différence des Hommes dans l'amalgame de cette humanité . Les Hommes sont en effets tous des humains, disait-il, mais aucun d’eux n’est égal à l’autre. Et dans ce tourbillon de diversité, est-il bien venu de se considérer meilleur ou pire? Ces différences ne sont-elles pas la richesse du monde et vouloir les limer ne constitue-t-il pas en soi un crime de lèse-majesté?
  • J’ai l’impression que cet épisode, cette frousse que nous colle Corona, à supposer qu’elle en reste effectivement à un mauvais souvenir, sonne comme le glas du “trop-lointisme”. Les Hommes ne sont pas construits pour le gigantisme, le continentalisme, le mondialisme, l’universalisme… Ils ont encore besoin de leur petit chez soi, de leurs habitudes, de leur coquille, de la sécurité d'un foyer accueillant après une journée de travail, de parler dans leur langue avec leurs enfants, petits enfants et arrière petits enfants puisque désormais l’âge s’étire, de s’aimer et de vivre au rythme de leur cœur. Celui de la fibre optique, le rythme j'entends, qui transmet les données à une vitesse proche de celle de la lumière, n’est pas praticable pour les vivants d’os et de chaire. Même les physiciens qui inventent ces technologies ne sauraient vivre en harmonie avec leurs découvertes. Alors encore moins les quidams ou les politiciens qui, comme les autres, ne cherchent qu’à se nourrir. La fuite en avant n'a jamais sauvé personne, elle ne sera donc pas notre salut. La réflexion, le dialogue et la précaution de ne pas faire d'erreurs sont les clés de l'avenir. La mondialisation ne peut pas sauver 7.5 milliards d'etres humains alors que chaque état souverain, pour sa part, saura toujours faire mieux pour prendre soin de ses sujets. La fermeture des frontières, geste presque insctinctif dans cette situation de crise, en est la preuve. Il ne s'agit plus de "diviser pour mieux régner" comme à l'époque de la Macédoine, mais de compartimenter pour mieux se protéger. Et c'est valable aussi en temps normal.
  • Corona, sans le vouloir, pourrait nous rappeler que le "chacun chez soi" vaut mieux que le "tous chez un seul". Il pourrait remettre les pendules à l’heure des humains et nous rendre ce que nous avons sottement dédaigné: Les artisans, les paysans, les particularités, les anciennes monnaies et l'indépendance idéologique, productive ou financière qui identifiait chaque état. Le cas échéant, il s’agirait ensuite de se souvenir de tout ce que nous pouvons perdre à vouloir trop en faire et de ramer dans des directions plus abordables que l’herbe du voisin. Corona pourrait aussi faire du bien aux institutions israéliennes, dont l’aura, bien malmenée ces temps-ci, était en perte d’amour. Les citoyens, après cette crise, pourraient retrouver une confiance perdue dans un pays qui, éprouvé par les guerres, les crises et les difficultés en tous genres, a su faire feu de toutes ses expériences pour dévoiler une maîtrise inégalée dans la gestion de cette nouvelle épreuve.
  • Ce discours, quelque peu égocentrique, pourrait sembler désuet ou même obsolète mais il reste à mesure d’Homme, cet être qui, pour survivre, cherche inexorablement à muter au gré de son prochain, oubliant jusqu’à sa propre nature. Le bien et le mal ne sont pas absolus. L'Histoire nous l'avait enseigné lorsque, par son désastre, Hitler réussit à provoquer la création d’Israël, là où Herzl avait échoué. Les Hommes sont ainsi faits, il ne comprennent que lorsqu’il est trop tard.
De l'hébreu dans l'anglais
  • À force d'enseigner l'hébreu, l'anglais, le français et l'italien, j'ai remarqué certaines similitudes orthographiques et syntaxiques surprenantes entre l'hébreu et les autres langues avec un accent particulier sur la grammaire anglaise, dont les exemples suivants ne sont pas exhaustifs:
    1. L'infinitif des verbes hébraïques commence toujours par un LAMED (ל). En outre ce LAMED sert aussi de préposition directionnelle. Il en est de même en anglais. L'infinitif anglais est précédé de la préposition TO (to go, to eat, to see...) et ce même TO sert aussi de préposition directionnelle. (I go to school, he moves to London)
    2. Il existe en hébreu, la possibilité de contracter les locutions qui s'apparentent au "complément de nom". Ainsi la locution "IRYIA SHEL TEL-AVIV" va se contracter en "IRYIAT TEL-AVIV". Cette faculté, désignée par le terme "genitive case" existe aussi en anglais et a exactement la même fonction. Ainsi, "the car of daddy" va pouvoir se contracter en "daddy's car".
    3. L'impératif de la première personne du pluriel (nous), n'existe pas en hébreu. Ainsi la locution "Allons enfants de la patrie", est indicible. Pour avoir un équivalent, il faut utiliser un subterfuge comme le mot HAVA devenu célèbre grace à la fameuse chanson hébraïque "HAVA NAGILA" qui se traduit par "réjouissons-nous". De même en anglais. Il faudra utiliser une formule similaire comme "LET US" pour conjuguer la première personne du pluriel, obtenant ainsi "LET US ENJOY" comme équivalent.
    4. Le verbe POUVOIR n'a pas d'infinitif en anglais, ainsi on ne pourra pas dire "TO CAN" mais seulement "CAN". Et il en est de même en hébreu pour l'équivalent "YAKHAL" qui est le seul verbe à ne pas avoir d'infinitif dans les 3 groupes de verbes actifs.
  • Et puis évidemment, de très nombreux exemples de "glissements" de mots insoupçonnés de l'hébreu vers les autres langues, dont voici quelques spécimens. Dans certains de ces mots, qui ont évidemment le même, ou presque le même, sens dans les deux langues, les consonnes peuvent changer de place pour s'adapter aux différents accents et défauts de prononciation comme la dyslexie (ce phénomène est appelé "metathesis") comme dans l'hébreu DaRGa qui devient GRaDe, ou encore comporter la lettre N, originellement inexistante (phénomène appelé "nasalisation") comme dans l'hébreu ATiK qui devient ANTiQue:
    • EXEMPLE עברית > français, anglais
    • ------------------------------------------
    • PARASHA (commentaire)פרשה > prêche, preaches
    • ELITE עלית > élite, elite
    • MISTORIN מסתורין > mystère, mystery
    • NIRDAM נרדם > endormi
    • SIFRA סיפרה > chiffre
    • MAGNIV מגניב > magnifique, magnificent
    • DEREG (classement) דרג > degré, degree
    • DARGA דרגה > grade, grade
    • ATIK עתיק > antique, antique
    • ARNAK (bourse) ארנק > arnaque
    • LEVALBEL (confondre) לבלבל > bouleverser
    • AVIR אויר > air, air
    • LEVARER לברר > avérer/vrai
    • GLIDA גלידה > glace
    • PEN פן > peine, penalty, sous-peine de
    • SHEIROUT (service) שירות > charité, charity
    • OURLA (prépuce) עורלה > ourlet
    • PIRESH (commenter) פירש > phrase, phrase
    • MAR מר > amer
    • LAKA לקה > ----, lack
    • KHARED חרד > craindre
    • KOROT (-HAIM) קורות-חיים > curriculum
    • TOR תור > tour (:à mon tour)
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    • Fort de ces découvertes, je me mis en quête d'origines plausibles de ces incidences et tombai rapidement sur nombre d'érudits ayant étudié et écrit sur les origines hébraïques de l'anglais. Thèses certes, pas toujours très bien acceptées dans le monde de la linguistique, mais quand même toujours solidement étayées. Il est possible que, par manque de preuves historiques, l'explication d'une telle intrication ne soit jamais mises à jour, nonobstant, sa profondeur reste troublante et dénote, quelque soit sa forme et son époque, une énorme influence de l'hébreu sur certaines langues européennes, et en particulier sur l'anglais.
    • Ils diront que cela ne peut pas être traduit dans notre langue, c'est tellement rude. Ce n'est pas si rude, car ce sont de faux menteurs. . . . Les propriétés de la langue hébraïque s'accordent mille fois plus avec l'anglais qu'avec le latin.
      William Tyndale, Preface to The Obedience of a Christian Man (1528)
    • Avec ces mots, l'érudit protestant du XVème siècle qui parlait parfaitement l'hébreu, le grec, le latin, l'espagnol et le français, William Tyndale signala le début d'une relation spéciale entre la langue hébraïque et anglaise. Sa traduction du Pentateuque en 1530, la toute première traduction anglaise de l'hébreu, constitua le tissu de la Bible du roi James (1611) et donna une qualité hébraïque à la syntaxe et à la phraséologie littéraire et religieuse anglaise sans parallèle dans toute la culture européenne.
    • A la fin du XIXème siècle, Noah Webster, lexicographe, réformateur orthographique, journaliste et écrivain américain, traça dans son dictionnaire "A Compendious Dictionary of the English Language" de nombreux mots anglais outre ceux allemands, français, latins et grecs jusqu’à leur origine sémitique sans que personne ne trouve à redire car tous les érudits de l'époque semblaient être d'accord sur le fait que l'hébreu était bien la langue maternelle.
    • Au XIXème siècle, le chanoine Samuel Lysons, antiquaire précurseur de l'Israélisme Britannique, trouva dans l'anglais plus de 5000 racines hébraïques dont la liste est exposée dans son livre : Nos ancêtres britanniques et publiquement disponible en cliquant le titre. Le WELSH (gallois) aujourd'hui la langue celtique la plus parlée, ressemble tellement à l'hébreu que la même syntaxe peut être utilisée pour les deux., explique-t-il aussi.
    • Dans le cours n° 19 du site www.british-israel j'ai trouvé une autre petite liste de concordances. Intéressante dans le point 4 en particulier, l'origine des terminaisons en "EY" de noms d'endroit, en Ecosse et Irlande, qui viendrait de אי qui signifie ÎLE en hébreu et qui suggérerait une présence relativement importante de cananéens dans les Iles Britanniques ou tout au moins une influence non indifférente de cette zone méditerranéenne. Il n'existe aucune trace concrète de ce périple mais les indices linguistiques ne peuvent laisser indifférents et leur origine à certainement une raison logique vu que L'anglais est une langue relativement jeune de seulement 1500 ans. Je les reporte ici en langue originale en y ajoutant la racine hébraïque et de façon plus ordonnée que sur le site lui-même:
      • The hebrew word for Festival is "MOED (מועד)". The annual Scottish Gaelic musical festival is known as the "MOD"
      • Another hebrew word for "Fest" is "CHAG (חג)". The Scotch and Gaelic dance is called a "JIG".
      • CAIRN is the Irish pronunciation of the hebrew QRN (קרן), meaning a "horn" which a CAIRN resembles in appearance. From this root the name of the Irish and Scottish hand-mill, the QUERN is derived; so called because the bottom stone is, at the top, in form of a horn on which the upper stone revolves.
      • Professor Robert Graves in 1855, speaking about an island at the mouth of the Kenmare River in Ireland, said that The obvious and certain derivation of this name is Durs-ey, i.e. the 'Island of Dur', DUR meaning water. The suffix "EY (אי)" meaning "island" in hebrew is found in many names of British Islands such as Dalkey, Ireland's Eye, Lambay on the Irish coast, Anglesey, Orkney, Eday, Sanday, Bressay, Housay, Neay, Oxney (Isle of Oxen), Stokesay, Sheppey, Colonsay, Oronsay, Bardsey, Lundy, Guernsey, Jersey, Alderney, Menai and Thorney.
      • the English "Rabbit" comes from the Hebrew "ARNBiT (ארנבת)" (hare), the R and A reversed by metathesis
      • the "Adder", the snake from "ATaR (אתר)" (to encircle)
      • the "Kitten" from "QuiToN (קטן)" (a little one)
      • "Camel" from "GaMaL (גמך)" (camel)
      • "Pig" from "PiGGuL (פיגול)" (abomination, rottenness)
      • Pelican" from "PeLeG (פלג)" (a stream)
      • Raven" and "Robin" come from "OReB (עורב)" (raven)
      • "Crow" or "Rook" from "QRAW (קרא)" (to call)
      • "Egret" from "AGUR (עגור)" (a crane)
      • "Crane" from "GaRoN (גרון)" (a throat)
      • "Swallow" from "SaLO (שְׂלָו)" (quail)
      • "Eagle" from "AKuL (אוכל נבלות)" (a devourer)
      • "Fish" from "NePHeSH (נפש)" (living creature)
      • "Crab" from "AQRaB (עקרב)" (Scorpion)
      • "Crayfish" from "ECVIS (עכביש)" (spider)
      • "Moth" from "MEAT (מעט)" (little)
      • "Worm" from "ORM (ערום)" (naked)
      • "Gnat" from "NaD (מד)" (to fly)
      • "Buzz" from "ZEBUB (זבוב)" (fly)
      • "Branch" from "BRaCH (ברח)" (to reach across)
      • "Gum" from "GaM (גם)" (to join together)
      • "Ash" from "ETS (עץ)" (tree)
      • "Elm" from "ALoN (אלון)" (an oak)
      • "Cypress" from "GOPHeR (גופר)" (wood of Noah's ark)
      • "Holly" from "HoLLeL (הלל)"(pierces")
      • "Cabbage" from "QaBaZH (קבץ)" (to gather together)
    • Il s'avère qu'un nouveau mouvement appelé «Edenics» affirme que l'anglais moderne est simplement un dérivé de l'hébreu biblique. En fait, les partisans de cette théorie affirment que toutes les langues humaines sont simplement des branches de l'hébreu et prétendent avoir des milliers d'exemples pour le prouver.
    • À première vue, l’idée apparaît absurde. L'anglais et l'hébreu semblent totalement différents et presque tous les mots équivalents sont phonétiquement très éloignés. Par exemple:
      • Chien: Kelev
      • Chat: Khatul
      • Chaise: Kisseh
      • Maison: Bayit
    • En outre, comment une langue européenne moderne créée au cours des derniers millénaires pourrait-elle avoir quelque chose à voir avec une ancienne langue sémitique du Moyen-Orient, établie il y a des milliers d'années? L'anglais est une langue germanique occidentale introduite en Grande-Bretagne par les envahisseurs allemands il y a environ 1500 ans. L'allemand provient du latin, langue italique elle-même dérivée du grec et du phénicien. Ceux-ci, à leur tour, appartiennent à ce qu'on appelle la superfamille indo-européenne. L'hébreu, en revanche, est un dialecte sémitique occidental appartenant à la superfamille afro-asiatiques. En bref, l'anglais et l'hébreu proviennent, selon les schémas classiques et reconnus, de deux sources complètement différentes.
    • D'autre part, si le minuscule israélitisme, un petit culte tribal de la Méditerranée orientale à l'époque de l'Antiquité, fut suffisamment influent pour créer deux grandes religions du monde, le christianisme et l'islam, alors qui sait? Et en effet, une brève enquête sur les documents pertinents semble démontrer que des dizaines, voir des centaines de mots hébraïques partagent une étrange ressemblance.
    • Selon la Bible hébraïque, toute l'humanité parlait une seule langue, jusqu'à ce que "Dieu" confonde leur discours pour les empêcher de construire la tour de Babel. Au cours du siècle dernier, l’establishment linguistique rejeta le mythe d’une langue maternelle unique pour tous les peuples, estimant que les langues se développèrent indépendamment selon les régions du globe. Mais au cours des deux dernières décennies, les choses ont progressivement changé.
    • Le regretté Joseph Greenberg, de l'Université de Stanford, fut le premier à affirmer que des centaines langues apparemment sans rapport, étaient en réalité des dialectes de plusieurs «super-familles» linguistiques. Puis, à la fin des années 1980, le linguiste russe Vitaly V. Shevoroshkin, enseignant à l'Université de Michigan, commença à propager l’idée qu’il existait la preuve d’un seul langage primordial à partir duquel tous les autres étaient dérivés. En fin de compte, toutes les langues, à peut-être quelques exceptions près, sont liées, aurait-il déclaré. Cette pensée se propagea et devint l'école de pensée "Nostratic".
    • Une importante étude analysant plus de 500 langues a récemment été publiée dans les Proceedings of the National Academy of Sciences à l’appui de la théorie. L'étude, co-écrite par le Dr Quentin Atkinson de l'Université d'Auckland et le Dr Mark Pagel de l'Université de Reading, au Royaume-Uni, conclut qu'il existe bien des évidences d'une origine unique du langage, qu'il expose d'ailleurs amplement dans un article du New York Times.
    • Isaac E. Mozeson, conférencier en littérature et judaïque d'origine américaine, est un gourou d'Edenics et se déclare fondateur, chercheur en chef et éditeur de l'idée. Dans deux livres sur le sujet,
      • The word: (1989), dictionnaire qui révèle les racines hébraïques de l'anglais , un livre de 300 pages contenant quelque 20 000 mots liés anglais-hébreu.
      • The Origin of Speeches (2006), dans lequel des mots de plusieurs langues sont connectés à l'hébreu.
    • Il affirme, entre autre, et sans l’approbation de "l’establishment" de la linguistique, que l'hébreu est la racine de toutes les langues et réussit à rassembler une douzaine d'individus venus du monde entier, qui partagent son point de vue. Tous croient à la théorie édénique et cherchent à faire connaître ce qu’ils considèrent être les racines hébraïques de leur langue maternelle. Au total, lui et son équipe affirment avoir cartographié les racines hébraïques de plus de 60.000 mots de dizaines de langues. Le principe maître réside dans la très faible probabilité que deux mots de deux langues différentes avec le même sens comportent les mêmes trois consonnes. (pour 20 consonnes les chances sont égales à 1 sur 8 000 soit (20 x 20 x 20)
      • Eye: Ayin
      • Twin: Teum
      • Tour: Toor
      • Fruit: Feyrot
      • Cry: Kria
      • Evil: Avel
      • Lick: Likek
      • Scale: Shakel
      • Earth: Aretz
      • Wine: Yayin
      • Direction: Derech
      • Source: Shoresh
      • Idea: Yidea
      • Agony: Yagon
      • Regular: Regel
      • Ashamed: Ashem
      • Boor: Bur
      • Yell: Yilel
      • Mirror: Marah
    • Une racine hébraïque peut aussi générer une famille entière de mots, comme c'est souvent le cas en hébreu. Le mot hébreu MONEH (compter, racine MN) en est un exemple. On trouve le dérivé hébraïque maMoN pour l'anglais MoNey ou haMoN pour MaNy, le mot hébreu MiNyan ou les mots anglais MiNus, diMiNish, NuMber et MiNi.
    • La théorie est étendue à d’autres langues. Le mot hébreu DeRech (voie / route) avec sa racine DRH, se trouve également dans "daRoga" (russe), "DeRecho" (espagnol), "DuRch" (allemand) et "DoRo" (japonais). En passant, les lettres DR inversées par la metathesis, donnent le mot anglais RoaD. Ainsi on trouve aussi la racine hébraïque de ShoMeR (gardien) dans le mot japonais SaMuRai (la garde royale de l’empereur).
    • Pour un érudit à la théorie abstruse, la férocité des attaques contre Mozeson semble disproportionnée. Son travail a été qualifié dans les cercles académiques et populaires de "plaisanterie", de "pseudo-science", de "régression fictive", de "honte", de "bêtise", de "flagrante ignorance", de "ridicule" et même de "dangereux". Les critiques de lecteurs d'Amazon l'ont carrément invité à «arrêter immédiatement son travail» et à «laisser la linguistique à de vrais linguistes».
    • Je ne connais aucun universitaire respecté qui accepte la théorie de l’Edenics, écrit par email Mark Liberman, du département de linguistique de l’Université de Pennsylvanie. Liberman qualifie la théorie de Edenics d'étymologie de manivelle. Sa théorie semble être que Dieu était une sorte de pitoyable cryptographe, qui n'a créé aucune langue après Babel, mélangeant simplement les anciennes pour que Mozeson puisse les décrypter, ajoute Liberman. Mozeson n'est pas le premier à exposer des théories excentriques sur l'étymologie. Goropius Becanus, qui émit l’hypothèse que le "brabantic anversois", parlé dans la région située entre l’Escaut et la Meuse, était la langue originale parlée au paradis.
    • Pour Liberman, les connexions de mots trouvées par Mozeson sont principalement des coïncidences. Par exemple, selon le Oxford English Dictionary, le mot "eye" de l'anglais moderne provient du vieil anglais "éage", correspondant à l’âge du frison ancien, du ôga vieux saxon, de l’ouga vieux allemand, de l’auga vieux nordique et de l’augo gothique. En même temps, le "fruit" anglais est issu du l’ancien "fruit" français, et du latin "frūctus". Dans ces cas, les formes antérieures, bien documentées, sont beaucoup moins similaires aux prétendus mots apparentés à l'hébreu. En ce qui concerne ‘vin’, il peut y avoir un lien, mais même s’il existe, la direction n’est pas claire. Des preuves solides issues de l’archéologie et de la biologie ainsi que de la linguistique historique confirment que la théorie de Mozeson n’est pas étayée. En outre, M. Liberman déclare sa méthodologie peut être utilisée pour prouver que toute langue choisie au hasard est parente de toutes les autres langues.
    • Le support le plus important pour le travail de Mozeson est peut-être celui de Cyrus H. Gordon, expert mondialement reconnu en sémiotique et spécialiste des langues anciennes, de la New York University. Dans une note personnelle adressée à Mozeson en 1987, Gordon écrivait: Votre travail est rempli de comparaisons intéressantes - beaucoup d’entre elles sont nouvelles pour moi. Le sujet a une énorme bibliographie... Vous devez savoir que, jusqu'aux siècles récents, l'hébreu en tant que langue d'origine et mère de toutes les langues était un point de vue largement partagé par les intellectuels. Gordon regrettait de ne pouvoir soutenir publiquement les travaux de Mozeson, affirmant qu’une telle démarche mettrait en péril la carrière des étudiants auquels il octroya leur doctorat.
    • En parallèle, certains érudits comme Martin Bernal, professeur émérite d'études sur le Proche-Orient à l'Université Cornell, penchent pour une origine grecque de l'hébreu. Dans son célèbre ouvrage Black Athena - Les racines afro-asiatiques de la civilisation classique (1987), il écrit: J'ai trouvé ce qui me semblait présenter un certain nombre de similitudes frappantes entre l'hébreu et le grec.
    • Cinq ans plus tôt, en 1982, un linguiste autodidacte Joseph Yahuda publie un volume de 680 pages intitulé Hebrew Is Greek. Saul Levin, du Département des langues anciennes de l’Université de New York, en écrit la préface: Le livre de Yahuda fournit une preuve accablante que l’hébreu biblique est un grec camouflé
    • L'un n’empêche pas l'autre. L'Hébreu peut très bien avoir amplement participer à l'élaboration de langues européennes tout en étant d'origine grecque. Cela colle assez bien d'ailleurs avec l'histoire non biblique des israélites que je retrace dans mon ouvrage Torah et Conscience. La naissance de l'israélitisme sur les Hautes Terres de Canaan au beau milieu de populations cananéennes, phéniciennes, philistines et assyriennes, elles-même fortement imprégnées de la culture grecque, implique que l'hébreu ne soit pas un dialecte né de nulle part.
    • Quant à une présence cananéenne/judéenne sur les Iles Britaniques, elle n'est pas impossible. L'exil d'une partie des judéens après la chute du premier temple n'exclut aucunement la migration d'une autre partie de cette population malmenée vers des terres moins tourmentées et peut-être, qui sait, promises à une certaine quiétude. Il n'est pas non plus absurde que l'influence de l'hébreu sur l'anglais, le latin et les langues qui en dérivent soit aussi, en partie, d'ordre strictement religieux. Les églises avaient une influence notoire sur la population à l'époque et l'utilisation de certains termes hébraïques dans les prêches, les conversations ou les cours de religion on pu aussi jouer un rôle déterminant dans cette infiltration.
Oui, les mères peuvent détester leurs enfants

"Rédigé par Stéphanie Armangau, Analyste Comportementale"
  • Ils ou elles ne sont pas exactement sûrs que leur maman soit vraiment vicieuse... Ils s'interrogent... Car dans ce non-amour, il n'y a pas de violence avérée, pas de bleus, parfois même pas de larmes (ce qui fait bondir certains enfants maltraités qui n'ont pas connu la violence psychologique "simple"). Car les attaques de la mère (ou du père) pervers envers son enfant ne sont jamais franches !
  • Cet enfant a bien conscience (généralement une fois adulte) que quelque chose ne tourne pas rond dans sa famille. Son instinct lui dit, ses angoisses lui crient, mais il mettra des années, des décennies à ouvrir les yeux. Les pics qui n'ont l'air de rien, les sabotages qui ressemblent à des maladresses, l'absence d'émotions/réactions maternelles à laquelle il s'est habituée...

  • Pourquoi ? Pourquoi ce vide ? Pourquoi ce dysfonctionnement ? Pourquoi cette intuition que ce n'est pas normal sans pourvoir le justifier ? Et bien justement ! Elle est là, la piste de violence morale... Elle est injustifiable, inexplicable car c'est une guerre émotionnelle. Et vous raconteriez votre sordide histoire à n'importe qui, qu'il/elle ne trouverait rien à dire ou rien de très significatif dans votre témoignage... Double peine : vous êtes seul(e) au monde !

  • Les attaques sont juste parfaitement à la limite de l'acceptable pour ne pas vous faire entrer dans des soupçons évidents. Le vice est fin au point que cela ne se joue quasiment que sur des sensations, des regards, des non-comportements entre le bourreau et sa victime. Bref, on pourrait presque appeler ça : une guerre des nerfs. Repensez à Hervé Bazin et sa mère !
  • Heureusement, l'être humain est conçu pour faire perdurer l'espèce et le cerveau, le corps, savent analyser la toxicité et nous renvoyer des signaux d'alerte. Seulement avant d'avoir une intelligence émotionnelle ultra développée, il faut parfois apprendre à les (ré)entendre et les comprendre.
  • Il n'y a pas de gens toxiques, mais des personnes animées par des sentiments négatifs contagieux
  • Chez les américains, on parle de "Dark Triade" : les personnalités narcissiques, les personnalités machiavéliques (comprenez PN pour nous les européens) et les personnalités psychopathiques. Devinez ce que ces 3 profils ont en commun? Une incapacité à ressentir de l'empathie pour leur prochain. Et cela implique aussi les mamans avec leurs enfants ! Dans certaines familles, les mères sont maltraitantes de part leur absence d'intelligence émotionnelle.
  • L'autre point commun entre ces 3 types de personnalités est l'absence du ressentiment d-une réelle inquiétude. Ces personnes, et là ces mères donc, sont dépourvues de réflexe de protection. Vous imaginez l'immense détresse et solitude larvées de leurs enfants qui, sans pouvoir comprendre et mettre des mots sur leurs maux, ont une mère à l'affection dysfonctionnante du point de vue des normes de notre espèce.
  • Les caractéristiques communes à la "dark triade"
  • Pour aller un peu plus loin, tout en restant très simple, voici (toujours selon les études de Goleman) les caractéristiques communes et spécifiques de la "dark triade" :Les 2 points communs :
    1. Sont dépourvues d'empathie (cad la capacité à ressentir l'expérience intérieure de leur interlocuteur) - et aussi (c'est lié, mais en plus) de remords ! Attention, il faut bien faire la différence entre l'empathie et les compétences sociales. Ces 3 types de personnes sont capables de lire les émotions et de les mimer. Elle font même preuve d'aisance sociale.
    2. N'ont, comme expliqué ci-dessus, aucune capacité à s'inquiéter ! Elles peuvent feindre l'inquiétude, voire manipuler leurs petits en prenant une position de Victime et jouer sur le levier de la culpabilisation pour les garder à leur botte, mais en "vrai", dans leurs tripes, ces mamans n'ont pas peur pour leurs enfants.
  • Les 3 types de Maman "physiquement" incapables d'empathie pour leurs enfants
  • La mère narcissique : est égo-centrée - tout "simplement". Ses intérêts, ses soucis, ses motivations, ses intentions sont systématiquement tournées vers SA personne. Ce n'est pas toujours évident du premier coup. Et Goleman recommande de chercher "l'intention des intentions", ce qu'il est facile de faire avec des techniques d'analyse comportementale. Bref, ne vous laissez pas berner par le discours de surface (jamais avec personne d'ailleurs), il faut remonter à la motivation source/profonde par des questions spécifiques. Elle peut, par exemple, jouer la Sauveuse sans y être invitée pour instaurer un sentiment de loyauté indéfectible chez ses enfants.
  • La mère perverse narcissique : présente exactement les mêmes symptômes et les mêmes schémas comportementaux que la mère narcissique, avec ce petit quelque chose en plus qui s'appelle le machiavélisme ! Comprenez qu'en plus d'être égo-centrée, sa motivation profonde est basée sur le sentiment d'envie. Elle est envieuse de ses propres enfants ! Et comme tout PN, quelle stratégie lui reste-il pour assoir sa dominance ébranlée par l’émancipation de ses enfants ? La vengeance. Mais pas la vengeance avec les gros sabots comme on voit dans les films dramatiques. Non, des petites piqures (quasiment de rappel) ici et là pour bien mettre à terre ses enfants dès qu'ils essaient de fonctionner sans elle et bien rappeler (à leur inconscient) qui est le chef (et le maître à ne jamais dépasser).
  • La mère psychopathe : je ne m'étendrais pas trop sur le sujet car là on entre dans la délinquance, la maltraitance physique sans remord aucun. Donc gardez juste à l'esprit que ces mères là ont un fonctionnement cruel, psychologiquement et physiquement cruels avec leurs enfants. Sachez aussi que les autres mamans "à problèmes" sont les mamans autistes, asperger et dépressives : du fait de leur "trouble", elles ne comprennent pas, plutôt ne lisent pas/plus les micro-expressions faciales et donc l'empathie ne peut pas se faire.
La question
  • La question vous bouscule et vous mine
  • Allons que diable, redressez cette échine,
  • Respirez, détendez vous ma douce,
  • L’envie de cette histoire vous pousse
  • Mais la raison est là pour ôter tout courage.
  • Zélée à point pour incarner son personnage
  • Elle vous arrime si fort et sans relâche
  • Qu’à s’en défaire trop de panache.
  • On ne trompe point facilement vous savez,
  • Le prix de la folie, parfois fort élevé
  • Se plaît à taquiner l’esprit, à le martyriser
  • Par les pires épilogues, les plus tristes risées.
  • Il tait volontairement les moments les plus denses
  • D’une étreinte fortuite et souvent trop intense.
  • Il dénie le plaisir que procure un baiser
  • Volé par l’imprudence mais tellement embrasé
  • Qu’il en ferait rougir ceux qui en ont le droit.
  • Que reste-t-il mon amie, sinon l’émoi.
  • Sauriez vous donner cours au bruit de votre esprit
  • Prendriez vous le risque de payer ce prix
  • Pour un homme qui n’a su que parler
  • Vous écrire, certes, et vous a affolée?
  • Un romantique malmené par la vie
  • Aimant autant que vous le bonheur assouvi
  • Il avait oublié, c'est vrai, ce qu’une grande d’âme
  • Est capable de faire, munie de ce sésame
  • Qu’est l’amour, celui de tous les jours
  • Qui caresse, et qui pour lui vaut le détour.
  • Je ne crois pas. Vous semblez si fragile
  • Si vraie, si petite, peut-être si docile
  • Que du haut de tous mes centimètres
  • J’aurais peur d'engloutir tout votre être.
  • Moi, je n’ai rien à perdre, vous tout.
  • Ce n'est pas mon affaire pensez-vous?
  • Je m’en voudrais de ne pas le dire
  • Troublé oui, pas au point de vous nuire.
  • Gardez la tête froide, doutez autant qu’il faut
  • N’écoutez du chaos que les mots
  • Et si, seulement si, ce fut insupportable
  • Montez dans un avion, voyez si c’est jouable.
  • Il sera temps, ensuite de faire le point
  • Le cœur net, l'intellect et le corps plus sereins
  • Je ne demande rien ni n’attends de prouesse
  • J’ai pour moi ma conscience et ma sagesse.
  • Prenez le temps, le recul qu'il sera nécessaire
  • Pour forger votre idée, y faire la lumière
  • Je vous salue ma chère, et au dessus de tout
  • Sachez tout le respect dont vous êtes le clou.
ABRA-CA-DABRA
  • Qui l’eut cru? ce mot, exprimé en araméen et que nous côtoyons depuis l’enfance, depuis que nous jouons au magicien à Pourim, évoque la création narrée dans le tout premier verset de la Torah:
    בראשית, ברא אלוהים, את השמיים, ואת הארץ... (Au début, Dieu créa la terre et le ciel).
  • Pour en découvrir le lien avec l’hébreu, il faut tout d’abord en séparer les trois mots: ABRA, CA et DABRA. Et là on s'aperçoit que ABRA dérive du mot BRIA, ( בריאה ), la création avec, entre autre, la conjugaison au passé BARA (ברא). Que le mot CA (כ) signifie, aujourd’hui encore, “comme” ou “en tant que” comme dans l’expression “CA’RAOUÏ” (dignement, littéralement: comme digne)
    Et enfin que le mot DABRA dérive de la racine DABAR ( דב”ר ) qui signifie “la parole”.

    Ce qui littéralement nous donne: “La création comme la parole” mais dont le sens est “la création découle de la parole” ou “la création en tant que parole”.
  • Il s’agit là bien de magie. Prononcer cette formule, ABRA CA’DABRA pour faire apparaitre des choses comme un magicien semble fortement inspiré de ce premier verset qui, lui aussi, raconte la création du monde, en quelque mots seulement…"Au début, Dieu créa la terre et le ciel!"
  • En plus des prénoms, il existe des dizaines de mots français d'emprunt d'origine hébraïque. Ceux-ci ont été intégrés au lexique des langues d'Europe - dont le français - par l'évangélisation depuis la basse Antiquité et au Moyen-Age, à partir des différentes versions de la Bible, et en ce qui concerne les langues romanes à partir de la Vetus latina ou Vieille Latine, tirée de la Septante, traduction grecque, faite en Égypte sous les Ptolémées, et l'autre, la Vulgate, l'œuvre de Jérôme de Stridon donc bien avant la formation de ces langues, puis par le latin liturgique qui en a lexicalisé un certain nombre.
  • Les emprunts à l'arabe, langue sémitique parente de l'hébreu, ont également permis de retrouver diverses racines hébraïques. Ainsi "almanach" est proche de Mana'h, compter, "chiffre" de Sefer, livre, "mesquin" de Miskén, pauvre...
  • François Rabelais, qui était médecin, a contribué à l'emprunt de plus d'un mot hébraïque vers le français, en particulier kabbale et tohu-bohu, dans son livre Gargantua.
  • Et donc, il est possible de rencontrer de nombreux mots d'origine insoupconnablement hébraïque comme: " alleluia", de l'hébreu biblique הַלְּלוּיָהּ, “louez Dieu”, composé de HALELOU, imprératif du verbe “louer” ( להלל ) et de YA, une des formes toraniques du mot dieu, souvent compris comme une invitation à chanter un hymne religieux, ou le mot "amen", de l'hébreu biblique אמן , "crois", aussi traduit parfois par "ainsi soit-il".
Le mariage juif
  • Cher ami, je ne viendrai pas au mariage de ta fille. Je te prie de ne pas m’en tenir rigueur, ni de le considérer comme un manque de respect. Une fête "genus-separatist" va à l'encontre de mes convictions et représente une offense à ce que la Nature nous a donné de plus précieux, sa volonté. Le genre humain exprime, sans nul besoin de commentaires, la proposition de perpétuer notre espèce et donc l’indispensabilité de l’un et de l’autre. Leur séparation, quelle que soit sa mesure ou son mode, va à l’encontre de ce destin et risquerait d'être entendu en bras d’honneur. "Chasse le naturel, il revient au galop", parce que rien ne résiste à la Nature. Quoi que l’on construise ou élabore en dépit du respect qu’on lui doit, finit toujours par disparaître: du mur de Berlin qui sépare les peuples mais n’a jamais pu anéantir leur proximité, au communisme qui, en bannissant le marché, défie la loi du plus fort. Depuis la nuit des temps, les hommes et les femmes dansent ensemble pour célébrer, se regardent pour se comprendre, se mêlent pour se rassurer, s’accouplent pour donner la vie, se regroupent pour réchauffer leurs corps et leurs âmes. Comme tu le sais, je suis un de ceux qui acceptent l'univers tel qu'il est, sans conditions, sans déni ou défi et sans rébellion. De ceux qui ne combattent pas les règles imposées. Ce besoin inné de promiscuité fait partie de nos êtres et ne peut souffrir les leçons d’une poignée de Juifs trop haut perchés par le syndrome du peuple élu. Il n’a que faire de putschs sur les millénaires d’évolution. La Nature a décidé, que dans tous les cas, en toute circonstance, hommes et femmes se blottiront pour s’aimer, se reproduire et exister. Ainsi fut et ainsi sera certainement jusqu’à la fin.
  • Elle sonne faux dans ma tête, cette séparation. Surtout pour un mariage qui lui-même célèbre l’union des genres. Elle me choque, me gifle, me heurte. Quand la Nature a-t-elle ébruité que les joies devaient séparer les mères de leurs enfants, les maris de leurs épouses, les frères de leurs sœurs, les Valentin de leurs Valentine? Ne nous serine-t-elle pas que les guerres le font mieux que quiconque, les disputes, les familles dévastées par l'argent ou la haine, les catastrophes naturelles, les trains en partance, les vacances terminées, la marine marchande, les déménagements… Alors c’est bon. J’ai ma dose d’au revoir, de saluts, de regards qui se perdent dans les distances impalpables, de signes de la main et de larmes qu’on n’ose pas sécher de peur d’oublier. Non, l’ami, les fêtes ne doivent pas séparer. Elles préfèrent la chaleur du présent à la promesse du lendemain, le parfum du toujours à l’attente du retour.
  • C’est par cet élève qui, un jour, me convie au mariage de sa fille, que tout commence. Cette envie d’écrire, j’entends. Un rabbin auquel j’avais enseigné le français et qui, très assidu, fit rapidement de gros progrès. Pour rester en contact, étant donné que nous discutions souvent théologie, nous décidâmes de déjeuner ensemble une fois par mois. Très pieux, ces gens cachent trop souvent, derrière une amitié qui ne peut pas vraiment en être une avec un païen, l’espoir de vous agripper, vous enrôler dans leurs rangs. Alors il m’invite aux conférences, aux lectures, aux prières et joue l’offensé de ne pas m’y voir, réitérant les essais à chaque occasion, sans se lasser. Quelles qu’elles soient, nos discussions se gèlent à mesure que ses arguments font défaut. Le roseau plie mais ne rompt pas, ce n’est pas grave se dit-il, ce sera pour la prochaine fois. Puis un jour, lorsqu'il réalise que rien n'y fera, il lâche prise et coupe les ponts car, au fond, ma fréquentation n’est pas saine.
  • Deux mois avant le mariage de sa fille, au dessert, il me prie de lui confirmer ma présence. Lorsque je lui demande pourquoi il en doute, il m’explique qu’un rite religieux sera pratiqué. Qu’une cloison veillera à éviter le mélange des hommes et des femmes. Il précise que ces dernières ne seront pas écartées des festivités, comme il est d’usage dans certains courants orthodoxes, qu’elles pourront en jouir et s'amuser comme les hommes… de leur côté de la cloison. Puis il ajoute que, connaissant ma position sur ces traditions, il préférait m’en aviser. Je ne m’y attendais pas. En fait, on ne m’avait jamais invité à un mariage si pieux. Le dîner se termina dans la bonne humeur et, au bout de quelques jours, je lui envoyai cette lettre.
Pieux nombrilisme
  • Rien de particulièrement bouleversant dans une vie comme la mienne, mais disons que cet épisode me fit réagir. Peut-être était-ce le moment de parler, de vider mon sac sur une société, certes innocente par nature, mais pas toujours très nette et empreinte, à mes yeux, de travers perturbants ou devenus trop lourds à supporter. Comme une envie soudaine de m’exprimer et de régler mes comptes. D’écrire tout haut ce que je pense tout bas. De purger cet excès de bigotisme incohérent mais infatigable, d’hypocrisie et d’égoïsme qui déjà m’avait poussé, il y a huit ans, à fuir l’information. Celle qui vous raconte journellement la vie des autres, leurs malheurs, leurs guerres, leurs désastres. Je cessai donc d’écouter ou de voir toute forme de journal, écrit, radiophonique ou télévisé. J’avais envie de vivre loin de ce monde gâché et devenu incontrôlable, à l’abri de la voracité des journalistes qui souvent, pour gagner leur vie, entament celles d’autrui à coups de scoops funestes, poussant la liberté d’expression et le droit de savoir bien au-delà de la décence et parfois de l’offense. Je voulais du silence, de cette insaisissable paix qui fait défaut dans un monde agité où le temps vire au facultatif. La dernière nouvelle que j’entendis et qui défia ma patience déjà fort entamée, fut celle de l'unique fusée qui toucha terre en 2010, lors des attaques magistralement maîtrisées par le Dôme de Fer. Un journaliste interviewe le voisin de cette petite fille de 14 ans, tuée sur le coup par le missile. Lorsqu'il demande: et vous, vous n’avez pas subi de dommages?, le voisin lui répond Nous, grâce à Dieu, nous sommes indemnes.
  • Une secousse violente percuta mon visage, puis mon ventre, puis mon être tout entier. De quoi parlait-il donc? Il remerciait Dieu sur le cadavre d'une enfant? Je me sentis indigné. Comme si cette réplique m’était inconnue. Ce jour-là, ses mots envahirent tout l'espace, pesant chacun le poids du globe et cette réponse, quoiqu'anodine me resta plantée en travers du cerveau tel un harpon. Je m’imaginais cet homme face au journaliste, sur le pas de sa porte, regardant plein de gratitude les restes de la maison voisine. J’imaginais le corps inerte de cette petite fille,ddéchiré par les éclats ou les débris et j’entendais en boucle ces mots qui me semblaient d’un autre monde. Au lieu d’apaiser et guérir, ils exaltaient le machiavélisme d’une éducation pieuse selon laquelle Dieu est capable d'attirer les louanges des uns en détruisant la vie des autres, vieux réflexe biblique duquel on ne fait plus cas tant il est rabâché depuis des millénaires. Comme si cette petite fille ne faisait pas partie de la vie de ce voisin, de sa rue, de son quartier et de la vie de ses propres enfants. Comme si sa mort ne pouvait inspirer que louanges à ce Dieu qui l'aurait épargné. Qu’était-il arrivé à l’humanité ou bien avait-t-elle toujours été aussi laide? Que m’était-il arrivé à moi, pour que cela me perturbe brutalement juste aujourd’hui, en voiture sur une route nationale, la radio allumée, dans le contexte tellement serein d’une journée ensoleillée et invitante? C’était en 2011. Depuis, ce que je sais des actualités, je l’apprends par hasard et de force dans la gargote où je déjeune. J’entends parler des derniers attentats, de politique, de stratégie, de colère et désaccords. Là-bas, on se gave de mots attendus, de phrases toutes faites, d’idées communes, dites, redites, répétées. Sans oublier bien sûr ce Dieu qui, bien que pour certains toujours aussi décevant, continue d'être cité et remercié avec autant de lâcheté, la crainte de pourrir en enfer, sans doute. On n’hésite pas, lorsque l’occasion se présente, à le brandir sans retenue comme glaive et bouclier. Je n’hésite pas, à défaut de répondre, à me réciter silencieusement les mots de Mark Twain: Never argue with stupid people, they will drag you down to their level and then beat you with experience.
Trend ou solitude
  • Pour ma part, aucune intention de refaire le monde ou de lui enseigner à vivre. Il m’a déjà clairement signifié qu’il n’était ni docile, ni obéissant. Seulement cette nouvelle impression de vivre autre part et que, de là-bas, certains trous de serrure ne s’offrent qu’à mon regard ébahi, me dévoilant des aspects troublants de l’humanité et de ses mœurs. Des perceptions qui me sont propres et demeurent incomprises pour les autres, à chaque tentative pour les expliquer. Et donc, cette solitude intellectuelle, livrée en prime, qui souvent affecte certaines amitiés, là où les liens sincères font défaut. Les gens s’éloignent de ceux qui lisent le monde différemment. Des égarés, des rêveurs ou des libre-penseurs qui osent prononcer des mots interdits et exprimer des idées non reçues. Cette solitude, qui pousse à réfléchir, à se démarquer encore, une fois dissous les derniers doutes. Une conviction d’en avoir appris assez pour se passer de l’avis général, de la bien-pensance, du politiquement correct, lorsqu’il vaut mieux penser seul que mal accompagné. Elle est aussi là, la solitude intellectuelle. Dans la réflexion non guidée, la lecture pure et simple d’évidences naturelles que l'on pousse sous le tapis pour ne froisser ni l’éducation, ni les credos, ni les habitudes. Elle est dans le courage d’affronter ces vérités, sans la crainte de les avoir découvertes, de finir chez le diable, ou, avec moins de brio, seulement dans ses geôles. Nelson Mandela en est un bel exemple avec ses vingt-sept années de prison, enfermé parce qu’il avait raison, parce qu'on violait la Nature, parce que l'homme oubliait de se respecter. C'était sans compter que la Nature ne supporte pas les imperfections et se refait tôt ou tard. Quant aux religions et leurs mésactions, irrespectueuses du naturel humain, ce n’est qu’une question de temps. C’est le credo qui est indispensable à l’Homme, pas ce que certains désirent en faire. La pensée singulière éloigne parce que la planète n’est pas peuplée d’amateurs de différence. Les gens préfèrent s’imiter, suivre les tendances, les modes, les courants, communiquer sur les réseaux sociaux pour ne jamais se sentir seuls face à leur propre vie et au vide qu’elle dévoile lorsqu’ils se posent et prennent le temps de la regarder fuir.
  • J’étais d’ailleurs surpris, en retournant en Israël au bout de trente années d’absence, de ce rite qu’avaient adopté les soldats fraîchement acquittés de leur service militaire. Ils partent pour un long périple de trois à six mois en Asie ou en Amérique du Sud ou ailleurs, mais toujours vers ce genre de destinations où règne une certaine pauvreté et peut être à leur sens, une sorte de vérité élémentaire et de retour à la terre. Avec les sous de la prime, encaissés à la quille et ajoutés à ceux de leur labeur juvénile, ils partent, un sac sur le dos, seuls ou à plusieurs et se mettent à errer dans les pays qu’ils traversent, dormant où ils peuvent et reniflant surtout la vie des peuples. Ont-ils espoir de rencontrer un meilleur avenir ou de s’assurer de celui qui les attend? Ils se lient d’amitié avec des locaux ou des compatriotes qui, comme eux, étaient paumés dans quelque recoin éloigné d’une civilisation qui les contraignit à marcher, ramper, courir, combattre et tuer. Certains commencent à se demander, comme les vétérans du Vietnam, si le casse-pipe était indispensable, s'ils sont vraiment des assassins et s'ils ont été suffisamment remerciés. D’autres, très patriotes ou trop fachos ou simplement baroudeurs, ne voient rien de mal à avoir été armés et autorisés à défendre la cause. Il fallait le faire pour que le Juif ne ressemble plus à cet être misérable amassé dans des trains à bétail avant de brûler dans l'enfer des fours. Et c’est vrai, grâce à eux, son profil a beaucoup changé. Maintenant, le Juif est haï avec respect parce qu’il s’en est sorti. Ils fument de l’herbe, ces ex-combattants, achetée bon marché dans les rues populaires et colorées de ces pays décomplexés et refont le monde, une canette de bière à la main en attendant un lendemain incertain et plein d’autres questions. Tout ce qu’ils aiment quoi. Ou tout ce qu’il faut aimer pour ne pas avoir l’air trop ringard en rentrant au bercail ou avant d’en partir.
  • Je n’ai pas fait ce tour du monde, mon époque n'a pas connu cette tendance, mais à entendre ces baroudeurs, on ne pourrait affronter la suite de la vie sans ce voyage purifiant et formateur. Comme si l’armée n’avait pas existé pendant des siècles durant sans cette mode israélienne incontournable. C’est un exemple de comportement grégaire et mimétique, propre à l’Homme, qui isole un peu plus ceux qui ne le suivent pas et conforte cette solitude intellectuelle. Plus on la fuit, plus elle persécute, comme un ennemi qu’il vaudrait mieux heurter de plein fouet pour s’en défaire ou au contraire, un adversaire à satisfaire en se fondant dans la masse. Mais on disparaît dans les deux cas. Dans la masse, on passe inaperçu et en marge, on n’est pas bien perçu. Par contre, il reste le bonheur de se sentir intègre, heureux, de savoir voir, entrevoir et disséquer le monde à sa manière, sans influence aucune, pour le meilleur et pour le pire. Une façon de ne pas se mélanger avec ceux qui n’osent pas penser par eux-mêmes, ceux qui gardent toujours une porte ouverte pour manger à tous les râteliers. Un compromis alléchant auquel je ne saurais me soumettre. Le monde tourne pareil pour tous, et faire partie du mainstream ne garantit aucune impunité.
  • Il fallait que ça sorte. Afin que cette solitude intellectuelle, tenue secrète et discrète pour n’affoler personne se confirme et se matérialise, devenant ainsi ma vraie nature, ma peau après la mue. Pour en être fier. Qu’importe si on me comprend, j’aurais eu le mérite d’essayer. Qu’importe si on me publie, j’aurais eu le courage d’oser.
Hypocrisie séculière
  • Les sociétés séculières elles-mêmes deviennent schizophrènes lorsque leurs écoles enseignent aux bambins l’évolution darwinienne puis laissent ces même enfants, s’ils sont de familles pratiquantes, apprendre, dans leurs communautés religieuses respectives, que l’Homme fut créé par un dieu. Alors, liberté de culte, d’accord, mais faut-il aussi absolument l’inculquer avec la volonté de frustration ou de confusion mentale? Il est vrai que l’État ne peut pas empêcher les parents d’inculquer une éducation religieuse à leur progéniture, mais il pourrait, par exemple, imposer aux organismes religieux de ne pas enseigner, quant à la création du monde et de l’homme, de théories contradictoires à celles, scientifiques, de l’école publique. Bref, un débat apte à faire trembler une fois de plus, les mythiques murs de Jéricho.
  • En parallèle, les académiciens, entre autres rédacteurs de dictionnaires et d’encyclopédies sont étrangement lucides. Leurs définitions relatives au contexte religieux sont d’une clarté surprenante et indiquent toutes que les credos sont bien une question de culture. On pourrait donc supposer que si les fidèles se donnaient la peine de lire autre chose que des missels, sidours ou Corans, peut-être n’auraient-ils plus besoin de s’entasser dans les temples ou de massacrer ceux qui n'y sont pas. Voici donc quelques définitions encyclopédiques relatives à la religion :
  • Dieu
  • La conception exacte de Dieu varie en fonction des philosophies et des religions. Dieu désigne généralement un être suprême dont les qualités sont illimitées, l'individuation personnelle ou impersonnelle du principe de l'univers, c'est-à-dire sa raison première en tant qu'essence primordiale — Dieu est alors souvent considéré comme le démiurge ou créateur — et sa raison dernière en tant que finalité et sens de la vie, dans les religions monothéistes.
  • Selon certains courants religieux et philosophiques, l’âme est le principe vital, immanent ou transcendant, de toute entité douée de vie, pour autant que ce principe puisse être distingué de la vie-même.
  • Religion:
  • La religion englobe un ensemble de rites concrets, de croyances (relatives à l'origine de l'homme, à sa raison d'être et à son destin), de règles éthiques ou pratiques, voire de dogmes, adoptés comme conviction par une personne, un groupe, une société. La religion est le plus souvent en rapport avec une notion de divinité ou de réalité transcendante, cependant certaines organisations athées se présentent comme des religions.
  • Dogme:
  • Du grec δόγμα (dogma), opinion , un dogme est une affirmation considérée comme fondamentale, incontestable et intangible par une autorité politique, philosophique ou religieuse qui emploiera dans certains cas la force pour l'imposer.
  • Abraham:
  • Abraham est considéré dans la bible, comme le père du monothéisme. Son histoire est racontée dans la Genèse, chapitres 11 à 25. Quand la Bible était encore vue comme un récit historique précis, les spécialistes dataient cette épopée des environs de 1800 ans avant notre ère. Aujourd'hui, elle est considérée comme largement mythique, même si la mémoire d'un ou plusieurs personnages fondateurs a pu servir de modèle à Abraham.
  • Bible:
  • La Bible est le nom français donné au regroupement de textes sacrés du judaïsme, ou du judaïsme et du christianisme, en un seul Livre, bien que chacune de ces religions, voire chaque courant en son sein respectif, ait un rapport différent à ces textes fondamentaux.
  • Évolution:
  • Les théories de l'évolution sont un ensemble de théories scientifiques décrivant le processus biologique par lequel les populations d'êtres vivants se modifient au cours du temps et donnent naissance à de nouvelles espèces… La théorie de l'évolution se heurte également à une vive opposition de la part de certains milieux religieux fondamentalistes, notamment pour son incompatibilité avec une interprétation littérale de la Bible.
Torah n'est pas Bible
  • Bien qu’œuvre littéraire majeure dans l’histoire de l’humanité, la Torah, composée de cinq parties (en rose), est aujourd'hui un récit vidé de tout fondement historique ou archéologique, mais surtout, à ne pas confondre avec le Tanakh qui lui, comprend, outre la Torah, les Prophètes (Nevi’im) et les Hagiographes (Ketouvim). Le récit de la Torah ou Pentateuque (chez les chrétiens), qui comprend donc cinq textes distincts, narre l’histoire du monde en commençant par une cosmogonie. Celle-ci, maintes fois utilisée dans l’Antiquité, comme celle de Sumer, est suivie par la saga des Israélites jusqu'à la la mort de Moïse, après sa conquête héroique et sanglante du pays de Canaan.
  • L’analyse de tessons de céramique découverts en Israël amène les chercheurs à réévaluer leurs théories sur le moment où les auteurs du Pentateuque auraient commencé à le composer. La découverte, dévoilée par une revue scientifique américaine, The Proceedings of the National Academy of Sciences, vient alimenter un débat de longue date portant sur le moment où la rédaction aurait commencé, à savoir avant ou après la destruction du Temple du Royaume de Juda en -586. À l’aide de technologies d’analyse d’écriture comparables à celles utilisées par les agences de services secrets et les banques pour analyser les signatures, une équipe de recherche de l’Université de Tel Aviv a analysé l’écriture manuelle d’un ensemble d’inscriptions trouvé sur ces fragments de céramique. Résultat, ces fragments dateraient de -600, et auraient été rédigés par au moins six auteurs différents. Il est donc probable que la composition du Pentateuque commença peu de temps avant la chute de Juda.
  • Ce n'est que 800 ans plus tard, après la destruction du second Temple et avec la naissance du judaïsme rabbinique, que la Torah commencera à être commentée et expliquée avec plus de modération par des œuvres comme la Mishna qui, avec la Guémara, formera le Talmud. Plusieurs versions seront éditées au cours des 6 premiers siècles de l'ère chrétienne. Le judaïsme rabbinique et, depuis, toutes les institutions religieuses juives, ne présentent jamais l'étude de la Torah ou l'enseignement religieux, sans lui accoler le Talmud, la transformant ainsi en "Tamud-Torah". Ce flou littéraire, volontairement maintenu dans l'esprit des fidèles, sert à "camoufler" la triste réalité de textes toraniques, dont maints passages, d’une rare violence, arrivent à semer un trouble bouleversant chez les lecteurs.
  • Cette chronologie est fondamentale pour comprendre que la Torah est donc restée pendant plusieurs siècles l'unique repère écrit des Israélites pratiquants. En effet, la composition des autres textes du Tanakh (la Bible) continue, selon les plus récentes mises à jour, jusqu’au IIème siècle avant J.-C. Cela implique donc une lecture émaillée d'incompréhensions ou d’interprétations subjectives mais surtout l’entretien, sans pare-feu, d’une haine prononcée pour les peuples étrangers, fomentée par les textes intransigeants précédemment indiqués et par l’intention soutenue de Dieu de punir les infidèles, soit par la mort soit par le “kherem”, que l’on pourrait traduire par “mise au ban”. Intolérance qui forgea l’esprit de nombreuses générations, provoqua la chute du Ier et du IIe temple pour aboutir, encore de nos jours, au fanatisme religieux que l’on connaît et qui, à en croire les événements actuels, risque même de mener l'Etat d'Israël vers une république ou dictature religieuse. (Photo: incitation à la rébellion contre l’état d'Israël en période de l’urgence sanitaire du Covid)
    Le problème du fanatisme judaique est qu'il maintient des centaines de milliers d'âmes dans une ère primitive et donc révolue, et qu'il menace la stabilité et la liberté de tout un état ainsi que l'équilibre mental de multiples générations. Ce sujet sera traité plus longuement dans le chapitre qui traite des orthodoxes, Les Haredim.
Homo Conscius
  • Une chose est sûre, l’humanité est partagée, entre autres, en trois catégories: les Acceptationnistes, les Récusateurs et les Schizophrènes. En d’autres termes, ceux qui acceptent l’Univers tel qu’il est, ceux qui ne le conçoivent qu'à travers une création divine et ceux dont l’esprit est fractionné, comme l’indique si précisément le sens grec de ce mot (schizein: fractionnement, phrèn: esprit).
  • L’histoire des Acceptationnistes et des Récusateurs est très ancienne. C'est celle de l'Homme qui pense, qui prend position et se démarque ou qui reste dans le troupeau. Elle remonte à cet individu que je nomme Homo Conscius, qui signifie Homme Conscient. Bon, le latin c’est pour faire bien, on l’aura compris. On en trouve la première trace en 1934, en Israël, dans la grotte de Qafzeh qui abrite des sépultures vieilles de 92000 ans. L'un des Homininés du passé les y laissa. Sapiens ou Néandertal, semble-t-il. Ces sépultures confirment qu’il existait déjà il y a cent mille ans mais non que cette date est celle de son apparition sur Terre. En fait on ne saura certainement jamais quand Homo Conscius est réellement apparu. Ce qu’on appelle l’Hominisation, la mutation de l’animal à l'Humain, a dû être un processus très long et laborieux. Inimaginable. Elle comprend la mutation physique, que la paléoanthropologie peut aisément situer grâce au vestiges des ancêtres et aux technologies de pointe, mais aussi la Conscientisation qu’il est impossible de dater. La qualité des neurones, en effet, n’est pas analysable et de toute manière, le tissu cérébral ne résiste pas à l’érosion du temps et ne laisse donc rien à se mettre sous les microscopes.
  • L’apparence, la taille de la boîte crânienne et la hauteur du corps sont-elles suffisantes pour différencier un ancêtre d’un contemporain? Pourrait-on dire qu’un quidam, accoudé à un bar devant une bière et feuilletant les pages de ses news préférées dans son portable, n’est rien de plus qu’un Homme de Neandertal ou un Sapiens qui, lance au poing, guette son prochain gibier?
    C’est pourtant ce que nous raconte ce genre de schéma très populaire dans la littérature paléoanthropologique. Ils mesurent l’évolution de l’Homme en fonction de dimensions physiques sans jamais s'arrêter sur l’importance et le développement qualitatif de son principal organe, le cerveau. Et pourtant, il faut bien qu’à un moment de l’évolution, Homo Conscius apparaisse et remplace l’animal qui habitait son corps de pré-Homme .
  • Comment l’Homme a-t-il basculé dans le bassin de science que nous représentons aujourd’hui et pourquoi seule, l’espèce humaine seule en a-t-elle bénéficié? L’hypothèse la plus vraisemblable à ce jour fut émise par le professeur en neurologie Raymond Houdart dans son ouvrage Le cerveau de l’Hominisation où il attribue cette extraordinaire capacité d’apprentissage à la bipédie. Selon cette thèse, la position verticale aurait favorisé le raccourcissement du canal pelvien de la femme et donc diminué l’espace réservé aux bébés Hominidés. Lorsque ce dernier dépassa le volume du canal pelvien, l’accouchement prématuré devint inévitable et ce avant la maturité complète de son cerveau. C’est en complétant cette maturité de son vivant, à l’opposé des nouveaux nés du règne animal, que bébé Homme amplifia progressivement sa capacité d’apprentissage. Cette théorie corrobore le sentiment déjà acquis sur la très longue durée du processus et éclaircit logiquement et intelligiblemment cette Hominisation ou Conscientisation, le passage le plus mystérieux et significatif de l’évolution.
  • Sans Homo Conscius , la Lune serait restée anonyme et vierge de tout drapeau. Nul ne pourrait témoigner de l’existence de l'Univers. Nous ne serions que des beaux gosses bipèdes avec un Q.I. de singe, incapables de laisser quoi que ce soit à la postérité. La conscientisation de l’Homme est par conséquent, à elle seule, responsable de notre actuel statut, de nos progrès, de la qualité de notre vie et nos projets d’avenir. Mais le développement de la capacité cérébrale que proposa la bipédie ne fut que le laboratoire où tout devait encore commencer. Il fallait l’étincelle. Celle qui provoqua chez l’animal, un matin, un réveil différent. Un plein de sensations nouvelles, d’idées et de souvenirs, d’images et d’envies comme celles qui aujourd’hui traversent l’esprit dès qu’on pose la tête sur un oreiller ou qu’on ferme les yeux juste pour une rêverie.
  • L'homme ne progresse qu'en élaborant lentement, d'âge en âge, l'essence et la totalité d'un univers déposé en lui. C'est à ce grand processus de sublimation qu'il convient d'appliquer, avec toute sa force, le terme d'hominisation. L'hominisation, qui est d'abord, si l'on veut, la saute individuelle, instantanée, de l'instinct à la pensée. Mais l'hominisation qui est aussi, en un sens plus large, la spiritualisation phylétique, progressive, en la civilisation humaine, de toutes les forces contenues dans l'animalité. (Pierre Teillard de Chardin)
  • Ce matin-là, Homo devient un Homme en tout et pour tout, cessant de réagir en animal. Dans sa pensée qui commence à filtrer ses instincts et à les transformer, son avenir lui apparaît, chargé d’appréhensions et de projets. Son interprétation du monde s’imbibe de sentiments jusque-là ignorés. Il ne maîtrise pas encore sa pensée et pourtant, l’étrange lucidité qui désormais s’empare de son esprit augure de la plus inimaginable, la plus fascinante et peut-être la plus cruelle des mutations que l’Univers ait opérées. Le jour commençait à éclairer la colline. Homo Conscius lève les yeux au ciel, flaire l’orage et s’abrite. Il sait qu’il est resté le seul mâle du clan et que l’attaque d’un fauve lui serait fatale. Il a déjà vu ses aînés combattre. Lorsque l’eau tombe du ciel, il s’abrite, lorsqu’il il a froid il se couvre, lorsqu’il est attaqué il se défend et lorsqu’il a faim il traque tout ce qui bouge s’il en sent la relative faiblesse. Il vit instinctivement, perpétuant les gestes de ses ancêtres et, dans cet immense désert céleste clairsemé de lueurs lointaines, il reconnaît sa solitude mais elle ne lui pose aucun problème. Le jour se couche, le jour se lève, c’est tout ce qu’il sait des siècles qui passent. Puis un soir, éreinté par une harassante journée de chasse comme il en a déjà connues, il s’allonge pour la petite mort jusqu’au jour nouveau mais ne trouve pas le sommeil. Pour la première fois sa poitrine bat et résonne dans ses oreilles. Dans sa tête il revoit des images et son estomac se serre comme la gueule de ce fauve sur le cou de son frère, avant de s’enfuir. Il n’est pas à côté de lui ce soir pour la petite mort de la nuit tombée. Il gît encore quelque part sous les arbres. La grande mort l’a frappé et, le jour venu, il ne se lèvera plus. Mais cette fois c’est différent, Homo ne peut pas le laisser en proie aux charognards. Malgré le danger de la nuit, il se lève et sort de la grotte à sa recherche. Puis le ramène sur son dos, creuse un énorme trou non loin de sa couche et l’y dépose avant de le recouvrir de terre. Là les fauves ne le trouveront pas, sa grande mort sera paisible. Homo retourne s’allonger auprès de son clan et, finalement, s’endort.
  • Ce passage dut être extraordinaire. Il est probable que ma petite escapade romancée ne reflète pas exactement la réalité mais quelle que soit la manière dont la prise de conscience eut lieu, Homo Conscius, un jour, commenca à réaliser qu’après la nuit, le jour se lèvera à nouveau et que le lendemain existe. Donc l’hier aussi.
    • Le Temps se projette et lui propose un futur qu’il n’aurait jamais pu imaginer. Il pourra construire, chasser, marcher ou se reposer, demain, puis après-demain... Il pourra y penser aussi, prévoir ou se repasser certaines images du passé et se fier à son expérience, plutôt qu’à un instinct opaque et involontaire. Il pourra s’exprimer autrement qu’au présent.
    • Puis, la mort soudain le tourmente puisque désormais il la perçoit et la craint. En attendant la sienne, il vit celle des autres, qui l’attriste et le bouleverse. Il s’aperçoit que tout ce qui bouge peut se figer et devenir inerte et cette métamorphose de la Matière désormais le questionne et l’intrigue. Elle peut donc se transformer et modifier sa consistance.
    • Sa réflexion se prolonge et se propage sur l’Espace, qui jusque-là s'étendait autour de lui sans grande signification. Il mesure désormais l’immensité des distances qu’il peut parcourir, des paysages qui permutent, des hauteurs et des plats et quelque part, peut-être, de l’infinité de son environnement duquel il ne voit jamais la fin. Duquel il ne verra jamais la fin puisque la surface des sphères comme la Terre n’en ont pas.
  • Un lendemain plus que probable, une matière qui mue, des espaces qui se dessinent et se sondent, n'évoquent-ils pas les concepts fondamentaux de l'Univers? Homo Conscius n'est-il pas en train de découvrir les notions qui, des milliers d'années plus tard, seront revisitées par un certain Einstein, pour établir sa Théorie de la Relativité sur La Matière, l’Espace et le Temps. Sans Homo Conscius e=mc2, cette formule des formules, ce chef-d'oeuvre incontestable de la science qui nous raconte un Univers insoupçonné, n’aurait pu voir le jour. Ce qui différencie Homo Conscius de l’animal est donc bien, sans aucun doute, sa conscience de l’Univers et la perception des ses éléments primordiaux. Là où la communauté scientifique n’a jamais réussi à définir le propre de l’Homme de manière épurée et univoque, il n’est pas impossible que, très humblement, ma définition soit en mesure de le faire:
    Tout être à même de percevoir les constituantes fondamentales de l'Univers, la Matière, l’Espace et le Temps, n'est plus un animal
  • Elle synthétiserait des articles aussi imprécis que cette évaluation encyclopédique des spécificités biologiques:
    La majorité de ces caractéristiques biologiques, voire toutes les caractéristiques peuvent être retrouvées sous une certaine forme chez d'autres espèces animales. Par exemple, certains oiseaux sont capables d'utiliser des outils rudimentaires faits de brindilles pour atteindre une noix et les chimpanzés bonobos sont connus pour pratiquer une sexualité non reproductive homo et hétérosexuelle qui favorise la cohésion sociale. De nombreux cétacés possèdent un cerveau très volumineux en comparaison de leur taille, et l'homme ne possède pas le plus gros cerveau du genre animal (cf. baleine bleue, éléphant). La bipédie est partagée par tous les oiseaux, et fut la posture des dinosaures théropodes bien avant que l'homme n'existe, elle est en partie pratiquée par les bonobos. Ces caractéristiques ne constituent donc pas des critères de distinction absolus, d'autant que certaines caractéristiques comme le vol (sans technologie), la respiration sous l'eau sont les caractéristiques de nombreuses autres espèces distinctes, toutes aussi particulières. D'une manière générale, ce qui caractérise une espèce animale n'est pas seulement sa capacité à se reproduire exclusivement avec des membres de son espèce, mais ce sont également ses distinctions d'avec d'autres espèces partageant des caractères phénotypiques communs. L'Homme n'est donc en rien biologiquement plus particulier qu'une autre espèce n'est particulière. Psychologie, éthologie, sciences cognitives et anthropologie).
    ou d’interminables listes, de caractéristiques et propriétés qui distinguent l'Homme quant à la psychologie, l’éthologie, l’anthropologie et la culture:

    • Le langage articulé
    • La capacité à l'abstraction et à manipuler des représentations abstraites
    • La technologie créée par et pour l'homme
    • La maîtrise du feu
    • L'enseignement
    • L'art et le plaisir esthétique
    • La création d'institutions: la science, la philosophie,La spiritualité, les religions et les croyances
    • La morale, l'éthique, les tabous et les interdits sexuels
    • La torture et le plaisir sadique
    • Le questionnement métaphysique, le besoin de trouver un sens à l'existence
    • la foi et la pratique d'une religion ou d'une philosophie de vie
    • L'importance accordée aux innovations humaines dans le domaine technologique
    • L'expression artistique telle que les œuvres littéraires ou architecturales
    • La connaissance humaine et les savoirs rendus sous formes écrite, verbale, numérique, etc.
    • L'activité philosophique et les idéaux visés
    • L'activité humaine et la pollution de l'environnement
    • L'humanité et la prétention de pouvoir agir sur le reste du monde
    • La recherche sur sa propre existence et d'un sens à la vie.
  • Cruelle mutation disais-je, que cette prise de conscience qui, toute proportion gardée, reste circonscrite à la Terre et à ses habitants et ne change en rien le cours de l’Univers. Mais pour l’humanité et pour Homo Conscius en particulier, elle revêt un caractère cataclysmique tant ce changement va bouleverser sa vie. Premier interprète du savoir, premier penseur conscient de penser, aurait dit Descartes, il incarne à lui seul une parenthèse évolutive au cœur de laquelle son cerveau, fraîchement mature, l’a téléporté. Une véritable plaie, en fait, dont l’univers vient de le frapper. Il est désormais condamné à perdre son insouciance et à assister au spectacle de son existence. Les angoisses du lendemain seront désormais là, toujours à son chevet pour lui rappeler le prix exorbitant de sa santé, de sa liberté et de son indépendance. Une plaie dont il est la seule espèce à souffrir et qu’il devra traîner comme un boulet jusqu’à son dernier soupir. Pour le reste du vivant, les laissés pour compte de la conscience, ceux qui ont eu la chance d'échapper à ce destin, pas de chagrin, pas de pleurs, pas de pierre sur le cœur et dans le ventre, pas cette envie de mourir à leur tour lorsque le souffle cesse d’animer le sourire de ceux qu’ils aiment. Lorsque l’univers reprend ce qu’il n’a que prêté. L'instinct des animaux ne suffit que très rarement à les déprimer. La conscience des Hommes, elle, les torture sans relâche tant qu'ils sont éveillés et, lorsqu'ils ne le sont pas, le subconscient la supplante.
  • Avec cette néo-conscience, Homo découvre son habitat sous une lumière à laquelle l’animal qu’il était n’eut jamais eu accès. Elle lui révèle que sa vie a une fin, qu’elle est pleine d'embûches, d’injustices et de craintes. Elle lui signifie surtout qu’une fois qu’il aura bien assimilé tout ce qui lui arrive, il devra choisir son camp d'Acceptationniste ou de Récusateur. Se servira-t-il de sa conscience pour vivre le monde comme il se présente ou passera-t-il le reste de sa vie à s’inventer une autre réalité pour fuir celle où les angles ne sont pas arrondis, où la vie dure ce qu’elle dure, où la mort n’est pas le début d’autre chose, où la réalité n’est pas enjolivée par des Récusateurs et conteurs friands métaphores.
  • La jeune conscience d’Homo Conscius a du pain sur la planche.
Ça a failli
  • Imaginons les populations du premier âge du Fer (- 800 à - 450). Elles n’avaient jamais vu la terre de loin, n’avaient jamais volé. Elles ne savaient pas que l’horizon exprimait la sphéricité du globe, que la terre baignait dans un espace infini, exactement comme ces étoiles qui, la nuit, irradient le ciel. Elles ne se doutaient pas que, seule la gravité les maintenait au sol, que le temps n’était pas uniforme ou que la matière, une fois réduite à sa plus petite expression, n’était pas juste un grain de poussière. Aujourd’hui ce savoir, devenu banal, sème un doute pesant sur le bien-fondé des Croyances d’antan mais, à l'époque, déléguer l’épineuse énigme de la création du monde à des divinités était particulièrement tentant. A l’instar du petit village gaulois d’Astérix et Obélix, une poignée de grecs cultivés et émérites s’osèrent tout de même à des suppositions plutôt originales pour l’époque. Moins simples à digérer certes, mais qui pourtant posèrent les bases de la pensée scientifique. Dès l’Antiquité, on faillit donc basculer dans le berceau d’un savoir qui ne naîtra réellement que vingt siècles plus tard avec Galilée, au terme d’un long périple profondément marqué par les conflits religieux et culturels.
  • Plus de 600 ans avant J.-C. en effet, le philosophe grec Anaximandre de Milet, importante figure de la Grèce antique, considéra pour la première fois que la Terre était suspendue dans le vide et que son origine et son destin émanaient du principe de l’infinité qu’il nommait apeiron. Lui succédèrent dans ce mouvement rationnel, d’éminents philosophes comme Platon, Démocrite ou Socrate, pères reconnus, entre autres, de la pensée scientifique. Ces savants Grecs sont aussi considérés comme les précurseurs de l’affranchissement de la pensée des dogmes religieux. Mais la remarquable clairvoyance qui les portait à vouloir comprendre plutôt qu’à s’égarer dans des voies mystiques sans issue, ne pourra rien contre le rouleau compresseur des Crédos. Aucune preuve tangible ne pouvant étayer leurs théories déceptives pour le quidam, l’incohérence leur fit défaut et leur talent céda sous le poids des idées créationnistes qui se profilaient sur une autre rive de la Méditerranée, là où, contemporainement, on composait la Torah. Les doctrines qui se greffèrent à la Torah, n’eurent rien de plus brillant que les idées des Grecs sinon les fers tranchants et épointés qui les imposèrent. Mais les mouches se posent plus facilement sur une assiette de miel à ciel ouvert que sur un pot de confiture fermé. Autrement dit, il était autrement plus facile de conquérir le peuple avec des armes et des dieux à l’origine du monde, que par une philosophie tout aussi incertaine mais plus ardue à comprendre et accepter pour le commun des mortels. Terrible destinée, que de perdre une telle bataille idéologique même si, il faut l’admettre, ce fut tout à fait dans l’ordre des choses. Les masses populaires finissent toujours par prendre le dessus comme en attestent les révolutions et ses têtes qui tombent, ce qui ne laisse aucun doute sur la détermination du petit peuple lorsqu’il se met martel en tête. Bien que les philosophes présocratiques fussent proches de transformer la pensée humaine en une quête intelligente et structurée, elle sombra définitivement, avec la période romaine, dans la paresse mentale suggérée par la défausse d’un joker céleste. Cultes et dieux perdurèrent jusqu’à nos jours sur presque toutes les terres habitées, chacun y allant de ses symboles, ornements, couleurs, idoles et rites.
  • Au fil des siècles suivants, les occasions de renouer avec la pensée scientifique grecque devinrent de plus en plus courantes et malgré sa puissance et ses efforts, la religion ne put empêcher le progrès dans les pays séculiers et développés. Pour les plus fanatiques, en revanche, le temps se figea et l’évolution des mœurs, de la technologie et des connaissances humaines semble ne pas avoir eu lieu. Les mains paralysées sur le Talmud, les missels ou le Coran, ils préfèrent vivre dans une bulle intemporelle qu’ils ne savent pas quitter, terrassés par le spectre des représailles divines. C’est dire l’atmosphère qu’ils y respirent, le lavage de cerveau enduré pour arriver à craindre à ce point ces doctrines qui promettent le pire à qui cesse d'y adhérer. C’est dire aussi combien le pouvoir exercé sur les fidèles est essentiel pour faire prospérer les cultes, combien ce tiroir-caisse sert de vide-poche aux âmes asservies par la détresse.
Le biais de confirmation
  • Il est fort probable que ceux qui considèrent véridique le récit de la Torah ou l’existence d’un dieu quel qu’il soit, ne croiront pas un mot de mes textes. Ou plutôt feront tout, inconsciemment, pour éviter d'y croire et ce, quelle que soit l’authenticité de ses propos. C'est ce que l'on nomme le biais de confirmation.
  • Tout ce qui pourrait mettre en péril l’édifice des certitudes sera rapidement et catégoriquement écarté à jamais de leur raisonnement et de leur vie. Il en sera de même pour l’explication rationnelle et empirique de ce phénomène qui risque de remettre en cause le bien-fondé de leurs credos ou, dans des cas extrêmes, de nuire à un équilibre psychique trop fragile. De fait, le biais de confirmation consiste à chercher constamment à confirmer sa façon de penser plutôt qu’à la remettre en cause. En d’autres termes, c’est ce qui nous incite à continuer de croire ce que l’on croit déjà. Ainsi, lorsqu’une hypothèse est démontrée comme fausse, on a tendance à continuer à croire qu’elle est vraie en tentant, par tous les moyens possibles, de la confirmer avec d’autres arguments, même dépourvus de légitimité.
  • Le biais de confirmation est d’une importance capitale pour comprendre la persistance des cultes et religions malgré l’évolution du savoir. Si, pour une raison ou pour une autre, un sujet voulait abandonner une pratique cultu(r)elle, le biais rendrait la démarche particulièrement difficile, voire impossible pour certains. Retrouver une interprétation logique du monde qui permettrait de se défaire de ce carcan ou de la crainte qu'il évoque, relève d'un effort mental qui va bien au-delà des capacités régulières des personnes.
  • Le fait d'être conscient du problème, en revanche, de savoir que l’on cherche toujours à confirmer sa façon de penser, pourrait, si on le désire, aider à penser plus clairement et plus logiquement. On est capable de reconnaître ce biais lorsque sa propre pensée est illogique par rapport à la réalité. Dans la pratique israélite, par exemple, la majeure partie des croyants ne sont pas convaincus que la Mer Rouge s'ouvrît réellement pour sauver les Israélites de la poursuite des Égyptiens. Cet épisode semble illogique. Néanmoins, ce passage n’est pas mis en doute puisque conté dans une Torah qui, pour eux, représente une vérité absolue inculquée dès le plus jeune âge. Il est aussi beaucoup plus facile de reconnaître un biais de confirmation chez les autres que chez soi-même. C’est d’ailleurs une des raisons principales de conflit entre individus, lorsque l’un pense avoir raison alors que l’autre a déjà démontré les erreurs du raisonnement.
  • C’est un certain Peter Wason (1924-2003), psychologue de profession, qui mis à jour le biais de confirmation. Une expérience probante sur un groupe de sujets fut publiée en 1960. Elle demandait de trouver des triplets de nombres qui pouvaient correspondre à une série comme 2-4-6. Bien que la règle réelle fût simplement une séquence ascendante comme 5-6-7 ou 11-13-21, les sujets s'efforçaient bizarrement de trouver des séries qui répondaient à des critères beaucoup plus spécifiques tels que le chiffre du milieu est la moyenne des deux autres ou il s’agit d’une progression de deux comme 12-14-16 et avaient beaucoup de mal à sortir du schéma de leur Croyance. Wason interpréta ces résultats comme l'illustration d'une nette préférence pour la confirmation vis-à-vis de l'infirmation, d'où son terme choisi de biais de confirmation ou biais de vérification.
  • Un trait distinctif de la pensée scientifique est la recherche de preuves infirmantes ou confirmantes. Cependant, à de nombreuses reprises dans l'histoire de la science, les scientifiques ont résisté à de nouvelles découvertes par l'interprétation sélective d'informations ou en ignorant les données défavorables. Des recherches ont montré que l'évaluation de la qualité des travaux scientifiques semble être particulièrement vulnérable au biais de confirmation. Il a été constaté à plusieurs reprises que les scientifiques évaluent plus favorablement les études qui rapportent des résultats conformes à leurs croyances, et moins favorablement les études dont les conclusions y sont en contradiction.
  • Le biais de confirmation est donc bien le garant de l’attachement inconditionnel aux croyances. La subjectivité de celles-ci est aussi la raison de leur multiplicité et de la variété de leurs interprétations. Chaque Récusateur, en effet, a sa façon de croire et de pratiquer son propre culte. Par conséquent, le contenu est bien moins important que le contenant ou encore, le Credo est bien moins pertinent que ce qu’on en fait. Nietzsche l'affirmait déjà: ce qui importe n’est pas qu’une chose soit vraie, mais que l’opinion pense qu’elle est vraie.
Le décalage évolutif
  • L’Hominisation est aussi à l’origine des mutations génétiques ou même transhumaines que l'Homme va subir dans les prochaines décennies. Jadis imperceptible, ce phénomène croît avec la vulgarisation de l'informatique qui change complètement la donne en matière d'intelligence. Autant le corps est strictement limité à ses capacités physiques, autant l’intellect se développe sans commune mesure. Un enfant qui naît avec un smartphone entre les mains recèle un potentiel intellectuel bien plus élevé que celui qui, il y a encore vingt ans, jouait avec des camions ou des poupées. En outre, plus le cerveau s’acclimate à une technologie galopante, plus ses performances s’accroissent elles-mêmes exponentiellement. Ce qui n’est pas du tout le cas du physique qui, même dopé, comme chez certains athlètes de haut niveau, ne modifie ses performances que limitativement à cause d'une structure bien moins modulable. Ainsi les records de vitesse comme celui du cent mètres ou du saut à la perche, stagnent parfois pendant plusieurs années avant de bouger de quelques dixièmes de seconde ou centimètres.
  • Immanquablement, plus le cerveau devient savant, plus le corps est encombrant. Comme si, à un certain stade, cet organe pouvait se débrouiller tout seul. Ce fut le cas, entre autres, du célèbre Stephen Hawking qui, cloué à sa chaise par une maladie paralysante, n’en devint pas moins un éminent astrophysicien qui, bien que dans l'impossibilité physique de parler, put s'exprimer grâce à l'informatique. Ou le contraire d'ailleurs. Se sentant à l’étroit dans une boîte crânienne multimillénaire, le cerveau devient insupportable pour un corps figé dans un passé déjà trop lointain. A l’époque où la roue passait pour un miracle, l’évolution était assez lente pour que le physique et le mental conservassent un certain parallélisme évolutif. L’avènement de l’informatique et de ses voyages virtuels changea la donne, statufiant l’Homme devant son écran, le plongeant dans un état presque léthargique aux conséquences physiologiques motrices et mentales notoires. Lorsque les savants parlent de transhumanité pour les prochaines décennies, ils prédisent déjà un corps remplacé ou renforcé par des mécanismes robotiques. Là où le physique humain éprouve encore quelque besoin de sérénité, de santé, de nature ou de mouvement, l'intellect concocte déjà cette nouvelle intelligence artificielle qui, à son tour, creusera de plus belle l'abîme réfractaire entre ces organes siamois, le corps et le cerveau, mais de moins en moins frères. Ce phénomène prouve bien que la paléoanthropologie et ses morceaux de squelette sont bien passés à côté de l'étape majeure du développement d'Homo Conscius en ne soulignant pas l'importance de la Conscientisation. Le cerveau humain devrait presque être considéré comme un organe indépendant tant, désormais, il semble faire chambre à part et se trimbale ce vieux corps qui ne fait que plomber son envol. S’en suivront probablement des mutations qui, au fil du temps transformeront l’Homme en autre chose qu’il est difficile, malgré la folle imagination des certains futuristes, de prévoir aujourd’hui.
Voltaire
  • Voici ce que, en 1764, Voltaire écrivait sur les Juifs dans son Dictionnaire philosophique: (A noter que Voltaire n'a jamais été antisémite comme certains aiment le croire, mais anti-clérical en général)
  • Début de citation:
  • Vous m’ordonnez de vous faire un tableau fidèle de l’esprit des Juifs et de leur histoire ; et, sans entrer dans les voies ineffables de la Providence, vous cherchez dans les mœurs de ce peuple la source des événements que cette Providence a préparés.

    Il est certain que la nation juive est la plus singulière qui jamais ait été dans le monde. Quoi qu’elle soit la plus méprisable aux yeux de la politique, elle est, à bien des égards, considérable aux yeux de la philosophie.

    Les Guèbres, les Banians et les Juifs, sont les seuls peuples qui subsistent dispersés, et qui, n’ayant d’alliance avec aucune nation, se perpétuent au milieu des nations étrangères, et soient toujours à part du reste du monde.

    Les Guèbres ont été autrefois infiniment plus considérables que les Juifs, puisque ce sont des restes des anciens Perses, qui eurent les Juifs sous leur domination ; mais ils ne sont aujourd’hui répandus que dans une partie de l’Orient.

    Les Banians, qui descendent des anciens peuples chez qui Pythagore puisa sa philosophie, n’existent que dans les Indes et en Perse ; mais les Juifs sont dispersés sur la face de toute la terre, et s’ils se rassemblaient, ils composeraient une nation beaucoup plus nombreuse qu’elle ne le fut jamais dans le court espace où ils furent souverains de la Palestine. Presque tous les peuples qui ont écrit l’histoire de leur origine ont voulu la relever par des prodiges : tout est miracle chez eux ; leurs oracles ne leur ont prédit que des conquêtes ; ceux qui en effet sont devenus conquérants n’ont pas eu de peine à croire ces anciens oracles, que l’événement justifiait. Ce qui distingue les Juifs des autres nations, c’est que leurs oracles sont les seuls véritables : il ne nous est pas permis d’en douter. Ces oracles, qu’ils n’entendent que dans le sens littéral, leur ont prédit cent fois qu’ils seraient les maîtres du monde ; cependant ils n’ont jamais possédé qu’un petit coin de terre pendant quelques années ; ils n’ont pas aujourd’hui un village en propre. Ils doivent donc croire, et ils croient en effet, qu’un jour leurs prédictions s’accompliront, et qu’ils auront l’empire de la terre.

    Ils sont le dernier de tous les peuples parmi les musulmans et les chrétiens, et ils se croient le premier. Cet orgueil dans leur abaissement est justifié par une raison sans réplique : c’est qu’ils sont réellement les pères des chrétiens et des musulmans. Les religions chrétienne et musulmane reconnaissent la juive pour leur mère ; et, par une contradiction singulière, elles ont à la fois pour cette mère du respect et de l’horreur.
  • Fin de citation
Torah, enjeux et concepts
  • Composition de la Torah à Jerusalem, naissance de la pensée scientifique à Athènes: deux visions contemporaines du monde et fondamentalement antinomiques qui ne peuvent se chevaucher temporellement et géographiquement sans être étroitement liées par l’exigence de s’opposer. D’un côté, la philosophie grecque qui cherche à comprendre les mécanismes du monde et de l’autre, une matrice identitaire désireuse d'imposer une vision créationniste. La Torah se devait donc de faire fort pour marquer les esprit et porter un coup mortel à l'hérésie du polythéisme qui hantait encore et toujours les populations israélites et judéennes à l'époque de sa composition et, plus tard, du judaïsme hellénistique.
  • Les rédacteurs vont en effet s’y coller et réussir un coup de maître. Les données sont simples, l’Univers ou le Monde, comme on le dénommait alors, ne démontre aucune complaisance envers les uns ou les autres. La vie n'est une sinécure pour personne, ses aléas la rendent imprévisible et capricieuse, cruelle à ses heures et plus souvent triste que joyeuse. Qui mieux qu’un peuple vilipendé, défait dans toutes ses batailles et déchu de ses droits pour le savoir? L'élite intellectuelle israélite, fanatique mais aussi philosophe, avait compris, sans nul doute possible, que si les prières et les supplications avaient suffi, si Dieu les avait entendues, calmant leur désarroi, leur destin eût été plus clément. Or, ce n'était pas le cas. Ils eurent donc largement le temps et l’opportunité d’appréhender l’éphémérité et la fragilité de la vie dans l’éternité d’une Nature indifférente et souvent aussi impitoyable que leurs ennemis. La composition et rédaction d’un texte de cette ampleur, première grande oeuvre littéraire de l'Histoire, devaient donc, pour ne pas être vouées à l’échec, tenir compte de cette fatalité et trouver les arguments convaincants pour justifier un tel laxisme divin et empêcher quiconque, surtout les Hellènes, de contester l’existence du dieu créateur. Mais y croyaient-ils vraiment eux-mêmes?
  • En s’inspirant des récits cosmogoniques préexistants, les rédacteurs de la Torah n’avaient donc pas pour but de conter réellement l’histoire du monde, comme certains aiment à le croire, puisqu'ils ne la connaissaient pas, mais d'établir un point de départ duquel construire ou accoler les histoires successives, elles-même, récupérées, en partie, dans les légendes populaires. La cosmogonie des Israélites, narrée dans la Genèse, premier livre du Pentateuque, avec la création de l’Homme à partir d’une sculpture d'argile, ne fut donc ni originelle, ni originale. La découverte des tablettes sumériennes, dans lesquelles une forme humaine est insufflée exactement comme le narre la Torah deux mille ans plus tard, aurait dû faire un tollé, mais on le sait, rien ne peut ébranler la foi aveugle des fidèles, bien sauvegardée, de surcroît, par le biais de confirmation. Il n'empêche que ce genre d’épisode déstabilisant pour les doctrines abrahamiques n’est plus aussi rare qu’on l’imagine. Dans ce sillon, le pape Jean Paul II déclare en 1996 que Le darwinisme est plus qu’une hypothèse. Il précise toutefois qu’il ne se réfère qu’au corps de l’Homme et que l’esprit, lui, reste d’origine divine. Une phrase qui, outre la tentative d’enrayer la perte de fidèles, dessaisit le dieu d’Abraham de la création physique des Hommes au profit... d’une guenon (ou presque) et remet en cause les inébranlables fondements de l’Ancien Testament.
  • Après une cosmogonie sciemment plagiée qui d'ailleurs ne s'étend que sur quelques lignes au tout début du texte car en soi sans importance, le réflexe des concepteurs, hérité probablement de la philosophie israélite existante fut, peut-être malgré eux, d’une intelligence et finesse à toute épreuve. D’une part, pour son harmonie avec l’actuelle réalité scientifique qui indique une origine unique de l’Univers et d’autre part, pour deux concepts qui s'y profilaient, le Monothéisme Irreprésentable et le Fatalisme Rituel extraordinairement pointus et destinés à parfaire la doctrine. Voulus, accidentels, ou habilement hasardeux, nul ne le saura, mais quoi qu'il en soit, ces concepts se posèrent en inamovibles piliers idéologiques comme en exemple de pérennité d’une doctrine encore pratiquée bien que deux fois millénaire. Ma conviction est que ces concepts ne sont pas stochastiques et que leur mise au point fut le compendium de longues séances de réflexion dûment ciblées et destinées à asseoir cette longévité. Certains pourraient penser qu’il s’agit, au contraire, d’un heureux lancer de dés sur le tapis rouge sang d’un avenir incertain, et que le machiavélisme dont je les accuse ne réside que dans mon esprit par trop encombré de questions sans réponses. Dans les enquêtes policières, le commissaire finit toujours par dire qu’il ne croit pas aux coïncidences. Je ne le contredirai pas, car lorsqu’on invente le Monothéisme Irreprésentable et le fatalisme rituel, il ne s’agit plus de hasard mais d'une stratégie non-avouable: Elle visait l'appât du gain par l'asservissement des plus faibles, la protection de l'image de Dieu d’une surexposition aux critiques trop aisées et de l'inexorable usure que pourrait infliger le temps à des symboles concrets et palpables. Si je me trompais, si les rédacteurs n'avaient pas sciemment conçu ce mécanisme perfide, alors c’est au destin que je dirais... “Chapeau”. Mais je le répète, rien n'est moins sûr.
    Voici donc le détail de ces concepts :
  • Le Monothéisme Irreprésentable
  • Toutefois, des mérites réels se trouvent en toi, puisque tu as fait disparaître les Achêrot de ce pays, et que tu t’es appliqué, de cœur, à rechercher l’Eternel.
  • Ce verset est une louange à qui contribua à faire disparaître le polythéisme, incarné par ces arbres Ashêrot, symbole des cultes interdits dont le nom ne devait même pas être prononcé. Le polythéisme semble donc très diffus chez les Israélites au moment de la naissance de la Torah, vers -600 et se perpétue apparemment encore trois siècles plus tard, période supposée de l’écriture de ce passage. Les prophètes de la Bible représentaient donc un courant religieux en rupture avec la tradition. Ainsi, les cultes polythéistes des anciens Israélites ont d'abord évolué vers la monolâtrie où Yahweh n’était que le dieu principal, pour ensuite aboutir à un monothéisme dans lequel il resta le seul. Mutation lente qui provoqua, tout au long de la saga judéo-israélite, les querelles et les conflits qui menèrent les autorités de l’époque à sévir par des punitions exemplaires comme les destructions du Temple de Jérusalem ou l’exil.
  • L’avènement du monothéisme révolutionna les us mais devint aussi une carte maîtresse pour la mise en place du cadre culturel définitif. Il put être inspiré des monolâtries assyrienne et babylonienne, bien plus anciennes, puisque que la légende sumérienne de la forme d'argile insufflée traversa deux millénaires pour arriver jusqu’aux Israélites. On pourrait aussi penser à Aton, dieu personnel d’Akhenaton, roi égyptien dont le règne s’éteignit vers -1335, peu de temps avant l’apparition des Israélites dans l’Histoire, comme en témoigne la stèle de Merenptah qui, avec la première gravure du nom Israël, reporte une de leurs défaite subie en -1207, soit 130 années plus tard. Le culte d’Aton ne survécut pas à la mort d’Akhenaton, mais il est possible que son souvenir continuât de planer, comme tant d’autres légendes, dans les esprits de ces contrées. La réflexion, enfin, put inspirer le monothéisme qui, à force de débâcles, pouvait donner l’envie de se soumettre à l’écrasante supériorité d’une Nature peu complaisante quant à la souffrance humaine et donc faire comprendre aux leaders cultuels que seule son unique cohérence dominait le monde.
  • Les options étaient multiples et quelles que furent les raisons de ce choix, le monothéisme supplanta les autres credos avec en sus, la touche personnelle israélite de sa non-représentabilité. Loin d'être anodine, puisque les prédécesseurs de ce monothéisme aimaient à dessiner, graver ou sculpter leurs dieux, fussent-ils uniques, cette modification impose le mystère et la crainte: on est observé ou puni, selon les textes, souvent de mort, mais on ne sait pas à quoi ressemble ce dieu miséricordieux ou... ce bourreau. On retrouve cette idée de distance et de majesté dans les temples ou les tribunaux, édifices aux plafonds particulièrement hauts et inaccessibles, dont la fonction première est d’intimider et de communiquer l’écrasante prépondérance des principes défendus. Un dieu non représentable évoque immanquablement l’impossibilité de l’atteindre, et quelque part, l’inévitabilité de le craindre. Et cette crainte est précisément une des idées chères aux penseurs israélites du monothéisme. A tel point qu’aujourd’hui encore, le terme hébraïque kharedim (ceux qui craignent), désigne un mouvement de juifs ultra-orthodoxes. Un dieu que l’on craint est aussi un dieu que l’on n’ose accuser pour ses méfaits, même par trop évidents. D’où les expressions grâce à Dieu ou Dieu merci qui n’expriment que louanges et gratitude alors que celles qui ne caressent pas le poil dans le bon sens, considérées aussi comme blasphèmatoires, sont évitées ou bannies. Icônes et statues pouvaient faire l’objet de dégradations coléreuses ou de saccages intentionnels que l’absence de représentation évitait. Dans ce registre, certains se souviendront de la destruction, par les Talibans en 2001, des immenses Bouddhas de Bâmiyân, ces trois statues monumentales en haut-relief, excavées dans la paroi d'une falaise située dans une vallée du centre de l'Afghanistan, à 230 kilomètres au nord-ouest de Kaboul et à une altitude de 2500 mètres. C’est de ce genre d’atteinte psychologique et d'avilissement que l’irreprésentabilité protège.
  • Le Fatalisme Rituel
  • S’il y a un concept qui mérite le pompon, c’est bien le "fatalisme rituel". Il émane de l’histoire de l’arbre de la connaissance qui, comme chacun sait, porte le fruit du péché qu’Eve consomma. Acte qui lui octroie, selon la légende, la faculté de comprendre et voir, ce que Dieu lui-même comprend et voit et qui coûte à l’humanité, par la même occasion, la condamnation au libre-arbitre, faculté et châtiment de décider et répondre de ses propres actes. Le fameux libre arbitre en effet, slogan si lourd de conséquences; on a l'impression que toutes les discussions qui s'y rapportent ne réussirent jamais à dévoiler sa réelle teneur, le sens profond de ses mots, la véritable supercherie qui s’y cache, tant il passe inapercu ou tant il est volontairement mal expliqué ou très mal compris.
  • Le libre-arbitre n’est autre que la déchéance de la responsabilité divine sur la Création. Ce qui revient à dire : Abra cadabra et je disparais. À l'époque de la composition de la Torah, les Israélites connaissaient leur Dieu depuis au moins cinq siècles. Ils savaient donc pertinemment que ni Yahweh ni autre chose ne pouvait enrayer le destin des Hommes. Que s’ils devaient souffrir, ils souffraient, que s’ils devaient mourir, ils mourraient et que les prières n’y changeaient rien. L'inconnu et le calvaire étaient leur pain quotidien, depuis toujours, inlassablement et nul n'était censé l’ignorer.
  • Pour relater cette réalité sur le papier tout en protégeant leur dieu de son incompétence, il fallait un stratagème, une malice insoupçonnable telle que l’Arbre de la Connaissance qui, en poussant Adam à en goûter le fruit, le piégeait et le faisait accuser. Les auteurs, ensuite, tenant un coupable, pouvaient justifier la punition divine et ainsi dédouaner Dieu de sa responsabilité de créateur sans que nul ne soupçonne l’imposture. Car c'est à ce moment précis, lorsque Dieu ne s’ingère plus dans la vie de l’Homme, que le régime des fidèles devient identique à celui de l'athéisme, antre prédestiné de la fatalité. Accepter le libre-arbitre veut dire accepter de vivre sans protection divine, comme n'importe quel non-croyant, inévitablement fataliste.
  • Se persuader que Dieu existe tout en étant soumis à sa plus totale indifférence est-il vraiment utile? Lorsqu’on sait, d'expérience, que les prières ne sont pas toujours exaucées, que les croyants pâtissent de la même vie que les autres et que, cerise sur le gâteau, on se doit d’accepter ce que Dieu donne et prend… En quoi cette soumission à la Nature est-elle différente de celle d’un athée qui accepte, lui aussi, tout ce que la vie lui offre ou lui prend. Les mots changent, le concept reste. Si un non-croyant se retrouve sur une chaise roulante, il mettra son infirmité sur le compte de la fatalité et s’il s’agit d’un fidèle, il dira "Dieu en a voulu ainsi". Résultat des courses, tous deux acceptent, telle quelle, la volonté de la Nature, la fatalité qu'impose l'athéisme en fait, unique réalité intelligible et surtout indiscutable.
  • Mais le tour de passe-passe proposé par les auteurs n’en est pas terminé pour autant. Il reste la pratique, le rituel, le judaïsme rabbinique. Tous ces comportements imposés à qui désire vivre une vie exemplaire. Une myriade de règles, comme celles très détaillées pour la préparation du Shabbat, qui rythment la vie d'un fidèle avec comme but, outre celui d’asservir les sujets en les manipulant, celui de camoufler ce fatalisme déguisé, cache-misère d'un quotidien amer, dont ils sont les otages. Que ce soit sous la plume de Moïse, qui, pour les fervents, reçut la Torah directement de Dieu, ou celle de ses rédacteurs pour les autres, Dieu renia les Hommes et, par le biais du libre-arbitre, les abandonna aux aléas de la Nature, disparaissant à jamais de leur vie. On est donc en droit de se demander si un dieu qui n'agit pas pour entraver la fatalité ou un dieu qui n'existe pas ne sont pas les deux faces d'une même farce divine. On est en droit de constater que le judaïsme, dans son aveugle adoration d’un dieu absent, n’est autre qu'une immense acceptation de l’impuissance de l’Homme face à l’écrasante prédominance de la Nature. Spinoza, il faut croire, avait vu juste bien avant l'heure.
L’Histoire
  • Les auteurs de la Torah réussirent, malgré la proximité bénéfique d'une Grèce antique pensante et philosophe, à plagier un récit cosmogonique dont ils sont eux-mêmes, avec le reste de l’humanité, la conséquence. Conter la création du monde lorsqu’on fait partie du résultat, revient à faire entendre qu’on connaît et maîtrise les rouages de la création aussi bien que le principe, qui lui-même, l’a créé. Cette aberration se confirme avec les premiers mots, Au commencement, Dieu créa le Ciel et la Terre , qui laisse imaginer clairement la présence des rédacteurs assis confortablement aux meilleures places pour assister au spectacle. Vu l’époque et la farouche nécessité de consoler ou apprivoiser les masses, la chose en soi n’est pas si grave. Elle se corse au bout d'un millénaire, lorsque, malgré le tempérament romanesque de l'œuvre, le christianisme décide d'adopter ce récit comme fondement de sa propre doctrine. Et là, qui eût imaginé la suite...
  • L’Histoire, comme pour se venger de la violence de ce texte, se défoula sur cette partie de l'humanité, sacrifiant des milliers d’Hommes, de femmes et d’enfants, et imitant ainsi le dieu cruel et vindicatif du récit. Elle monta, jour après jour, les uns contre les autres, comme si la couleur de peau, les ethnies, les points d’eau ou les richesses minières ne suffisaient pas à attiser la convoitise des uns et la colère des autres. Et ces Hommes, gonflés de croyances aveuglantes, redoublaient de courage et de cruauté pour défaire d'autres hommes aux croyances aveuglantes. Impossible d’en finir tant que le fanatisme des Credos enivrera les foules, c’est-à-dire, jamais. De quoi se demander si les grands de ce monde, ceux qui contribuèrent vraiment à le faire évoluer, les Colomb, Newton, Pasteur... ont vraiment mérité de naître dans cette foire de la tourmente?
  • Bref, deux mille cinq cent ans de conflits religieux s'écoulèrent, au cours desquels les Hommes se jetèrent l'opprobre. Les outils inventés par ces ancêtres servirent majoritairement à la destruction et l’assassinat de leurs semblables. Les Hommes prouvèrent être dotés d'une intelligence sempiternellement primitive. Pour certains, d'ailleurs, cette posture est toujours d'actualité. Ainsi est-il permis, en 2009, d’entendre ces inepties de la bouche d’un président de la République, M. Sarkozy, chef d’un état laïc séparé de l’église depuis 1905, qui étale ses convictions religieuses, sa défiance envers l’enseignement public et sa préférence pour des prêtres qui selon lui, discernent mieux le droit chemin :
    Dans la transmission des valeurs et dans l’apprentissage de la différence entre le bien et mal, l’instituteur ne pourra jamais remplacer le curé ou le pasteur même s’il est important qu’il s’en rapproche, parce qu’il lui manquera toujours la radicalité du sacrifice de sa vie et le charisme d’un engagement porté par l’espérance.
    Qui s’aventurerait à nier l’impossibilité pour l’instituteur de remplacer le curé ou le pasteur? Qui irait jusqu’à affirmer que sa charge implique non seulement la radicalité, mais plus encore le service de sa vie? Nul, sans doute. Car l’instituteur, s’il est bien un passeur, et même un passeur engagé, ne saurait être un avatar moderne de Pangloss imposant la vision d’un monde sans nuances, rigoureusement partagé entre le bien et le mal. Mais à y réfléchir, ce n’est pas tant cette vision naïve du monde que l’on peut reprocher au curé ou au pasteur de transmettre puisqu’il s’agit là de leur fonction, que de la transmettre à des esprits qui n’ont pas encore été formés à l’exercice du jugement et de la raison, et ce faisant, de s’en emparer, de les asservir. Faut-il rire ou s’indigner de l’idée de faire de celui qui propage le savoir une sorte d’intermédiaire séculier, un mage charismatique au service d’une théophanie moderne? L’instituteur, s’il est radical, il l’est au sens premier du mot, contrairement aux porteurs de bonne parole, en ce qu’il s’attache à remonter jusqu’à la racine des idées, des causes, des phénomènes, pour en déployer le sens. Et surtout, s’il porte des valeurs, elles ne sauraient être celles biaisées et trompeuses d’une espérance toute eschatologique, mais, plus modestement, celles de l’espoir qu’il a d’aider ces esprits — et non ces âmes — qu’on lui confie à réfléchir, juger et décider par elles-mêmes. Pas étonnant donc, comme l'indique cet article, qu’il trouve du boulot au Qatar, une dictature religieuse: Les intérêts personnels de Sarkozy émergent dans l'enquête sur la Coupe du monde au Qatar
  • Comme quoi l’Histoire, qui par définition commence avec l’écriture, sait tant bien que mal relater les faits, mais en cela, n'est pas toujours aussi indispensable qu'il semblerait. Indéniable projecteur sur les expériences du passé et pourvoyeuse d’erreurs à ne pas répéter, il n'en demeure pas moins qu'elle jette, sans retenue, un éclairage cru sur ses violences avec minutie et force détails. D’une part, l'Histoire aseptise et déconcrétise la réalité, empêchant ainsi de la percevoir comme elle fut vécue et d’autre part, là où le bât blesse, elle enseigne et maintient en vie certains scénarios qu’il vaudrait mieux ne pas imaginer. Bref, elle ramène de loin, de très loin parfois, la laideur des humains, comme le ferait une encyclopédie d’horreurs. Comme le fait aussi la Torah, que les fidèles lisent et relisent, jour après jour, année après année, selon les très soigneuses impositions du Talmud. L'Histoire conserve aussi allègrement les rancœurs, qui, des siècles durant parfois, comme entre musulmans, chrétiens et juifs, savent noyauter les générations nouvelles, les miner et en tirer le plus laid au moment opportun. Oui, l’Histoire, si chérie des programmes scolaires, des historiens et des nostalgiques ne serait-elle pas notre pire ennemie, la preuve du mal, tant elle évoque un diable embusqué dans le passé et toujours prêt à surgir pour rafraîchir ou affiner la mémoire des bourreaux du présent?
  • Rien ne sert, donc, de nourrir trop de scrupules pour ce passé que parfois, il serait bon d’oublier pour bien redémarrer. Les remords, notre mauvaise conscience ou nos peines ne l'effaceront jamais. La vie ne nous est pas vendue comme sinécure et force est de savoir, un jour, passer à autre chose sans écrire autre chose, et autre chose encore. Changer de cap, une fois les histoires devenues de l'Histoire, virer à bâbord ou à tribord, mais virer ces cauchemars et ces peines, sans pour autant chavirer et sombrer dans les scrupules d'avoir trop peu pensé, parlé, souffert ou payé.
Les Nobel
  • La communauté israélite ne représente aujourd’hui que 0.17% de la population mondiale, et détenait, en 2010, 21.5% des Prix Nobel. Ces chiffres sont extraits d'une étude publiée dans Le Monde le 07 Avril 2011 par deux scientifiques, Jan C. Biro, professeur honoraire à l'Institut Karolinska de Stockholm, et Kevin B. MacDonald, professeur de psychologie à l'Université d'Etat de Californie. L'étude se nomme: The Jewish bias of the Nobel Prize.
  • Le problème, c'est qu'elle ne tient pas compte du fait que le comité Nobel des 100 dernières années a subi de multiples variations et que par conséquent, les prix attribués aux Juifs au cours de ces années ne pourraient pas tous être le fruit d'un même complot. En ouverture de l'étude, les auteurs déclarent qu'aucun d'eux, bien sûr, n'est antisémite, mais qu'il est toutefois nécessaire d'analyser et de corriger le biais des prix Nobel et, pour ce faire, demandent même la collaboration de leurs collègues juifs hautement respectables.
  • Leur longue analyse rappelle le règlement établi par Alfred Nobel stipulant que les prix doivent être distribués aux plus méritants sans considération de la nationalité des lauréats. Selon eux, en effet, la Fondation Nobel aurait ignoré ce principe fondateur. De 1901 à 2010, soit en 110 ans selon leur calcul, 543 prix Nobel ont été attribués à 817 lauréats et 23 organisations. 181 récipiendaires, soit 21,5 %, étaient juifs alors que 659 ne l'étaient pas. Les auteurs entrent ensuite dans de savants et pernicieux calculs de rapports à la population mondiale et affirment enfin, qu'il y aurait 137 fois plus de Juifs que de non-Juifs récompensés au niveau mondial par le Nobel.
  • C’est un fait, cette anomalie statistique indique que la réflexion de certains Juifs est plus performante que la moyenne et à ce propos, plusieurs théories, plus ou moins douteuses, sont élaborées. La première, sur laquelle je n’ai aucune référence sinon la vox populi qui berça mon enfance, consiste à penser que ce phénomène est tapi dans l’étude obligatoire de la Torah dès le plus jeune âge, permettant ainsi un épanouissement précoce de l’esprit. Étude qui, par ailleurs, ouvrit aussi la voie à des courants contestataires et dissidents tels que la Kabbale, considérée par certains, comme le nec plus ultra de la réflexion philosophique et mystique. À l’époque où la lecture et l’écriture étaient l’apanage des nobles et bourgeois de tous bords, les enfants juifs, pauvres ou riches, devaient savoir lire avant leur 13eme année afin de célébrer leur Bar Mitsvah (maturité religieuse) , dont le terme et la pratique sont déjà présents dans le Talmud, la Mishna et le Midrash. Ils étaient aussi entraînés à la contestation par le seul fait que, dans le judaïsme, elle est permise et même recommandée. L'étude et la réflexion faisaient donc partie de leur éducation et de leur quotidien. Plus tard, ces mêmes sujets devaient aussi affronter les vicissitudes d’une judéité qui les empêchait, au cours des siècles, de posséder des biens immobiliers, terres ou maisons, les contraignant à exercer des professions ou activités propices à la fuite rapide que pouvaient occasionner les persécutions. Le savoir, la science, les lettres, les arts, l’argent ou les pierres précieuses se prêtaient donc parfaitement au dessein que le destin leur imposait. Il est fort probable que ce traitement de faveur et les interdictions en tout genre furent celles qui, justement, renforcèrent leur pugnacité, les poussant ainsi à se surpasser et, le moment venu, à être intellectuellement mieux armés. Petit bémol pour cette hypothèse, les lauréats du prix Nobel sont plutôt des athées non pratiquants, donc pas nécessairement portés sur les études relatives à la Torah bien que peut-être élevés dans cette atmosphère.
  • Une deuxième hypothèse serait que les Juifs porteraient le gène de l’excellence. Charles Murray, chercheur à l’American Enterprise Institute et coauteur de The Bell Curve (1994), a défendu cette théorie il y a quelques années dans un article intitulé Le génie juif paru dans la revue Commentary, où il écrit carrément que quelque chose dans les gènes explique le Q.I. élevé des juifs.
  • Une troisième théorie serait que les juifs aiment les études, comme l’Israélien Robert Aumann, lauréat du prix Nobel d’économie, l'expliqua sur Galei Tsahal, la radio de l’armée israélienne: les maisons juives sont remplies de livres. Nous accordons une grande importance aux activités intellectuelles depuis des générations.
  • Il y a tout lieu de douter de ces théories pour la simple raison que les performances des Juifs en sciences sont relativement nouvelles. Quand le grand folkloriste juif Joseph Jacobs entreprit en 1886 de comparer les talents des juifs à ceux d’autres Occidentaux, il constata que leurs résultats étaient médiocres dans toutes les disciplines scientifiques à l’exception de la médecine. Par ailleurs, durant les premières décennies du XXe siècle, le psychologue de Princeton, Carl Brigham, testa l’intelligence des Juifs aux Etats-Unis et conclut qu’ils avaient une intelligence moyenne-inférieure à celle relevée dans tous les autres pays en dehors de la Pologne et de l’Italie.
  • L’excellence juive en sciences est un phénomène qu’on a observé seulement durant les décennies qui ont précédé et surtout suivi la Seconde Guerre mondiale. Il est donc bien trop récent pour qu’on puisse l’expliquer par la sélection naturelle ou même par d’anciennes traditions culturelles. Non, la véritable explication de la réussite juive en sciences réside ailleurs. Le début du XXe siècle fut marqué par des migrations massives de Juifs aux Etats-Unis, dans les villes russes (puis soviétiques) et en Palestine. Dans chacune de ces terres d’accueil, un grand nombre de Juifs se tournèrent vers les sciences car elles incarnaient l’espoir de transcender le vieil ordre mondial qui, depuis si longtemps, les avait tenu à l’écart du pouvoir, de la société et des richesses. Les sciences, fondées sur des valeurs d’universalité, d’impartialité et de méritocratie, attiraient les Juifs qui cherchaient à réussir dans leur pays d’adoption. Leur excellence dans ce domaine ne s’explique pas tant parce qu’ils étaient intelligents ou studieux que parce qu’ils désiraient aient être égaux, acceptés, estimés et qu-ils voulaient vivre dans une société libérale et méritocratique.
  • Les prix Nobel sont, par définition, un indicateur rétrospectif. Décernés des années après les découvertes qu’ils récompensent, souvent à des scientifiques retraités depuis longtemps, ils reflètent un état de choses qui a existé trente, quarante, voire cinquante ans plus tôt. Ils sont comme une photo jaunie du passé et cette réussite ne devrait pas se poursuivre. Les pourcentages de Juifs parmi les titulaires américains d’un doctorat en science ont fortement décliné depuis la dernière génération. Durant la même période, les dépenses investies dans des études supérieures en Israël ont elles aussi continué de baisser. Parmi le nombre croissant d’Israéliens qui se tournent vers la religion, l’attrait des sciences a pratiquement disparu. La passion qu’elles suscitaient chez bon nombre d’entre eux s’est volatilisée.
L'inutilité de la Torah
  • Les premières vagues de colonisation de l’Amérique par les Amérindiens datent de 40.000 ans et les plus récentes de 1000 ans, elle sont donc en moyenne beaucoup plus anciennes que l'apparition des premiers Israélites, vers -1300. Si les Amérindiens existent encore, malgré les massacres qui ont frappé leurs tribus, cela laisse supposer que le nombre des années n’éteint pas si aisément les traces des civilisations animées de valeurs fortes et pertinentes. Ils sont parqués, encore aujourd’hui, dans des réserves justement parce qu’ils sont indiens. En revanche, aucune Torah à prendre sous le bras puisqu’ils n’ont jamais eu l’intention de quitter leur territoire. Leur histoire est gravée dans la mémoire collective par la cohésion de leurs ethnies, l'héritage des mœurs, leurs langues et leurs terres.
  • Ce n’est pas le cas des Israélites. Depuis leur apparition, le fanatisme culturel les rongea de l'intérieur et ce jusqu'aux récentes provocations des extrémistes israéliens sur l’Esplanade des Mosquées en mai 2021, l’agitation sévit sous toutes ses formes, provoquant querelles internes et partitions à tous les échelons. Dans cette effervescence, la Torah sert de levier, remémorant sans cesse son intolérance et la vérité soi-disant inattaquable de ses propos malgré ses incongruités. De quoi irriter passablement les non-pratiquants qui ont finalement toujours payé, en deniers et vies humaines, pour les excès des orthodoxes. Colère dernièrement exprimée d'ailleurs, par la farouche volonté de les éloigner des caisses de l'État avec le vote inattendu du complexe gouvernement israélien de juin 2021. Tout comme les Israélites et nombre d'autres cultes, les chrétiens et les musulmans composèrent aussi leur matrice identitaire, le Nouveau Testament et le Coran, sans pour autant parler de peuple, mais de communauté. La différence réside dans le fait que, pour un temps, les Israélites, regroupés sur un territoire commun, pouvaient se considérer peuple et que les rédacteurs de la Torah en imprégnèrent leur récit. Malgré les changements qui s'ensuivirent et poussèrent cette population à s'éparpiller aux quatre coins du monde, le serinage journalier du texte conserva ce concept et le figea tel quel dans les esprits, malgré sa déchéance.
  • La conquête de l'empire perse par les Grecs d'Alexandre le Grand en -333, accentue de plus belle cette diaspora. Elle donne rapidement naissance au judaïsme hellénistique, qui a pour conséquence un éloignement sans précédent des purs préceptes toraïques et une assimilation aux populations locales. Deuxième diaspora donc, après celle qui succéda à la chute du Royaume de Juda. Difficile alors de ne pas percevoir que cette communauté n'était pas particulièrement encline à l'unité et à la cohésion. C'est là ou la trace de l'Histoire joue son rôle. La diaspora des Juifs dure depuis plus de deux millénaires et pourrait, sans doute possible, être considérée comme un signe du peu d'intérêt des juifs pour cette idée de peuple. Quoi qu'il en soit, la précocité des diasporas forma les Israélites aux mélanges ethniques et à la mixité des mariages. Certains cédèrent effectivement à la tentation de s'assimiler. D'autres durent se convertir pour échapper aux pogromes et autres Inquisitions. Pour le reste, nombreux sont ceux qui résistèrent et conservèrent leur identité sans pour autant pratiquer exagérément les rites. Par conséquent, à l'instar d'autres peuples ou ethnies sans texte fondateur, mais restés soudés et cohérents dans leur évolution, l’inexistence de la Torah n’aurait pas entraîné la disparition de l'identité israélite: d’une part, parce que son récit lui-même émane de cette culture et non le contraire, et d'autre part, car depuis toujours, le texte n’a cessé, par ses excès, de cliver cette communauté et donc d'agir contre son unité. Les mœurs acquises par cette population pendant les sept premiers siècles de son existence, ceux qui précédèrent le début de l'écriture de la Torah, suffirent amplement à créer la culture israélite et l’attachement nécessaire au souvenir et à l’identité.
  • Les Israélites n'attendirent donc pas la composition de la Torah pour établir les rites de la cacherout, du Shabbat ou pour célébrer les étapes saisonnières et agricoles qui rythmaient leur existence. Bien au contraire, ce sont les rédacteurs de la Torah et ensuite le judaïsme rabbinique qui les reprirent à leur compte, transformant, à volonté, leur teneur et leur pureté. Pour mieux noyer le poisson, la commémoration des épopées non réellement vécues, parce qu’inventées de toute pièce dans le récit — comme la sortie d’Egypte ou le don de la Torah — fut associée aux fêtes déjà existantes, évitant ainsi de changer les habitudes. Ce choix reste incompris: peut-être était-ce pour s’assurer qu’elles seraient effectivement fêtées ou peut-être parce que les générations temporellement rapprochées de l’écriture savaient pertinemment que de tels événements n’avaient jamais eu lieu. Les fêtes originales perdurèrent donc avec leur pèlerinage à Jérusalem, mais en sus, la Torah glissa aussi la fausse mémoire d'événements non vécus.
  • C’est de cette manière que Pessah, qui originellement traitait du renouveau printanier et de la moisson de l’orge, inauguration du cycle agricole annuel, devint aussi, au fil des versets, la commémoration de la libération des Israélites d'un esclavage inexistant, et fut plus communément nommée Sortie d’Egypte. Raison pour laquelle cette dernière, marquée par la fête des pains sans levain, n’a rien à voir avec le pèlerinage à Jérusalem principalement prévu pour les offrandes des fruits de l’agriculture. Elles ont pourtant été habilement entremêlées dans le texte, comme si, toutes deux, étaient originelles et célébraient de vrais évènements.
  • Pour la fête de Shavuot, citée dans l’Exode exclusivement en tant que fête agricole telle qu’elle existait auparavant, la dénaturation fut opérée plus tard. Cette fête, d'origine païenne, célébrant le début des moissons, fut aussi reprise au compte de la Torah et ses rédacteurs en expliquent le protocole de long en large comme s’ils venaient de la créer. A l’origine, les fidèles devaient apporter en offrande au Temple les premiers fruits de la récolte et également deux miches de pain pétries avec la farine nouvelle et aujourd’hui, Shavuot est toujours célébrée dans les synagogues, qui sont en ce jour décorées de fruits et de fleurs. Puis, comme par enchantement, Shavuot est associée, dans le judaïsme rabbinique, qui survient après la destruction du second Temple, au moment du don de la Torah par Dieu, lorsque Moïse reçoit les tables de la Loi sur mont Sinaï, épopée évidemment non étayée et donc considérée comme mystique.
  • Ces manipulations, que confirment les nouvelles versions archéologiques, entérinent donc une longue antériorité de la culture israélite, volontairement dissimulée par la Torah dans le but de ne relater l’histoire des Hébreux — terme par ailleurs exclusivement biblique — qu’à travers les épaisses lunettes du fanatisme religieux. Pour en redorer le blason, terni par un passé tumultueux et peu glorieux, les rédacteurs devaient immanquablement porter les Hébreux en triomphe, mirée subreptice, mais tellement évidente d’un texte si exagérément élogieux. C'est donc bien la Torah qui s’accapare la culture israélite et la décrit, et non le contraire. Elle aurait survécu, comme les autres cultures, si toutefois le peuple était resté uni sur son territoire. Le destin en voulut autrement et, contrairement à la persuasion collective ou la bien-pensance, la Torah n'a pas contribué à maintenir la cohésion du peuple israélite, mais servit à transformer ses vrais comme ses faux rites en culte portable, puis en grande religion avec son adoption comme Ancien Testament par les Chrétiens. La Torah, en ceci, ne diffère donc pas des autres matrices culturelles comme le Nouveau Testament ou le Coran qui maintiennent en vie la religion de millions de personnes disséminées de par le monde.
  • Ni par son serinage d'ailleurs, instauré depuis la fin présumée de sa composition. Le rite de la lecture perpétuelle du Pentateuque existe en effet depuis 2500 ans. Il est lu, passage après passage, tout au long de l'année. Au début, bien avant l'apparition du rite de la prière, cette pratique servait à faire connaitre ses préceptes au plus grand nombre. Par la suite, elle devint rituelle, mais était-ce bien sage de laisser des générations de fidèles grandir dans cette atmosphère de haine du prochain telle qu'elle est contée et vécue dans ses lignes? Ce martellement n’exprime-t-il pas une volonté de dogmatiser les mensonges, d'en faire des principes immuables, de les rendre éternels comme si la Torah devait rythmer encore et toujours le quotidien et la réflexion des fidèles? Les inciter ainsi à penser que ses enseignements sont pérennes et valables en tout temps, bien que le temps se soit écoulé, que les mœurs aient changé, que le monde ait évolué. Maintenir ce serinage n'est-il pas une manière de vivre et de faire vivre dans le déni?
  • Comme on peut le constater sur la photo ci-dessus, le serinage fait donc bien partie intégrante du système éducatif religieux et les enfants, bien plus que les adultes, en sont les victimes. Rouage parfaitement huilé depuis des millénaires et conçu pour tenir les fidèles par le bout de la foi, leur faire payer la candeur et l'inaptitude à affronter la vie qui les harcèle et la mort qui les hante. Le serinage, aussi inutile que le Pentateuque lui-meme, entretient ces travers malsains à l'origine des problèmes existentiels de l'actuel État d’Israël, incapable de se définir et de définir sa propre population, entrainant ainsi les tristes conséquences détaillées dans cette partie.
Le mot JUIF
  • Le mot JUIF
  • En ces jours-là, dix hommes de toute langue des peuples saisirent le pan de l'habit d'un Yehoudi et dirent: Nous irons avec vous car nous avons entendu que Dieu est avec vous!
  • Dans ce verset, écrit probablement entre l'Exil (-586) et -200 av J.-C., un Israélite est, pour la première fois, dénommé Yehoudi, parce qu’habitant de Yehouda (royaume de Juda). Mais si chaque Israélite de Juda pouvait être défini Yehoudi, tous les habitants de Juda, en revanche, n’étaient pas Israélites. Dénommer ainsi les Israélites s’apparente donc à une erreur, volontaire ou non, qui induira, à terme, l’illégitimité du terme Juif — traduction de Yéhoudi — et un grave problème identitaire des Israélites, jusqu’à nos jours.
  • On l’aura compris, je ne porte pas spécialement les commentateurs des textes dans mon coeur mais, étant donné l'importance de la méprise, j’ai cherché confirmation de mon interprétation. Ainsi selon le commentateur du XVIIe siècle, le Rabbin David Altschuler et son fils Yechiel: Tous les Israélites de Yehouda furent appelés Yehoudim (Juifs), ce qui implique donc, sans aucune équivoque, que les Israélites ne représentaient qu'une partie des Judéens.
  • Selon l'archéologie moderne, les Israélites sont certes apparus dans ces contrées vers le XIIIe siècle av. J.-C., mais, outre leur présence dans des villages agricoles épars, non fortifiés et plutôt divisés, il n'existe aucune trace d'une population compacte ou d’une cohésion culturelle de cette communauté. À tel point que, selon le Livre des Prophètes, une vigoureuse campagne de purification religieuse fut entreprise à Jérusalem sous le règne du roi Josias, (environ -600, donc avant l’exil) pour détruire toute trace de sanctuaires ou de vénération de déités étrangères. C'est dire combien les Israélites eux-mêmes étaient partagés quant à leur croyance, influencés notamment par d’autres habitants qui foulaient la terre de Juda. A cette époque, selon l’archéologie, l’aire bâtie de la cité de Jérusalem n'excédait pas soixante hectares, soit la moitié de l’actuelle vieille ville, pour une population de quinze mille habitants, l'équivalent de n’importe quelle bourgade du Moyen-Orient. La proportion apparaitrait dérisoire au regard d’un observateur moderne si l’on devait parler de Cité-État aussi influente et compacte que la Torah le prétend.
  • Pour les lecteurs de la Bible, c'est à partir de ce verset que le terme yehudi remplaça donc progressivement celui d'Israélite, mais non sans une certaine confusion dans l'esprit et la mémoire des générations suivantes. Par la suite, yehudi fut traduit en araméen yehoudaïé, en grecque Ἰουδαῖος Ioudaîos et en latin IVDÆVS [jûdæus]. Le terme Juif, dérivé de la forme féminine de la traduction latine, apparaît au XIIIe siècle en France et ses déclinaisons, le judaïsme, la judéité, les juiveries... définiront erronément tout ce qui se rapporte aux Israélites.
La religion
  • Lorsqu'une partie de la communauté israélite fut disséminée suite à la destruction du Premier Temple, l'idée de peuple commenca à flétrir, laissant place, par la force des choses, à une diaspora identifée exclusivement par sa pratique du culte. Étayée par la mobilité de la Torah, copiable et transportable et qui, en fait, fut créée expréssement dans ce but, cette pratique du culte israélite devint la première du genre à se doter d'un tel outil de propagande. Suite à la chute du IIe temple, en 70, sous les Romains, le judaïsme rabbinique vint renforcer la définition des traditions et transformer définitivement le culte israélite en ce que les Romains de Ciceron appelèrent religion et ce, dès le Ier siècle. Le judaisme, soit la pratique de la religion juive, inaugure ainsi l'avènement des religions, montrant le chemin à ses futurs successeurs, le christianisme et l’islam au destin de grandes religions.
  • De plus, si le judaïsme n'était pas une pratique purement religieuse, pourquoi ceux qui désirent devenir Juifs devraient-ils se convertir? Depuis quand adhère-t-on à un peuple en apprenant par cœur des prières, requête sine qua non du tribunal rabbinique aux candidats à la conversion.
  • Terme latin, semble-t-il, religion, quelle que soit son étymologie elle aussi discutée, implique la croyance inconditionnelle en un dieu et, pour le christianisme, même en une trinité. Or, pour les Israélites, il n’en est rien. L’ouvrage de Menachem Kellner, spécialiste du Talmud et de Maïmonide, ex professeur à l’université de Haïfa et lui-même Israélite orthodoxe, Must a jew believe anything? abonde dans ce sens et confirme catégoriquement que les juifs n’ont pas l’obligation de croire. Il explique que l’innovation préconisée par Maïmonide au XIIe siècle dans son ouvrage, Treize articles de foi, qui tente, face au christianisme, d’imposer ses vues sur une théologie israélite elle aussi dogmatique, et restera longtemps sans écho malgré l'enthousiasme éphémère qui s’ensuivit. Le résultat fut donc négligeable car même si nombre de penseurs religieux acceptèrent que le judaïsme possédât des dogmes, peu d'entre eux entérinèrent leur fondement.
  • Par conséquent, si, par définition, un Chrétien ne peut jamais se déclarer athée puisqu’il doit croire en Dieu, il n’en est pas de même pour les Israélites. D’illustres personnages le firent sans pour autant remettre en question leur judéité et, au sein de cette communauté, on peut le considérer comme monnaie courante: De Baruch Spinoza à Sigmund Freud en passant par les anarchistes Samuel Schwartzbard ou Emma Goldman, les socialistes Moses Hess ou Karl Marx avec sa philosophie matérialiste, les grands leaders révolutionnaires comme Léon Trotsky ou Grigori Zinoviev, les promoteurs paradoxaux du sionisme comme Théodore Herzl ou Hersh Mendel et même les chefs d'état israéliens comme Golda Meir qui, questionnée sur sa croyance, répondait aux journalistes, sans hésitation aucune : Je crois au peuple juif et le peuple juif croit en Dieu.
  • Le terme dat, que l’on utilise en hébreu (דת) pour désigner la pratique israélite, n’aurait pas le même sens littéral que religion. Il vient en effet de la racine Perse dadan (donner) dont le sens indo-européen data est issu et qui signifie une donnée. Mais les réelles différences dans l'interprétation et la pratique du judaïsme et de la chrétienté émanent de leur naissance dissimilaire. Il est indéniable qu'une antique communauté israélite exista à un certain moment de l'Histoire et que pour cette période elle fut considérée comme un peuple de l'époque (am, en hébreu). Il est aussi normal qu'elle ait existé sous cette forme puisqu'à l'époque, les cultes en mode religion n'existait pas: Les peuples n'étaient pas éparpillés de sur la surface du globe, le prosélytisme ne battait pas son plein et l'écriture manquait pour l'établissement documenté des règles comportementales. Avec les Israélites, tout va basculer. Grâce à la composition de la Torah, premier outil de propagande religieuse du genre, le culte va pouvoir s’exporter, les autels se multiplier afin de pratiquer dans les villages éloignés du Temple de Jérusalem puis, dans d'autres contrées. La Torah a, pour ainsi dire, permis et promu la pratique du culte à distance de son lieu d’origine et par la même occasion, inventé la religion.
  • L’israélitisme n’exprime donc pas, originellement, la pratique pure d’une religion au sens chrétien du terme où elle nait de nulle part, sans fondement, et parfois imposée par la force, mais plutôt la continuation de rites populaires vécus et circonscrits à un territoire et donc, difficilement réductible à ce qu'un simple parchemin peut rapporter en termes d'habitudes, d'expériences et de chaleur humaine. Peu importe leur situation géographique, sociale ou familiale, les Israélites ont dans leur ADN le souvenir et la pratique de la cacherout et des bougies du vendredi soir, lorsque l'apparition de la première étoile indique l'entrée du Shabat, toutes deux traditions émanant de la longue vie quotidienne israélite pré-toraïque, plus de six siècles, comme d'ailleurs tant d'autres rites. Mais cette intuition n’est pas pour autant l'antithèse de la religion en devenir. Le judaïsme rabbinique transformera ces habitudes en préceptes et, au fil des siècles, les rendra même tellement compliqués et techniques que nul, même les pires fervents ne sauraient les respecter à la lettre. Technicité qui, passé un certain niveau de méticulosité, se transforme en névrose chez les orthodoxes.
  • Dans les grandes lignes, les réelles et importantes différences avec le christianisme résident dans la liberté de ne pas croire en Dieu pour les juifs et dans le fait que la religion est héritée de la mère, ce qui permet au descendants, le cas échéant, de rester juifs sans pour autant pratiquer. A l'origine, les Israélites n'avaient donc pas besoin de la Torah. S'ils étaient restés unis sur leur terre et avaient persisté dans l'effort de la cohésion, la Torah n'avait pas de raison d'être. En l'occurrence, il s'avère que c'est elle qui avait besoin de leur existence comme sujet d’épopée pour la formation d'une matrice identitaire. Malheureusement, dans son trip maladivement punisseur elle s'est surtout escrimée à distinguer les bons des mauvais, les fidèles des réticents et ainsi, les a éloignés les uns des autres, âmes soi-disant perdues pour les uns et vrais élus pour les autres. L'éternel partage entre Récusateurs et Acceptationnistes en somme.
Le faux peuple
  • La définition d’un peuple n’est ni unique ni simple. Là encore il faut se doter de bon sens et d'honnêteté intellectuelle pour s’accorder sur celle qui sied le mieux à l’observation. Lorsque la définition d’un concept est si largement controversée, il semble que la factualité soit le meilleur des choix. Un peuple, dans le langage et la pensée commune, semble donc être ce que l'on voit sur ces photos de supporters du Mondial de foot:
  • Il suffit de consulter la prestigieuse fiche du Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales pour constater que la définition de ce mot est tout sauf unanime. Il n'en demeure pas moins que celle choisie par cette institution reste très proche de celle proposée par mes exemples photographiques, soit:
    Ensemble des humains vivant en société sur un territoire déterminé et qui, ayant parfois une communauté d'origine, présentent une homogénéité relative de civilisation et sont liés par un certain nombre de coutumes et d'institutions communes.
  • On pourrait disserter des heures et des pages sur le sujet sans pour autant pouvoir s'éloigner outre mesure de la logique empirique qui veut que, quelle que soit la couleur de peau ou l'origine de ses membres, le peuple est uni par une langue, un territoire, des mœurs et des lois. Par conséquent, lorsqu'un de ces paramètres manque à l'appel, le territoire ou la langue ou les deux par exemple, l'idée de peuple disparaît, que ça plaise ou non.
  • L'exil des Israélites à Babylone, lui aussi contesté par certains historiens comme Shlomo Sand ou par Ben Gourion lui-même selon ce même auteur, serait éventuellement remplacé par une vague de mélanges ethniques entre les Israélites et les nombreux autres peuples présents dans la région. Mais techniquement, cela ne change absolument rien à la trace laissée par l'Histoire puisque le résultat reste le démantèlement en -586 de ce peuple, am en hébreu. Nonobstant, il faut comprendre que ce terme désignait à l'époque tout groupe de personnes, toute population d'une agglomération ou toute communauté au moeurs définies. C'est le mot utilisé dans la Torah et qui apparaît pour la première fois dans le verset Pentateuque Genèse ch. 11, v. 6 pour désigner le peuple de Babel. L'idée de peuple est décrite dans le verset lui-même:
    Voici un peuple uni, tous ayant une même langue,
    qui implique que pour les israélites eux-mêmes, la notion de peuple était étroitement liée à un territoire et une langue.
  • La Judée, bon an mal an, resta peuplée d'Israélites dont la population grossit jusqu'à les trois millions d'âmes sous les Romains cinq siècles plus tard. Une fois chassés à nouveau par ces derniers, vers 135, 2000 ans passèrent, sans communauté israélite en Judée avant que les pogromes des pays de l’Est du XIXe siècle ravivent, çà et là, des rêves de reconstruction du peuple d'Israël. Dans la tête de Hersh Mendel, notamment, avec le sionisme prolétarien en Pologne et surtout de Théodore Herzl qui partit pour un tour d’Europe avec l’idée de convaincre les Juifs riches et influents de l’aider à créer un État juif en Palestine. D’une part cette terre, effectivement foulée jadis par les Israélites, ne leur a jamais officiellement appartenu puisque propriété des empires qui s’y sont succédés et, d’autre part, aucun des Juifs sollicités par Herzl, parfaitement assimilés, ne le suivit dans son projet hors du commun. Résultat, ce dernier mourut sans avoir réalisé son rêve de voir les Juifs se regrouper en un pays. Rêve que l'Allemagne nazie exauça, à son corps défendant, quarante ans plus tard, mais à quel prix?
  • Outre ses caractéristiques intrinsèques et indispendables, un peuple est aussi une fierté et un honneur pour chacun de ses membres. Un honneur qui fait prendre les armes au besoin et pousse à combattre au nom des idéaux et de la liberté. Il est organisé pour repousser les offensives et protéger ses gens... Lorsque les Juifs de la diaspora furent traqués, persécutés et attaqués, ils ne purent, installés en terre étrangère, mobiliser ces capacités militaires et prouvèrent, une fois de plus, qu'ils n'étaient pas un peuple, mais seulement des âmes isolées dans des groupes communautaires épars de l'Europe et du monde en général, comme toute autre communauté minoritaire. Les Anglais disent: If it looks like a duck, swims like a duck, and quacks like a duck, then it probably is a duck. Donc, si les Juifs ne vivent pas en peuple, ne s'organisent pas en peuple et ne réagissent pas en peuple, c'est probablement qu'ils ne sont pas un peuple. Les Israélites d'Europe ne purent donc pas échapper à leur destin cruel précisément pour cette raison: ils n'étaient pas le peuple que prétendaient la Torah, les Juifs, les États et tous ceux qui se trompent ou aiment à vivre dans les chimères ou les romans au happy end. Ils ne relevèrent la tête qu'une fois qu'ils l'eurent compris, après la guerre, après le massacre.
  • Suite à la Shoah, l'atmosphère politique mondiale prit un arrière-goût de culpabilité et de honte. Lorsque le mandat britannique sur la Palestine arrivait à sa fin les britannique trouvèrent le moment opportun pour se rappeler au bon souvenir de l’O.N.U en exhibant la Déclaration Balfour, dont voici, en bref la teneur :

    La Déclaration Balfour est une simple lettre adressée par Arthur Balfour, alors le secrétaire d'État britannique aux Affaires étrangères à Lord Lionel Walter Rothschild, personnalité éminente de la communauté juive britannique et financier du mouvement sioniste, pour lui communiquer l'engagement du Gouvernement britannique en faveur de l'établissement d'un foyer national juif en Palestine. Cet engagement est tenu à la suite des victoires alliées au Proche-Orient, du partage de la région entre la France et la Grande-Bretagne et de l'obtention par celle-ci d'un mandat de la Société des Nations(ancetre de l’O.N.U) sur la Palestine.
  • Un copinage, en quelque sorte dont l’O.N.U se contenterait dans de pareilles circonstances, sans autre condition, pour indemniser les Juifs de la tragédie qu’ils venaient d’essuyer. Un copinage qui permettait à une Nation de se lever sur un territoire qu’elle réclame, qu’importe si, en réalité, les Israélites ne furent jamais ni souverains, ni les seuls occupants de la Judée. Qu’importe si, au bout de 2000 ans, les Juifs de 47, assimilés et mille fois mélangés par les mariages mixtes ou les conversions, n’ont plus rien à voir avec les Israélites d’antan. Qu’importe si la Palestine est déjà peuplée en majorité par d’autres… Pour les fondateurs, les juifs de 47 sont les Israélites de la bible et la Palestine doit (re)devenir l'État d'Israël. Qu’importe non plus, si de nombreux juifs, la plupart en fait, ne savaient pas qu’ils devaient ou pouvaient vivre ailleurs que dans leur pays respectif où les générations de leur famille se succèdent depuis des siècles et n'imaginaient pas que le judaïsme, qu’il ne connaissaient qu’à travers la synagogue de leur quartier, se traduisait en nation dans l’imaginaire de certains. Une Nation donc, dont les futurs habitants ne connaîtraient ni la langue locale — pas pratiquée depuis deux millénaires, ni celle de leurs voisins, dont les mœurs et la ferveur religieuse seraient pour le moins hétéroclites, et surtout, que les juifs riches et influents d’avant guerre avaient refusé de créer.
  • Indiscutablement bouleversés par la tragédie de la Shoah, les dirigeants de l'époque, majoritairement d'Europe centrale et de l'Est étaient quand même assez ignorants pour ne pas faire la différence entre la symbolique religieuse et la politique, entre un récit mythologique et un texte fondateur. Ils ne cherchèrent pas le moins du monde à connaître leur véritable identité, se contentant de celle narrée dans une Torah que la communauté scientifique avait toujours qualifiée de peu fiable. En fait, ils n’en avaient nul besoin puisque la raison de leur arrivée en Israël fut la frayeur et la fuite de la folie hitlérienne, tout donc, sauf l’idéologie du retour en terre sainte, terre au passé opaque dont ils ne savaient pas grand-chose et que, de fait, ils préféraient ignorer. Elle a bon dos, la terre promise, en leur servant de haie d'honneur alors qu'ils fuient l'horreur. Ce n'est qu'après-coup, et maintenant encore, qu'ils se servent de ce qu'on oublia de l'Histoire pour justifier leur présence en Palestine, désormais Israël. Israël, solution extrême du désarroi, remède aux persécutions, dernier havre de paix dans un monde sans pitié pour les Juifs et tant d'autres, perdit, avant même de naître, l'aura idéologique d'un pays construit par amour et bravoure au profit d'un refuge qu'on fait passer, une fois encore, pour une terre ancestrale avide de ses natifs.
  • Sans la Shoah, qui l’aurait fait, après deux mille ans? Bouger, entends-je. Quel Juif assez insensé, installé ici ou là, ses enfants à l’école, sa famille à l’abri, nourrie et logée, quelle qu’en soit la condition sociale, serait parti à l'aventure en terre inconnue, aurait-il pris les armes, à des milles de chez lui, pour venger de surcroit ses ancêtres présumés, alors meme que l'Histoire rapporte à de nombreuses reprises leurs vélléités à déranger les Empires? À qui veut-on faire croire que le souvenir de Vercingétorix aurait gonflé les voiles de quelque aventurier français désireux d’envahir l'Italie pour se venger des Romains? Qu’une bataille entre la France et l'Allemagne serait envisageable pour revoir le partage de l'Alsace et de la Lorraine? Quel citoyen risquerait sa vie, d’un côté comme de l’autre, pour venger cet affront, pourtant bien plus récent que la chute de Jérusalem? Aucun. C'est donc pour une nation créée dans l'urgence que je me suis battu; elle n'était ni héroïque, ni convaincue de son geste, mais contrainte de naître pour ne pas mourir un peu plus chaque jour. Nation concédée aux Juifs sous l'effet de la honte et de la compassion. Comment osent-ils parler de peuple alors que les Juifs allemands, français, italiens... ou de tout autre pays sont les derniers à penser peuple juif ou à se comporter en tant que tel? Un peu à l'image de ce rabbi de Loubavitch, adulé par ses fidèles, au point de se rendre jusqu'à New York pour le consulter, car là-bas, il fait bon vivre. Celui-ci œuvre pour le respect des préceptes toraïques, promeut des campagnes de prosélytisme auprès des Juifs, mais n'eut jamais l'idée de s'installer lui-même en Israël.
  • Eh oui, même chez les religieux qui tourmentent les autorités depuis toujours, on n'est pas particulièrement amoureux ou inconditionnel d'Israël malgré une Torah qui les y invite explicitement. Si les Sicaires de Judée étaient sortis vainqueurs, si la religion exacerbée avait du bon après avoir été parqués comme des bêtes puis brûlés en son nom, si le vrai peuple d'Israël renaissait de ses cendres par la volonté de descendants empreints de souvenirs et d'une irrépressible envie de marcher sur les traces de leurs ancêtres, les choses ne se seraient pas passées autrement. A croire que les Israélites se font un devoir de réitérer les erreurs du passé. La Torah et son intransigeante religion, origine des luttes intestines qui depuis toujours divisent et affaiblissent cette population, reprennent désormais du collier et minent, lentement mais sûrement, le tissu social et productif que les rescapés de la Shoah, ces pionniers au départ athées ou juste traditionalistes, ont réussi à construire au cours des premières décennies de l'existence de l'État d'Israël.
  • Comme si les différences cultuelles ne suffisaient pas, une dimension supplémentaire apparut avec la création du nouvel État en 1948. Les Israélites d'Europe de l'Est, dits Ashkénazes, pionniers alors aux postes de responsabilité dans le nouveau pays, prirent certaines libertés envers les Israélites orientaux du nord de l'Afrique, dits Séfarades, lors de leur arrivée par les premières vagues migratoires des années 50. Ces nouveaux venus, considérés comme des citoyens de seconde zone en raison de leurs origines maghrébines et leur relatif manque de culture, furent parqués sans vergogne ni compassion dans des zones difficiles d'accès et avec des conditions de vie lamentables. Cet épisode, que les Israélites orientaux n'ont jamais pardonné à leurs concitoyens, fut à nouveau l'objet de nombreuses discussions et querelles intestines. Le pays a donc dû se construire sur un fond d'iniquité religieuse et de couches sociales pré-établies de façon discriminatoire. Oui, on finit par se demander si la notion de peuple n'a jamais traversé l'esprit des Israélites. En tout cas, elle ne les étouffait pas non plus à l'époque de la création du nouvel État.
  • Pourtant, les fondateurs, très assimilés dans leur diaspora avant la Shoah, n'exprimaient que modérément leur confession et n’avaient aucune intention de construire un pays sur les principes cultuels d’antan. Bien au contraire, choqués par l'absence totale de leur Dieu lors de la Shoah, lorsque celui-ci les laissa souffrir l’enfer puis périr dans les camps de la mort, nombreux sont ceux qui le renièrent définitivement. Mais le destin en voulut autrement lorsque David Ben Gourion lui-même dut faire une entorse à la laïcité démocratrique et se trahir lui-même ainsi que les principes qu'il avait promis de respecter. S’apprêtant, en 1948, à annoncer la création de l’État d’Israël, il désirait ardemment et bizarrement obtenir le soutien préalable des milieux orthodoxes connus pour leur hostilité à l’idée d’un État juif. Aussi, s’est-il engagé auprès de leurs dirigeants à leur reconnaître le droit à un enseignement privé et autonome, à proclamer le shabbat comme jour de repos hebdomadaire obligatoire, et à faire respecter les règles alimentaires rituelles de la Cacherout dans toutes les institutions de l’État, à commencer par l’armée, la police et les autres services publics du pays. Choix stratégique pour favoriser l'émigration vers la nouvelle patrie, mais techniquement porteur d'un message préjudiciable, perche tendue aux fanatiques de tout bord pour venir recréer le bassin de discorde propre aux Israélites, artisans de leur perte dès l'Antiquité. Puis, plus récemment, cette ferveur religieuse s’accrut avec la recrudescence de la menace antisémite qui favorise l'immigration de jeunes Juifs radicalisés surtout d'origine orientale, bien plus croyants car jamais persécutés et souvent frustrés de ne pouvoir exprimer suffisamment leur religiosité à cause de l'islamisme latent incrusté dans de nombreux pays européens. Trop ignorants ou inconscients pour reconnaître le côté néfaste de l'extrémisme religieux qui, de tout temps, ne fut que le frein et la ruine de l'humanité, ils vont gonfler les rangs de ces chômeurs qui, par profession, vivent aux crochet de l'État et donc des contribuables.
  • Je vais juste m'attarder quelques lignes sur cette phrase pour que le lecteur comprenne bien combien l'idée de peuple est complètement étrangère à la population orthodoxe. Elle l'a prouvé dans l'antiquité en provoquant sa destruction et elle le prouve encore en 47 lors de la création de l'Etat juif. Dans ce cas, celle des Etats-Unis en l'occurrence, mais un de mes élèves d'origine marocaine me racontait exactement la même chose quant au rabbin et aux dirigeants de sa communauté juive au Maroc qui faisaient tout pour empêcher les juifs de partir en Israël. Leur seul intérêt était d'éviter la fuite des fidèles pour ne pas perdre leur travail et le business de la cacherout et autre qui va avec. L'hypocrisie est comme l'argent, il semble: elle n'a pas d'odeur et un lifting ne ferait pas de mal à la définition du mot peuple si c'est ce qu'elle dégage. Comme quoi, on était loin, très loin, sans le cataclysme de la Shoah, de la réalisation du rêve de certains de de faire retourner vivre les Juifs en Israël.
  • Mais la bonne conscience des néo-Israéliens, qui pour la plupart ne sont pas conscients de cette réalité, ne suffit pas. Nombreux sont ceux, de par le monde, qui n'accordent pas à la Torah l’historicité qu’elle prétend et, par conséquent, qui récusent la souveraineté d'Israël sur son actuel territoire. C’est le cas, entre autres, de la Cour Pénale Internationale qui, je cite, propose de transformer le droit des Juifs de vivre en Israël biblique en crime de guerre. Malheureusement, les Israélites ignorent leur véritable histoire et défendent corps et âme ce qu’ils en connaissent. Non seulement ils l'ignorent mais lorsque des études comme la Bible dévoilée sont publiées et qu’elles devraient, tel un ras de marée, bousculer la pensée commune et réactualiser quelque concept douteux, elles se heurtent au fanatisme des uns et au laxisme des autres, qui, convaincus de la fausseté des nouveaux propos, n’hésitent pas à traiter leurs auteurs de révisionnistes. Mais dans le mauvais sens du terme en fait, car re-viser est exactement ce qu’il faut faire pour découvrir les vérités enfouies par les millénaires d’imposture. L’ignorance, le chauvinisme, le fanatisme religieux et le biais de confirmation sont donc des boucliers sans faille qui refoulent toute tentative d’actualisation de la pensée israélite et poussent un État relativement nouveau comme Israël à la rétrogradation lorsqu’en 1948 — alors que la séparation de l’Etat et de l’Eglise en France date de 1905 — il fonde une constitution, certes démocratique, mais fondée sur un droit biblique, avec les conséquences identitaires désastreuses que l’on peut observer quasi quotidiennement dans la société israélienne ou dans ses échanges culturels avec les pays séculiers. Le monde moderne et républicain cherche à se séparer de ses fantômes religieux pour sortir définitivement du Moyen Age et Israël, fondé par des laïcs et des athées, se laisse, dès sa naissance, prendre au piège de l’intégrisme religieux avant même qu’il ne soit inventé.
  • Officiellement, l'État d’Israël continue de définir les Juifs de la diaspora par les termes Peuple juif ou Peuple d’Israël, refusant ce privilège à ses propres citoyens par un arrêté de la Cour Suprême. En effet, une sentence émise le 15 Juillet 2008 sous le numéro 6092/07 décrète injugeable la requête de nationalité israélienne. Les plus hauts magistrats de l’Etat d'Israël refusent donc d'octroyer à l'unique vrai peuple d'Israël, les Israéliens, la nationalité israélienne, continuant ainsi sur ce sillon fanatique et erroné tracé par la Torah, faisant fi d’oublier que depuis toujours, il mena les Israélites aux pires épisodes destructeurs de leur existence. Ce déni, loin d’être anodin, ne reste pas sans conséquences graves. D'une part, il implique que les personnages des photos ci-dessous, des éthiopiens israélites (à gauche), appelés aussi Beta Israël et Henry Kissinger, célèbre diplomate juif américain, continuent d'être considérés du même peuple de par leur seule judéïté.
  • Et d’autre part, que les Israéliens (les habitants de l'actuel état d’Israël) ne soient pas le seul et unique Peuple d’Israël alors qu’ils sont les seuls à témoigner de leur incontestable appartenance à cette nation, à son territoire, avec une langue et des couleurs communes, comme en témoignent ces photos:
  • Jusqu'en 2002, donc, l'État d’Israël inscrivait encore la mention leum: yehudi (nationalité: juif) sur les cartes d'identité, date à laquelle la Commission de Justice modifie le règlement sans vraiment en changer le fond. La mention est remplacée par Citoyenneté: Israélienne à défaut de Nationalité: Israélienne. Reste quand même que l’ethnie ou la définition culturelle de Juif, Chrétien, Arabe, Druze, etc... continue d’être inscrite dans les registres du recensement national de la population. Cette catégorisation des ethnies et origines, héritée de la préhistoire et officiellement bannie des républiques qui se respectent, retentit comme un clairon dans la pénombre silencieuse du musée Yad Vashem, créé pour se souvenir de la discrimination sélective que subirent les Juifs lors de la Shoah. Cela fait un peu tache avec tu aimeras ton prochain comme toi meme (ואהבת לרעך כמוך)
    (ci-dessous la photo de ma carte d'identité, émise en 1969 avec la mention Nationalité: Juif). Et pour que le paradoxe soit digne de ce nom, les citoyens israéliens détiennent donc un passeport qui détermine leur nationalité israélienne vis à vis des nations étrangères bien qu'elle leur soit récusée vis à vis de leur propre Nation. En laissant la Torah s'immiscer dans les affaires de l'état, la logique de ce pays perd pied et le ridiculise autant qu'elle porte préjudice à ses propres citoyens. De quoi faire rougir de honte, à défaut de rougir du sang versé, ce drapeau blanc et bleu, symbole international d'une nation et non, comme il semble, d'un club de pétanque aux joueurs privés de boules.
  • Un Juif canadien ou français, assis, pantoufles au pied, bien au fond de son fauteuil, jouit donc du même statut de fils d'Israël qu’un soldat israélien qui se bat ou tombe sur un champ de bataille. Ce Juif pourrait même se définir comme antisémite, renégat ou anti-sioniste, cette légitimité abusive ne lui serait pas contestée. Absurdité identitaire analogue pour les orthodoxes, rendus socialement inutiles par les droits incompréhensibles qui leur sont octroyés. Ils étudient la Torah sans travailler, aux frais de la société donc, sont exempts de service militaire et défendus par des soldats qui, à leur place, meurent ou finissent leur vie infirmes. Une fois ces études improductives terminées et sans le moindre plan de carrière, le manque de débouchés ne change pas vraiment leur situation de para-citoyen. Tout ce petit monde est appelé Peuple d'Israël, alors que seuls les Israéliens non orthodoxes devraient être honorés de ce qualificatif.
  • La persévérance de l’ignorance est telle, qu’en réponse à cette attaque de la CPI, on trouve un tweet (photo) presque attendrissant de crédulité ou alors carrément perfide de l’actuel Premier Ministre Israélien Benyamin Netanyahu: ...Nous nous battrons pour nos droits et la vérité historique de toutes les manières possibles. Sa vérité historique n’étant autre que le récit d’une Torah non historique mais romancée, j’ai envie de lui répondre: La première manière de défendre la vérité historique, cher Premier Ministre, serait d’actualiser votre vétuste savoir en la matière, figé à une bible rédigée il y a 2600 ans. Lorsqu'on veut faire sa loi au point de déranger, il est indispensable de s'en donner les moyens, et les moyens, en l’occurrence, sont d’ordre cultu(r)el. Défaites-vous donc de l'ouïe sélective qui ne vous laisse entendre que des prières ou récits multi millénaires et achetez quelques bouquins récents sur l'histoire réelle des Israélites pour vous remettre à niveau. Pour un chef d'État, croyez-moi, ce n'est pas du luxe.
Israël persiste et signe
  • La Loi de la Nationalité du 19 juillet 2018, stipule que l'État d'Israël est l'État-Nation du peuple juif, dans lequel ce dernier a le droit naturel réservé à l'autodétermination. La loi consacre à cet État l'emblème de l'État d'Israël, le drapeau d'Israël, la Tikvah comme hymne national, le calendrier hébraïque, les jours fériés, les festivals israéliens et la langue hébraïque comme langue d'État. Elle stipule également que l'État encouragera la colonisation juive, que Jérusalem complète et unie en est la capitale et que l'arabe ne sera plus considéré comme une langue officielle mais comme une langue avec un statut spécial.
  • Le libellé de cette loi suscita une large controverse, principalement parce qu'il ne mentionnait pas Israël comme un État démocratique qui accorde l'égalité à tous ses citoyens. Nouvelle tache donc sur ce dicton biblique tu aimeras ton prochain comme toi meme (ואהבת לרעך כמוך) dans lequel, il faut croire, le “prochain” doit surtout être du même bord! Il est sûr que ce genre de loi est le plus court chemin pour la dictature religieuse. Difficile de croire que les derniers rescapés de la Shoah encore en vie, ceux qui contribuèrent à la fondation d'Israël, ceux qui perdirent, pour la plupart leur foi en Dieu après avoir subi le pire, apprécient vraiment qu'on transforme Israël en une énorme synagogue.
  • Le jour de la fondation de l'Etat d’Israël, officiellement dénommé Jour de l'Indépendance ne fait pas défaut dans la mare des incohérences et des méprises. Sa dénomination, en effet, n'est pas en adéquation avec l'événement à fêter. Pour devenir un État indépendant, ne faut-il pas, quelque part, avoir, un jour, été un État et avoir perdu son indépendance. Or, ça n'a jamais été le cas, sauf dans l'esprit de qui considère encore la Torah comme un document fiable. Je suis curieux de savoir si ceux-ci se soignent aussi chez un dentiste qui arrache les dents à la tenaille.
  • Bref, si l’Etat d’Israël s’allongeait chez Freud, ce neurologue mythique ne pourrait éviter d’évoquer un dédoublement de personnalité. Son patient assoit la charte de sa fondation sur la Torah, il refuse la nationalité à ses propres citoyens au nom d’un peuple juif qui n’existe que sur du parchemin; il vote récemment des lois discriminatoires pour conforter son identité et, comble de sa religio-dépendance, est souvent incapable de constituer un gouvernement sans la participation des orthodoxes, individus à barbes longues d'une époque révolue, entretenus par les deniers publics pour continuer éternellement d'étudier la Torah tout en bafouant les lois étatiques comme de vulgaires fauteurs de troubles (voir les émeutes et confrontations violentes avec la police pendant la crise sanitaire du Covid-19). Conclusion, dans l'incapacité de s’auto-proclamer laïque, l'État d'Israël arpente un sillon radical et totalitaire qui le mène à grands pas vers une dictature religieuse digne du Qatar. Comme il est impossible de ne pas tomber d'un côté ou de l'autre lorsqu'on marche trop longtemps sur un fil, Israël devra un jour se décider et, avec un peu de chance, cesser définitivement de se mentir et surtout de prendre ses citoyens, ses voisins et les terriens en général, pour des buses.
Outrecuidance
  • Vilain défaut que l'outrecuidance, même lorsqu'il y a matière à se pavaner. Et quand elle n'est pas justifiée, peu s'en faut pour qu'elle devienne insupportable. Dès lors que le christianisme adopte la Torah comme Ancien Testament, le texte prend du galon. Il est traduit dans de nombreuses langues, et devient abordable par des millions de fidèles ou lecteurs. Ainsi, le concept du peuple élu réservé jusque-là aux seuls Israélites pratiquants, s'ouvre au grand public et commence donc à faire des jaloux. Ajoutant à cela un enseignement quelque peu agressif de la trahison de Jésus par Judas dans le Nouveau Testament, les conditions sont réunies pour enflammer les passions et la rancœur. De leur côté, les Israélites, encouragés par ce concept à ne pas rester humbles malgré un passé peu glorieux, ne manquent pas d'en abuser. Faire partie du peuple élu, n’est pas rien, surtout si c'est inscrit, noir sur blanc, sur le livre des livres, rouleau de la Torah à la vérité incontestable. Toujours considérés étrangers partout où ils se trouvent malgré leur profond désir d’intégration, les Israélites vont subir le contrecoup de cette nouvelle notoriété. Personne n’apprécie vraiment le manque d’humilité des nouveaux arrivants qui, au lieu de raser les murs comme l'impose la bienséance aux minorités, exhibent leur différence dans une verve revendicatrice et une apparence, dés qu'ils le peuvent, ostentatoire.
  • En effet, à quoi exactement sert la Kippa que les pratiquants portent, sinon à montrer aux autres qu'ils sont Juifs et pratiquants:
    Un peu, beaucoup, tout le temps ? La manière de porter la kippa relève, en fait, du degré de pratique religieuse. C'est une coutume qui a pris, au fil du temps, force d'obligation. Dans la Bible, il n'y a pas de mention qui imposerait une telle pratique. Théoriquement, selon la halakha (la loi juive), aucun homme ne peut marcher au-delà de deux mètres sans se couvrir la tête. Mais dans les faits, ce sont les juifs les plus pieux et les rabbins qui portent en permanence la kippa. C'est aussi une obligation incontournable pour entrer dans une synagogue, un cimetière juif, se rendre au mur des Lamentations à Jérusalem. En tant que telle, ce n'est pas la kippa qui est obligatoire, mais le fait de se couvrir la tête. Elle peut être remplacée par un chapeau, une casquette, voire un mouchoir noué sur le crâne. Symboliquement, la tête est le signe de la pensée, de l'imagination. Se la couvrir, c'est reconnaître et rappeler que Dieu est au-dessus de soi, précise le rabbin Moshe Lewin. Concrètement, le port de la kippa est le signe de l'humilité du croyant devant Dieu. (Liberation)
    En fait, hors contexte, c'est à dire dans une rue d'un pays chrétien d'Europe, le port de la kippa n'est pas vraiment différent des comportements vestimentaires provocateurs qu’arborent les Punks, les Gothiques ou autres Skinheads qui ne cherchent qu'à être reconnus et considérés comme appartenant à un groupe minoritaire.
  • En outre, dans le cas de la kippa, il y a de quoi froisser quelque autochtone en prospérant, le cas échéant, sur son territoire sans pour autant lui céder sa fille ou son fils en mariage, même si l'amour est au rendez-vous. Je sais, les choses ne sont jamais si simples, mais il fallait un exemple pour illustrer la vie et le comportement des communautés fermées, comme celles des Juifs, qui rechignent à se mélanger et dressent ainsi une barrière culturelle quasiment infranchissable entre eux et les natifs tout en profitant des avantages de leur société. Alors c’est vrai, ça part du devoir instinctif de conservation, mais lorsqu’on se clame peuple élu et qu'en tant que peuple, on devrait normalement posséder sa propre terre, ce n’est pas le meilleur moyen de se faire des amis. En terre étrangère, on est condamné au respect des lois, des règles et des coutumes locales, ce qui laisse entendre qu’on n'est pas naturellement invité à marquer son propre territoire. Claude Vigée le dit si bien: Malheur à qui perd sa maison, sa besogne et son champ: il doit quêter sa subsistance à la table étrangère, et payer de sa liberté le refuge accordé. Ses pas toujours errants ne connaissent plus de patrie, le pain, le repos, le travail, l'air lui sont reprochés — encore heureux s'il peut sauver son importune vie ! Or, les Israélites, comme d'autres d'ailleurs, ont cette fâcheuse habitude d'oublier ce détail. Pour célébrer leur culte, ils construisent ou improvisent volontiers des synagogues partout où ils se trouvent, se parent d’accessoires vestimentaires ou décoratifs ostentatoires et prennent un malin plaisir à se différencier des autres. A Roma, comportati da romano disaient les régnants de l’ère romaine pour bien faire comprendre ce concept. Ils savaient de quoi ils parlaient. Pas surprenant donc, que la froideur, terme modéré, envers l'Israélite ne se fit point attendre et que dès le début de l'ère chrétienne, le deuxième temple fut détruit précisément à cause de cette outrecuidance.
  • On ne peut pas ignorer ou ne pas tenir compte d’une constante indéniable de la communauté israélite. Elle semble vouloir réitérer sempiternellement son destin, celui de vivre sa vie juive, sans restriction aucune, qu’importe le territoire qu’elle occupe. Chez les uns ou chez les autres. En effet si l’on remonte aux premières traces de l'antisémitisme du XIXe en Europe centrale, on s’apercoit, comme le rapporte si bien cet article sur les shtetl — villages polonais — que les Juifs sont enclins au séparatisme et la distinction: ...Quels que soient les pourcentages, la vie est séparée : structure économique spécifique, langue différente, organisation communautaire propre, qu'elle soit religieuse ou politique. Tout concourt à créer une vie juive particulière, dans des quartiers délimités des grandes villes et surtout dans les petites villes. Cette vie juive se heurte en permanence à l'hostilité, voire aux pogroms. La pléthore des petits métiers — majorité de commerçants et d'artisans — crée la yidishe gas (la rue juive) et la mark platz (la place du marché), avec leur agitation tant décrite dans les souvenirs, leurs enseignes tant montrées sur les photos, leurs histoires tant présentes dans la littérature. La langue différente, quels que soient les débats linguistiques, fonde l'appartenance à la Communauté. Tout cela forge la Yiddishkeït. Les structures de représentation de la Communauté sont spécifiques sur le plan religieux, par définition, et le deviennent sur le plan politique au travers du débat sur l'autonomie culturelle et politique et la nécessité d'organiser séparément les masses juives.
  • Alors des questions se posent: lorsqu’on se définit comme un peuple et que par la force des choses on est contraint de vivre chez les autres, pourquoi doit-on y vivre comme chez soi? Pourquoi se distinguer au point de créer des enclaves si distinctes des lieux de vie des autochtones et n’en sortir que par extrême nécessité? Certes les territoires disponibles leurs étaient attribués par les pays d'accueil, mais nul n’obligeait les Juifs à les considérer comme des zones complètement à part. Vivre en huis clos et dans une totale indifférence envers les "étrangers qui sont chez eux", n’est-ce pas là une sorte de provocation ou tout au moins un manque de discernement ou de respect?
  • Il semble que le sort s'acharne à tirer toujours les mêmes cartes. On offre un pays aux Juifs pour les délivrer de l’antisémitisme, les pionniers ont à peine le temps de le transformer en une puissance respectée que le courrant fanatique qui succède aux fondateurs le replonge de plus belle dans le radicalisme historique et viscéral qui risque d'obscurcir, pour la troisième fois, le futur de cette population à la mémoire décidément trop courte... ou trop longue, selon le besoin.
Le boomerang de la violence
  • Je ne sais pas si Dieu existe, mais s'il existe, j'espère qu'il a une bonne excuse! (Woody Allen)
  • Je défends l'égaré, le faible, et cette foule
    Qui, n'ayant jamais eu de point d'appui, s'écroule
    Et tombe folle au fond des noirs événements
    Etant les ignorants, ils sont les incléments
    Hélas ! combien de temps faudra-t-il vous redire
    À vous tous, que c'était à vous de les conduire
    Qu'il fallait leur donner leur part de la cité
    Que votre aveuglement produit leur cécité
    D'une tutelle avare on recueille les suites
    Et le mal qu'ils vous font, c'est vous qui le leur fîtes.
    Vous ne les avez pas guidés, pris par la main
    Et renseignés sur l'ombre et sur le vrai chemin
    Vous les avez laissés en proie au labyrinthe.
    Ils sont votre épouvante et vous êtes leur crainte

    Victor Hugo

  • Avec le genre de statistiques que dépeint cette image, il est difficile de saisir ce que les rédacteurs de la Torah entendaient par miséricorde.
  • Et lorsqu’on constate que les zones concernées par la mortalité infantile due à la faim sont principalement musulmanes, il est légitime de se douter que la procréation constante et nombreuse d’enfants voués à mourir de faim est étroitement liée aux commandements de la Torah (Genèse, 1, 28): procréer et se multiplier pour remplir la terre entière repris ensuite par l’islam (Prophète Mohamed): Epousez la femme affectueuse et prolifique, car je veux que vous surpassiez les autres nations en nombre le Jour du Jugement Dernier.
  • Dans le domaine de la surpopulation à risque, la Chine communiste, qui, elle, n’a que faire des préceptes de la Torah, représente un cas d’école dans l'illustration de la logique Acceptationniste. Solution nette et claire, pour endiguer la surpopulation, le contrôle des naissances, utilisé depuis la Grèce antique, reste un des scénarios cohérent et proportionné si une Nation désire sauvegarder sa force, son intégrité ou sa richesse. Aux antipodes de la pensée religieuse, de nombreux pays y ont recouru à diverses époques et de diverses manières, officielles ou populaires. Dans l’ère moderne, dès 1955, le gouvernement chinois lance une campagne d’ instructions pour le contrôle des naissances. À l'exception des zones habitées par les minorités nationales, il est nécessaire de faire connaître et populariser le contrôle de la fécondité pour promouvoir la limitation des naissances dans toutes les régions densément peuplées. Stérilisation et IVG deviennent accessibles sur simple demande de la femme, avec l'autorisation du mari. En 1957, est organisée une grande campagne anticonceptionnelle en Chine (meetings de masse, expositions éducatives, distribution de matériel anticonceptionnel). Le néo-malthusianisme de Ma Yinchu emprunte à Lénine en expliquant que l’industrialisation et la mécanisation, clés de la construction du socialisme, sont incompatibles avec une surcharge démographique excessive. En 1970, cette politique est réitérée après une période de ballottement. Les normes de procréation, clairement établies, se résument dans le slogan wan - xi - shao (tard, espacé, peu). Et les résultats attendus apparaissent.
  • En ce qui concerne l’alimentation comme remède à la faim de ces enfants, on trouve des articles qui titrent: Sans gaspillage alimentaire, le monde mangerait à sa faim, mais jamais un article sur la nocuité de la Torah ou de ses dérivés dans l’éducation des populations. Il est vrai que ce genre de propos n’est pas simple à traiter puisqu’il bouscule la sensibilité des Récusateurs, mais l’ampleur du problème et le triste destin de ces enfants et de leur mère semble largement suffisant pour ne pas s’assoupir dans le politiquement ou le religieusement correct.
  • A l’instar de certains habitués qui ajoutent du sel avant de goûter leur plat, les Récusateurs refusent inconditionnellement leur vie, persuadés qu’un scénario mystique la rendra plus acceptable. Résultat, un civet trop salé et des cultes intolérants qui prônent l’amour en propageant la haine dans un sempiternel ballet de fers souillés de sang. Si un jour elle se rendait compte de sa méprise, l’humanité trouverait qu’elle ne pourrait jamais être plus inhumaine que pendant les siècles où créationnisme et dogmes dominaient la pensée commune.
  • Got mit uns
  • La Torah, est la première grande œuvre écrite du monde, mais représente aussi une mémoire et un outil dont ses détracteurs vont pouvoir s'inspirer pour créer d’autres idéologies concurrentes, contradictoires ou même hostiles. Sans la disponibilité de ce document, le terrain de la discorde eût été moins probant, moins évident et moins invitant. Un peu comme les lettres que l’on écrit sur le coup de la colère et dont les mots restent vivants chez le destinataire alors même qu’ils ont disparu de la mémoire de l'expéditeur. Ou comme les clous, de cette parabole en langue anglaise, que l’on arrache d’une cloison de bois mais qui laissent à jamais la trace de leur blessure. Il est envisageable que, sans la Torah, les hommes eussent trouvé le moyen de s'entretuer pour d’autres raisons mais en attendant, c’est bien elle qui porte la lourde responsabilité de ce palmares et qui attire, il faut croire, le retour de certains boomerangs sur ses fidèles. Le ceinturon des soldats de la Wehrmacht qui, durant la Seconde Guerre Mondiale, portait la gravure Got mit uns, en est un exemple.
    En effet, le dieu du ceinturon en question est bien celui d’Abraham, vénéré aussi par Hitler, lui-même chrétien convaincu, mais un dieu inventé par ceux qui devront en subir le triste châtiment. Les israélites, ancêtres de ces Juifs, écrivirent une Torah haineuse envers les étrangers et le sort voulut que cette haine s'abattît sur eux lorsque, eux-mêmes étrangers en d'autres terres, ils durent subir les violences que leurs ancêtres avaient inventées. Au crédit de la Torah, les punitions n'étaient que le fruit de l'imagination de ses auteurs, mais, traversant le temps et les océans grâce à Gutenberg, son horreur fut lue et relue des millions de fois, imprégnant ainsi les esprits pour le meilleur, certains diront, mais surtout pour le pire, revers de la médaille.
  • Conflits et massacres d'origine cultuelle abrahamique
  • 730-1492
  • Reconquesta par les royaumes chrétiens, des territoires de la péninsule Ibérique et des îles Baléares occupés par les musulmans.
  • Du VIIe au XIX siecle
  • Traite des Noirs par les catholiques espagnols et portugais et les protestants anglo-saxons. Des dizaines de millions de victimes.
  • 1095-1292
  • Premières croisades. Estimation 350.000 morts.
  • Fin du XIIe siècle
  • Massacres de Muhammad de Ghor, acteur principal de la propagation de l'islam dans le Nord de l'Inde
  • 1208-1249
  • Croisade contre les Albigeois.
  • Début du XVIe siècle
  • Génocide des Amérindiens par les catholiques espagnols et les protestants anglo-saxons. Plusieurs millions de victimes en 150 ans.
  • 1524–1526
  • Guerre des paysans allemands, vaste révolte contre l’Eglise et la noblesse, pour plus de justice sociale.
  • 1529 et 1531
  • Les guerres de Kappel. Peu après la Réforme, deux expéditions militaires dites guerres de Kappel (d'après Kappel am Albis, principal théâtre des opérations) opposèrent les villes protestantes, en particulier Zurich et Berne, aux cinq cantons de la Suisse centrale restés fidèles à l'ancienne foi
  • 1546-1547
  • Guerre de Smalkalde dans le Saint-Empire romain germanique avec des prolongements jusqu'en 1555. L'empereur essaie d'empêcher la reconnaissance juridique du protestantisme et de réduire le pouvoir des états impériaux au sein du Saint-Empire romain germanique.
  • 1549
  • Révolte du livre de la prière commune (Prayer Book Rébellion) Révolte populaire en Cornouailles et dans le Devon, Angleterre. Cette attaque contre l'Église catholique conduit à une explosion de colère dans l'ouest de l'Angleterre et à une insurrection. En réponse, Edward Seymour, 1er duc de Somerset est envoyé avec une armée composée en partie de mercenaires allemands et italiens pour la réprimer.
  • 1569
  • Révolte des comtes du Nord. Tentative infructueuse de la noblesse catholique du nord de l'Angleterre de remplacer la reine Élisabeth Ire d'Angleterre par Marie Ire d'Écosse en 1569
  • 1562-1598
  • Guerres de Religion. Série de huit conflits (guerres civiles, guerres de religion et opérations militaires) qui ont ravagé le royaume de France dans la seconde moitié du XVIe siècle et où se sont opposés catholiques et protestants. parmi eux le massacre de la Saint-Barthélemy du 24 Août 1572.
  • 1566-1567
  • Révolte des Gueux. La révolte des Gueux (Nederlandse Opstand) Pays-Bas espagnols. Le soulèvement réclamant la liberté religieuse dégénère en la guerre de Quatre-Vingts Ans, opposant les révoltés néerlandais à l'Empire espagnol.
  • 1569-1583
  • Rébellions des Geraldines du Desmond. Munster, sud de l'Irlande. Dynastie du comte de Desmond contre le gouvernement anglais élisabéthain. Révoltes provoquées par la volonté d'indépendance de seigneurs féodaux à l'égard du monarque anglais, mais elles eurent aussi un aspect religieux, reflétant le conflit entre les Catholiques et les Protestants.
  • 1583-1588
  • Guerre de Cologne. Conflit qui ravagea l'Électorat de Cologne dans un contexte de tensions religieuses qui affectaient alors le Saint-Empire romain germanique, en marge de la révolte des Pays-Bas et des guerres de religion en France.
  • 1594-1603
  • Rébellion de Tyrone. Irlande. Cette guerre fut provoquée par l'opposition du chef gaélique irlandais Hugh O'Neill à l'avance de l'État anglais en Irlande. Il parvint à se rallier d'autres mécontents de l'administration anglaise, ainsi que des catholiques opposés à la propagation du protestantisme en Irlande.
  • 1618-1648
  • Guerre de Trente Ans. Série de conflits armés qui déchira l’Europe. Ses déclencheurs sont la révolte des sujets tchèques protestants, la répression qui suivit et le désir des Habsbourg d’accroître leur hégémonie et celle de la religion catholique dans le Saint-Empire.
  • 1621-1629
  • Guerres de Monsieur de Rohan. Succession de soulèvements populaires des populations protestantes de France.
  • 1639-1651
  • Guerres des trois royaumes. Série imbriquée de conflits dans les royaumes d'Angleterre, d'Écosse et d'Irlande, conséquence de tensions entre le roi et ses sujets sur des questions religieuses et civiles. Le cœur des débats religieux était de savoir si la religion devait être imposée par le souverain ou au contraire choisie librement par chacun.
  • 1702-1704
  • Guerre des Cévennes. Soulèvement de paysans protestants dans les Cévennes et Bas-Languedoc sous le règne de Louis XIV
  • Début du XIXe siècle
  • Génocides des protestants anglo-saxons envers les Aborigènes d'Australie, les Tasmaniens, les Maoris de Nouvelle-Zélande, les Béothuks de Terre-Neuve et les Cipayes de l'Inde.
  • 1894-1917
  • Génocide des Arméniens. 2 millions de morts par les musulmans.
  • de 1890 à 1910
  • Génocide des Congolais par les catholiques Belges. 10 millions de victimes.
  • à partir de 1904
  • Massacre des Héréros perpétré dans le Sud-Ouest africain allemand (actuelle Namibie) considéré comme le premier génocide du XXe siècle. Programme d'extermination qui entraîna la mort de 80 % des autochtones insurgés et de leurs familles (65 000 Héréros et près de 20 000 Namas)
  • 1914-1918
  • Génocide des Assyriens de Turquie par les musulmans: entre 500.000 et 750.000 morts
  • 1919-1923
  • Génocide des Grecs pontiques 250.000 morts en Turquie au nom d'Allah.
  • 1930
  • Campagne de purification spirituelle en Arabie. 40.000 décapitations publiques, 350.000 amputations
  • 1933
  • Génocide des Assyriens chrétiens en Irak. Plusieurs milliers de victimes.
  • 1939-1945
  • Holocauste. Génocide de la Deuxième Guerre envers les Roms, les Juifs, les Polonais. Au-delà de 10 millions de victimes. Cinq génocides au compte des protestants et catholiques allemands.
  • 1941
  • Génocide des catholiques croates envers les Serbes orthodoxes. 400.000 morts.
  • 1942-1943
  • Génocide des Mécréants en Bosnie: 200.000 civils Serbes Chrétiens Orthodoxes, 40 000 Gitans et 22 000 Juifs tués par les musulmans.
  • 1964-1965
  • Génocide des Chinois communistes en Indonésie: 1 million de partisans communistes souvent d'origine chinoise massacrés au nom d'Allah
  • 1971 >
  • Génocide des Bengalis au Bangladesh: entre 1,5 et 3 millions de personnes massacrés au nom d'Allah
  • 1975 >
  • Génocide des Timorais, chinois et catholiques. Bilan total de 250 000 à 300 000 morts.
  • 1983-2009
  • Génocide des peuples noirs et non-musulmans au Soudan. Estimation à ce jour: 2-3 millions de morts au nom d'Allah.
  • 1994
  • Génocide des Tutsis par les catholiques Hutus envers au Rwanda. 800.000 morts.
  • 1995
  • Massacre de Srebrenica par des militaires serbes orthodoxes de Bosnie.
  • 2001
  • Djihadisme. D’autres milliers de morts. Toujours. Tous les jours.
  • Choix de passages violents extraits de la Torah
  • (extrait de:

    L’arbre de la connaissance planté au beau milieu du Jardin d’Eden pour inciter Eve à fauter et ainsi justifier la punition infligée par sa faute à l’humanité toute entière,

    Le déluge, holocauste global qui en dit long sur l’état mental des rédacteurs.

    La torture psychologique de Caïn qui, rendu fou de jalousie, en arrive au fratricide après que, sans raison, Dieu refuse ses offrandes et accepte celles de son frère.

    Impossible de ne pas citer les dix plaies infligées aux d’Egyptiens, dont la mort des premiers nés fait froid dans le dos seulement à y penser et surtout prouve un humanisme décrépi qui ferait rougir Hannibal Lecter.

    L’ordre de Moïse lui-même, encore, à ses soldats, de retourner sur le champ de bataille pour finir de massacrer les femmes et les enfants de ses ennemis que par mégarde, ou compassion peut-être, lors de la conquête de Canaan, ils avaient épargnés (Nombres, 31, 14...17).
  • Les instructions données aux hébreux par Dieu après la sortie mythique d’Egypte et avant l’entrée au pays de Canaan. L’extermination jusqu’au dernier et la destruction par le feu des objets de culte préconisés dans ce chapitre ressemblent étrangement à ce qu’Hitler fit aux juifs. Si l’on était sûr qu’il lut ces versets de l’ancien testament, on comprendrait mieux l’origine de son inspiration pour la Shoah.
  • Exode 19-10 Et l'Éternel dit à Moïse: Va vers le peuple; sanctifie-les aujourd'hui et demain, qu'ils lavent leurs vêtements. 19.11 Qu'ils soient prêts pour le troisième jour; car le troisième jour l'Éternel descendra, aux yeux de tout le peuple, sur la montagne de Sinaï. 19.12 Tu fixeras au peuple des limites tout à l'entour, et tu diras: Gardez-vous de monter sur la montagne, ou d'en toucher le bord. Quiconque touchera la montagne sera puni de mort.
  • Exode 19-13 On ne doit pas porter la main sur lui, mais le lapider ou le percer de flèches; homme ou bête, il cesserait de vivre. Mais aux derniers sons du cor, ceux-ci monteront sur la montagne.
  • Lévitique 20-2 Quant aux enfants d'Israël, tu leur diras: Quiconque, parmi les Israélites ou les étrangers séjournant en Israël, livrerait quelqu'un de sa postérité à Molokh, doit être mis à mort: le peuple du pays le tuera à coups de pierres
  • Lévitique 20-16 Si une femme s'approche d'une bête, pour se prostituer à elle, tu tueras la femme et la bête; elles seront mises à mort: leur sang retombera sur elles.
  • Nombre 15-35 L'Éternel dit à Moïse: Cet homme sera puni de mort, toute l'assemblée le lapidera hors du camp.
  • Nombre 15.36 Toute l'assemblée le fit sortir du camp et le lapida, et il mourut, comme l'Éternel l'avait ordonné à Moïse.
  • Nombre 18-7 Toi [Aaron, grand prêtre], et tes fils avec toi, vous observerez les fonctions de votre sacerdoce pour tout ce qui concerne l'autel et pour ce qui est en dedans du voile: c'est le service que vous ferez. Je vous accorde en pur don l'exercice du sacerdoce. L'étranger qui approchera sera mis à mort.
  • Deutéronome 13-6 Ce prophète ou ce songeur sera puni de mort, car il a parlé de révolte contre l'Éternel, votre Dieu, qui vous a fait sortir du pays d'Égypte et vous a délivrés de la maison de servitude, et il a voulu te détourner de la voie dans laquelle l'Éternel, ton Dieu, t'a ordonné de marcher. Tu ôteras ainsi le mal du milieu de toi.
  • Deutéronome 13-7 Si ton frère, fils de ta mère, ou ton fils, ou ta fille, ou la femme qui repose sur ton sein, ou ton ami que tu aimes comme toi-même, t'incite secrètement en disant: Allons, et servons d'autres dieux! -des dieux que ni toi ni tes pères n'avez connus, 13.7 d'entre les dieux des peuples qui vous entourent, près de toi ou loin de toi, d'une extrémité de la terre à l'autre- 13.8 tu n'y consentiras pas, et tu ne l'écouteras pas; tu ne jetteras pas sur lui un regard de pitié, tu ne l'épargneras pas, et tu ne le couvriras pas.
  • Deutéronome 13-7Deutéronome 13.9 Mais tu le feras mourir; ta main se lèvera la première sur lui pour le mettre à mort, et la main de tout le peuple ensuite;
  • Deutéronome 13-10 tu le lapideras, et il mourra, parce qu'il a cherché à te détourner de l'Éternel, ton Dieu, qui t'a fait sortir du pays d'Égypte, de la maison de servitude. 13.11 Il en sera ainsi, afin que tout Israël entende et craigne, ….
  • Deutéronome 13-13 Des gens pervers sont sortis du milieu de toi, et ont séduit les habitants de leur ville en disant: Allons, et servons d'autres dieux! des dieux que tu ne connais point 13.14 tu feras des recherches, tu examineras, tu interrogeras avec soin. La chose est-elle vraie, le fait est-il établi, cette abomination a-t-elle été commise au milieu de toi, 13.15 alors tu frapperas du tranchant de l'épée les habitants de cette ville, tu la dévoueras par interdit avec tout ce qui s'y trouvera, et tu en passeras le bétail au fil de l'épée.
  • Deutéronome 17-2 Il se trouvera peut-être au milieu de toi dans l'une des villes que l'Éternel, ton Dieu, te donne, un homme ou une femme faisant ce qui est mal aux yeux de l'Éternel [l’adultère], ton Dieu, et transgressant son alliance; 17.3 allant après d'autres dieux pour les servir et se prosterner devant eux, après le soleil, la lune, ou toute l'armée des cieux. Ce n'est point là ce que j'ai commandé. 17.4 Dès que tu en auras connaissance, dès que tu l'auras appris, tu feras avec soin des recherches. La chose est-elle vraie, le fait est-il établi, cette abomination a-t-elle été commise en Israël, 17.5 alors tu feras venir à tes portes l'homme ou la femme qui sera coupable de cette mauvaise action, et tu lapideras ou puniras de mort cet homme ou cette femme.
  • Deutéronome 17-6Deutéronome 17.6 Celui qui mérite la mort sera exécuté sur la déposition de deux ou de trois témoins; il ne sera pas mis à mort sur la déposition d'un seul témoin.
  • Deutéronome 17-7 La main des témoins se lèvera la première sur lui pour le faire mourir, et la main de tout le peuple ensuite. Tu ôteras ainsi le mal du milieu de toi.


Haredim
  • Les Haredim ou ceux qui craignent en français, sont une communauté religieuse orthodoxe composée de sectes diverses qui incarnent une conséquence particulièrement étrange et dangereuse du diktat de la Torah. Comme on peut l’observer sur la photo ci-dessous, prise lors d’une procession vers un lieu sacré, leurs clones humains, tous barbus et vêtus de noir et blanc, évoluent en masse, collés les uns aux autres, comme dans un troupeau. Incapables de décider quoi que ce soit par eux-mêmes, chacun de leur mouvement est dicté par un mimétisme grégaire lui-même guidé par les invectives d’un mâle dominant, en l'occurrence, un rabbin charismatique. Impossible, donc, de ne pas faire le rapprochement entre ce comportement et celui du monde animal, lorsque, après un passage de ce genre en un quelconque lieu, on constate le décor apocalyptique qu’ils laissent derrière eux, un sol jonché de restes de nourriture, de cannettes et bouteilles, de papiers et de détritus les plus divers.
  • Cette population à part et séparatiste, est le fruit de l’interprétation par le judaïsme rabbinique des enseignements de la Torah. Ce mouvement jouissait, déjà au Ier siècle de notre ère, des Zélotes et de leurs Sicaires, ceux qui poussèrent aux révoltes et soulèvements contre les Romains et passèrent pour les héros du siège de Massada nonobstant leur appartenance à une mouvance culturelle extrémiste et fanatique. Le sectarisme qui caractérise le mouvement Haredi rend ses adeptes agressifs et souvent très violents envers les autres, tous considérés, même les Israélites, comme mécréants et blasphémateurs. Il n’est pas indifférent de souligner le caractère coercitif et antidémocratique de cette société orthodoxe qui s’immisce profondément dans la vie de ses membres, censure leurs lectures et leurs loisirs, codifie et surveille leurs normes vestimentaires, sanctionne leur conduite en public, intervient dans leur vie privée, règle leur vie sociale et économique, oblige tous ses jeunes, jusqu’à un âge très avancé, à passer leur temps dans des établissements religieux dont elle fixe minutieusement les programmes d’études qui n’accordent aucune place aux matières dites profanes, écarte de ses rangs les récalcitrants et les tièdes et excommunie les fauteurs de troubles menaçant l’intégrité du groupe. Ce jour-là, le jour de la photo, 45 fidèles sont morts suite aux mouvements de masse dont la densité, au départ, fait tomber quelques individus puis entraîne l'hécatombe et l’écroulement de certaines structures trop légères pour l'occasion. Incident qui, de plus, résulte de l'indiscipline de ces fidèles qui ont davantage confiance en Dieu que dans les avertissements des forces de police qui avaient prévenu de ce danger. Cela rappelle d'autres mouvements de foules aiguisés par le fanatisme religieux comme le Grand Pèlerinage de La Mecque, où chaque année, des morts et des blessés, piétinés par leurs semblables, sont à déplorer.
  • Les Haredim sont nombreux en Israël proportionnellement à la population laïque et influents au point de faire partie de la coalition parlementaire au pouvoir jusqu'en juin 2021. Mais il n'est pas dit qu'ils n'y reviennent pas. Selon un rapport de l'Institut Israélien pour la Démocratie publié en mai 2020, les Juifs ultra-orthodoxes représentaient 9.93 % de la population totale d'Israël en 2009. En 2040, ce chiffre devrait atteindre 20 %, puis 32 % en 2065. Il est donc fort probable que, statistiquement et si des mesures ne sont pas prises dans les plus brefs délais, les orthodoxes reprendront rapidement le pouvoir et pourraient transformer le pays en dictature religieuse. Petit bémol pourtant: vivant exclusivement de dons et d'aides sociales nationales et internationales et ne possédant (heureusement) aucune organisation militaire indépendante, cette communauté dépend toutefois de la population laïque. Cette dernière, en effet doit rester en mesure d'assurer sa survie à travers celle de l'État qui lui, disparaitrait du jour au lendemain sans son armée et une stratégie défensive adéquate. En fait, plus ils se multiplient et plus ils pèsent sur l'économie, se créant ainsi de nombreux ennemis parmi les contribuables, las de payer des taxes pour les entretenir. Affaire à suivre, donc...
  • La république est un mode d'organisation d'un pays dans lequel le pouvoir est exercé par des représentants de la population, généralement élus, et où le chef d'État n'est pas héréditaire et n'est pas le seul à détenir le pouvoir. Une république est typiquement antonyme d'une monarchie héréditaire, mais n'est pas toujours synonyme de démocratie. La république est en 2021 la forme de régime politique la plus répandue: sur 197 pays, 151 sont officiellement des républiques. On remarquera pourtant, que l'Institut Israélien pour la Démocratie publie un rapport annuel de 103 pages sur cette communauté, la traitant ainsi comme entité à part entière. A noter une fois de plus, que le recensement des ethnies ou des groupes sociaux ou religieux, qui aurait hérissé le poil d'honnêtes républicains, ne dérange absolument pas l’administration israélienne qui en effet, et certainement à dessein, n’est pas une république quoique démocratique. À croire qu’ils ont gardé, enfoui dans leur patrimoine génétique, l'habitude des discriminations subies dès leur apparition dans le pays de Canaan et ce, jusqu’à celles infligées par les Allemands pendant la Shoah. Le problème est que, désormais, ce sont eux qui les imposent, comptent les gens, les catégorisent, les étiquettent, les parquent dans des ghettos comme pour les pionniers marocains ou les plus récents éthiopiens… bref, tout ce qu'ils n’ont pas apprécié qu’on leur fasse. Tout ce qu’une république moderne refoulerait et proscrirait. Ce rapport donc, extrêmement détaillé, recueille toutes les caractéristiques et paramètres possibles d'une étude approfondie telle qu'on la pratique pour un État et non pour une simple communauté religieuse: recensement de la population, productivité, statut et prédictions démographiques, situation familiale des habitants, éducation primaire, secondaire et universitaire, niveau de vie, proportion des propriétaires immobiliers, taux de chômage, salaires mensuels, utilisation des ordinateurs, navigation sur internet, lieux de villégiatures, voyages et biens à l’étranger, oeuvres de bienfaisance et tutti quanti…
  • Pour mériter un pareil traitement et la transgression d’une certaine éthique dans la classification ethnique et religieuse des populations, deux possibilités: ou cette communauté représente un enjeu primordial pour l’état d'Israël et par conséquent son analyse millimétrée fait partie d’un suivi vital pour l’économie, ou, tout le contraire, elle représente une menace, celle d’une dictature religieuse qui entraînerait sa mort en tant que pays libre et enterrait le rêve des rescapés de la Shoah et de leurs descendants .
  • Leur culture
  • Leur culture est limitée à certains livres sacrés ou écrits et imprimés spécifiquement pour leur usage. Le réseau internet qu'ils utilisent est limité, mais bizarrement, puisque la technologie des smartphones est en opposition totale avec les fondements de leur doctrine, ils sont assez modernes, quand ça les arrange, pour les utiliser. L'impossibilité de fréquenter des femmes en dehors du mariage, quoique souvent enfreinte, les lois très restrictives concernant la pureté familiale et les nombreux interdits qui empêchent une sexualité normale les rendent sexuellement frustrés et exagérément agressifs. En outre, les mariages ne pouvant s'effectuer que par des entremetteurs au sein de leur communauté, le pourcentage des divorces est très élevé ainsi que celui des mariages consanguins et des maladies qui y sont liées. Le manque de culture générale ou productive amène donc rapidement un grand pourcentage de cette population à s'inscrire sur la liste des chômeurs et à continuer de peser sur l'économie.
  • Leur hypocrisie
  • Comme tous les membres de sectes, les Haredim devraient être convaincus du bien fondé des règles qui ordonnent et dictent leur comportement quotidien, hebdomadaire, mensuel ou annuel. Hors chez eux, ce n’est pas le cas vu que dans maints domaines, il s’évertuent à contourner et tromper la Halakha, cet ensemble de prescriptions, coutumes et traditions collectivement dénommées Loi juive. En voici un exemple très flagrant recueilli dans un article israélien du site HAI-PO titré: Les fils de la confusion sabbatique ont été installés sur la promenade Bat Galim à Haïfa ! .
  • Tout d’abord, parlons du titre: Les fils de la confusion sabbatique… (traduit mot à mot de l’hébreu). Confusion, car ces fils (dans le sens de ficelles) sont censés confondre la Halakha dans son précepte de ne faire aucun travail le jour de Shabbat. Les anciens, à ce propos établirent une liste de 39 travaux interdits dont l’un d’eux est l’exportation d'objets domestiques vers des tierces personnes. Or, il s’avère que ce déplacement d’objets à l’intérieur du domicile ou de ses extensions, telles que la cour ou le jardin, est autorisé. En tendant des fils entre les poteaux électriques, arbres ou autres mâts disponibles tout autour d’un quartier, d’une implantation ou d’un voisinage, une immense cour se crée autour des habitations et l’échange de biens domestiques peut alors s’effectuer sans crainte de violer le précepte — tout au moins, aux yeux et cerveau de ces religieux. Car penser que la Halakha, perçue à ce point comme le père Fouettard, n’y verrait que du feu, c’est un peu se tirer une balle dans le pied tout en arborant un pied de nez grand comme un mât, justement, à toute leur doctrine. Élire des Sages pour créer des préceptes qu’ils ne respecteront pas ou mieux, qu’ils contourneront comme de vulgaires interdictions de stationner, relève d’une hypocrisie de très haut vol et révèle, surtout, la véritable nature de leur croyance et respect pour autrui. Pour autrui, oui, puisque ces êtres, qui se prennent réellement pour les élus de Dieu, ne tiennent pas compte, comme l’expliquent l’article en question et la photo ci-dessous, de la laideur et du dérangement que cause le spectacle de ces fils, tendus aussi bien dans les voisinages de banlieue que sur les promenades touristiques de la ville de Haïfa, en l'occurrence, mais pas que.
  • Soit dit aussi que ce genre d’entourloupe du Shabbat (pour la différencier de celle du Dimanche...), ne s’applique pas exclusivement à ce domaine. Ces gens, au fil des siècles, sont passés maîtres dans l’auto-escroquerie et, ne serait-ce que pour cet exploit de bas étage, devraient être salués pour leur don de monte-en-l'air.
  • Leurs enfants
  • Chétifs, blèmes, frêles, leurs enfants sont maltraités. Certaines associations, bêtes noires de ce mouvement, s’occupent de la réinsertion dans la société, des adolescents ou moins jeunes qui désirent fuir ce dieu intrigant, seule autorité de cette secte, et voler de leurs propres ailes. En quittant le mouvement, ils ont besoin de soutien puisque bannis de leur famille et amis. On explique aux enfants des jeunes femmes qui s’enfuient, que leur mère brûlera en enfer pour s'être éloignée du droit chemin.
  • Les enfants harédim sont élevés comme des clones. Du point de vue vestimentaire, dans les habitudes à ne jamais perdre, dans les rites à respecter, rythmés par des cadences immuables. On leur apprend à dépendre d’un rabbin qui a réponse à tout. A ne rien faire sans l’informer. On les prive de l’enseignement de base dont ils auraient besoin pour vivre ou ne serait-ce que subsister dans une société normale. Il n’étudient que les livres sacrés et ne savent pas que Rome est la capitale de l’Italie. Ces enfants ne font pas de sport, discipline mal vue pour la dépravation qu’elle occasionne et surtout par sa mixité. Ces gosses sont robotisés et parfois abusés par des éducateurs peu scrupuleux.
  • La transmission du savoir et des préceptes se fait évidemment par les enfants, dès le plus jeune âge comme commandé par ce verset du Deutéronome Fais-les connaître à tes enfants et aux enfants de tes enfants dans lequel l'auteur explique : avec huit cents ans d’avance sur Charlemagne, un homme avait compris qu’il n’y avait pas de présent si celui-ci ne préparait pas le futur, et ce, dès l’âge de six ans. En effet, c’est très jeune qu’il faut transmettre, car, selon les Maximes des Pères, cela s’apparente à écrire sur une page vierge, ce qui est une garantie de pérennisation de l’enseignement. Sauf que l'intention généreuse de Charlemagne de sortir les enfants de l'analphabétisme n'a rien à voir avec le serinage d'enseignements ségrégationnistes dont le but de sortir les enfants de la société et les isoler dans un savoir limité et figé.
  • D'autres rites singuliers attendent ces enfants une fois mariés, comme celui de présenter à son rabbin la culotte de celle-ci si elle présente une tache douteuse. Le décisionnaire, en fonction de la couleur et de la taille de la tache, la déclarera pure ou impure, imposant ainsi la reprise ou non du compte des jours pour se tremper dans le bain rituel: c'est donc le rabin qui a le pouvoir d'autoriser ou non les relations sexuelles. Le rabbin sait donc exactement quand ses ouailles ont des rapports. C'est bien le mari qui va présenter la culotte de sa femme et non la femme elle-même puisque celle-ci n'a pas vraiment le droit de l'approcher. Pas mieux pour les femmes qui doivent se présenter au mikvé, le bain rituel, pour se purifier dudit cycle. Son nom est inscrit dans un registre qui lui aussi peut suggérer la fréquence des rapports avec son époux. Je ne m'attarderai pas sur la description d'autres rites, d'une part parce qu'ils font l'objet de volumes très épais qui dictent, heure par heure, la vie de ces personnes et d'autre part, parce que ce serait donner trop d'importance à qui d’importance et de respect, n'en réserve aucun à autrui ou à la société en général.
  • Certaines factions des Haredim peuvent être encore plus radicales. Les Neturei Karta en sont un exemple, qui se distinguent par leur antisionisme. Ils considèrent que l’État juif de l’Antiquité fut détruit par la volonté divine et que seul le Messie pourra le rétablir, ce qui ôte toute légitimité à l'actuel État d'Israël.
  • des femmes
  • Voici une vidéo de ce que les rabbins de ces sectes enseignent aux élèves des écoles religieuses, appelées Yeshiva ou encore Colel, dans une matière nommée Torah orale.

    La Torah orale n'a jamais été donnée au peuple d'Israël, c'est un mythe urbain inventé par les rabbins et son but est de leur donner le pouvoir, l'autorité et le contrôle sur les fidèles. (Dr Golan Broshi, spécialiste de la Bible et sociologue. (site en hébreu))

    La vidéo est en hébreu donc tout le monde ne pourra pas la comprendre mais je l'insère pour preuve. Suit la traduction de ce qui y est dit: oreilles sensibles, abstenez-vous de lire ou d'écouter, c'est d'une vulgarité et bassesse effarantes et absolument inimaginables.



    (Minute dans la vidéo et orateur)
    • 0:00 - Rabbi Yakir Bota
      Il est dit dans la Guemara: La femme n'est qu'un sac d'excrément et sa bouche est pleine de sang, souillée du sang de ses règles. Pourquoi un homme devrait-il être attiré par une femme?
    • 0:18 - Rabbi Its'hak Cohen
      Une femme est un pet plein d'excréments et de chaleur...
    • 0:28 - Rabbi Moshe Vaknin
      Il y a des femmes bouchées, ne vous étonnez pas que des hommes assassinent des femmes...
    • 0:33 - Grand Rabbin d'Israel Meir Lau
      Elles n'ont pas de contrôle de soi, trois verres de vin et elle perd le contrôle. Avec quatre verres, elle se fait même un âne au marché et n'est pas méticuleuse. Elle peut vouloir n'importe qui, dans la rue, au vu de tous, elle n'a aucun contrôle lorsqu'elle est saoule...
    • 0:58 - Rabbi Yehoshua Weizmann
      La femme a un besoin naturel de se mettre du parfum parce que naturellement, son odeur est moins bonne, oui, c'est ce que nos sages disent et l'homme, naturellement, n'a pas besoin de ça...
    • 1:10 - Rabbi Yigal Cohen
      Lorsqu'un homme sent le parfum, ça le perturbe dans sa tête...
    • 1:13 - Rabbi Yosef Kellner
      Je n'ai jamais entendu une telle chose, que les femmes soient spirituelles, quelles bêtises, c'est simplement faux...
    • 1h45 - Les cigognes de Breslav
      La femme n'a pas de cerveau, pas de connaissance...
    • 1:51 - Rabbi Yosef Kellner
      Lorsque j'enseignais dans une autre école je disais aux filles que si elles ne me tricotent rien, qu'elles n'entrent pas en classe, qu'elles fassent quelque chose de positif, qu'elles fabriquent au moins des Kippas...
    • 2:09 - Rabbi Menachem Edri
      Les femmes ne devraient pas monter dans le bus pour ne pas déranger les hommes. Qu'elles prennent un taxi...
    • 2:20 - Rabbi Meir Eliyahu
      Les femmes et les hommes sont interdits...
    • 2:25 - Rabbi Yossi Mizrahi
      Des tonnes de maquillage, maillot de bain, plage, 2h du matin dans les boîtes de nuit, saoules, elles s'étonnent qu'on les viole, sa vie est détruite puis elle doit avorter. Le jour du jugement, sa punition sera immense... 1000 jours de torture comme on a jamais imaginé...
    • 2:46 - Rabbi Baruch Gazhei
      Les femmes ont beaucoup de cancers du sein parce que tous les yeux sont braqués sur leur poitrine...
    • 15h00 - Rabbi Yossi Mizrahi
      Pourquoi Dieu a-t-il fait la virginité de la femme? Car lorsqu'elle la perd elle devient une chose usée et sa valeur, selon la volonté de Dieu, baisse de façon vertigineuse. Comme une bouteille de Coca. Fermée elle a sa valeur et tu peux la consommer, ouverte, qui va l'acheter et en boire?
    • 3:26 - Rabbi Eitan Baghdadi
      On la trouve, on la brûle sur place, avant, c'était comme ça, pas comme aujourd'hui qu'on la laisse faire...
    • 3:32 - Rabbi Ronen Shaulov
      Des enfants sont hospitalisés et meurent à cause des femmes qui ne ramassent pas leurs cheveux...
    • 3:49 - Rabbi Snir Guetta
      Qu'elle couvre ses bras, qu'elle ferme encore un bouton pour Dieu, ainsi elle fera fermer encore un service entier à l'hôpital...
    • 3:57 - Rabbi Zamir Cohen
      Il est interdit d'écouter la voix d'une femme qui n'est pas ton épouse ou ta fille...
    • 4:02 - Rabbi Its'hak Fenger
      Les cheveux d'une femme qui ne couvre pas sa tête nourrissent les démons qui viennent les sucer...
    • 4:09 - Rabbi Snir Guetta
      La femme qui montre ses cheveux et aime qu'on lui dise qu'elle est belle, porte le mal sur toute sa famille et dans sa maison...
    • 4:54 - Rabbi Yigal Cohen
      Une femme devrait tout couvrir...
    • 5:06 - Rabbi Snir Guetta
      Une femme devrait tout couvrir...
    • 5:25 - Rebbetzin Yaffa Shem Tov
      Il vaut mieux qu'une jolie fille meure plutôt que d'amener le mal sur un homme...
    • 6:08 - Joel Kreuss
      Il vaut mieux que ma fille meure si elle est trop jolie...
    • 6:19 - Grand Rabbin Its'hak Yosef
      Les femmes doivent rester esclaves, faire les travaux de la maison et c'est tout...
    • 6:32 - Rabbi Yossi Mizrahi
      Une femme n'est pas autorisée à prendre du poids...
    • 6:47 - Rabbi Eliezer Berland
      Une femme est un âne...
    • 6:55 - Rabbi Yoram Sri
      une femme est menteuse et donc inapte à témoigner...
    • 7:12 - Rabbi Michael Laitman
      Béni sois-tu qui ne m'a pas fait femme...
    • 7:36 - Rabbi Shlomo Karach
      Tu as envie d'avoir des règles toutes les deux semaines? Non, c'est dégueulasse. C'est pour ça que tu as le droit de prier et pas elles...
    • 7:49 - Rabbi Ravid Nagar
      On a injecté du sang de règles à des animaux, ils sont tous morts...
    • 7:56 - Rabbi Yossi Mizrahi
      Une femme n'est pas autorisée à s'approcher du vin et de la nourriture. Elle passe son impureté à la nourriture...
    • 8:21 - Rabbi Ravid Nagar
      Une femme qui arrose des plantes pendant ses règles peut les détruire...

  • Voilà, le niveau est particulièrement bas, à se demander si laisser des rabbins ou qui que ce soit, d'ailleurs, enseigner de pareilles abominations est légal et éthique. Pourquoi les autorités laissent faire? Pourquoi la religion doit se salir autant? Pourquoi les parents confient leurs enfants à ces bourreaux idiots et mentalement limités? Les questions seraient sans fin, je laisse mon lecteur les imaginer...
Antisémitisme
  • L'antisémitisme est naturel. Pas plus extraordinaire que l’anti-américanisme des Européens, l’anti-islamisme du monde modéré, l’anti-indianisme des colonisateurs américains, l’anti-protestantisme des catholiques, l’anti-européanisme des Anglais et l’anti-tout de tous les autres. La haine naît en même temps que l’amour et font tout deux partie de notre patrimoine génétique. Nul besoin de s’affoler, donc, ni de stigmatiser. Il est vrai que toute forme d’intolérance n’est pas forcément apparentée à une intelligence supérieure, mais, bien qu’elle reste l'apanage des sots, il faut reconnaître qu’il est extrêmement difficile d’apprécier toujours tout et tout le monde.
  • Ne nous méprenons pas non plus sur le comportement grégaire des humains. Il n’a rien d’altruiste. Bien au contraire. Il est plutôt l’expression même de l’égoïsme. Pas une seule particule qui compose l'être humain n’a la moindre propriété non ego-dirigée. Et comme le reste, le grégarisme n’a rien d’une passion effrénée pour les autres, mais reflète au contraire un besoin personnel de protection de la part des autres. Ainsi, personne ne dit je t’aime en en réalisant réellement le sens. Ni à sa mère, ni à son frère, ni à ses enfants, ni à une femme. Ce qu’on veut dire en fait, c’est j’ai besoin de toi. Ou en d’autres termes si tu disparais, qui va s’occuper de moi, qui va m’aimer, qui va s’amuser avec moi, qui va me donner l’impression que je sers à quelque chose ou avec qui je vais faire l’amour?. La plus belle chanson d’amour de tous les temps n’est-elle ce fameux Ne me quitte pas de Jacques Brel? Il n’a pas dit Je ne te quitte pas. Il ne va pas s’inquiéter de laisser une femme si elle ne lui plait plus. Non, il s’inquiète d'être abandonné parce qu’il est convaincu qu’il ne retrouvera plus jamais le même cocktail de sensations, bonheur - fierté - beauté - compréhension - complétude et sexe, chez une autre femme. Mais son problème, ce n’est pas elle. Il ne lui demande pas de rester pour son bien à elle, puisque son bien est de le quitter! Vouloir son bien, serait de la laisser partir, de lui souhaiter bonne chance, de lui dire restons en contact, invite moi à déjeuner dès que tu reformes un couple, j'adorerais rencontrer l'heureux élu et m'assurer de votre bonheur...
  • Eh bien le racisme, l’antisémitisme, la discrimination, le séparatisme, l’apartheid, la xénophobie, le nationalisme, le chauvinisme, l’autonomisme, le civisme, le patriotisme, le jingoïsme, le fanatisme, la partialité, l’esprit de corps ou de parti, l'intolérance, le sectarisme, le séidisme, le parti-pris, l’étroitesse, l’intransigeance, l’élitisme, l’esprit de clocher, l’exclusivisme, le mandarinat… sont autant de termes inventés pas les humains pour exprimer ce profond mépris des autres, marquer leur différence et leur conviction d’unicité. Pour nommer l'égocentrisme qui gouverne chacun de nous et que nous gérons souvent au plus mal.
  • Contrairement à ce que l’on pourrait penser, cacher ses propres défauts n’est pas le meilleur moyen de les faire oublier. Bien au contraire. Si j’affirme, par exemple, que les Israélites sont, avec la notion de peuple élu, un des inventeurs de l’apartheid qui existait par exemple déjà en Inde avec les castes, et que le gouvernement israélien perpétue cette coutume avec le recensement ethnique et religieux de la population, on va me reprocher de favoriser l’antisémitisme et d’épouser la thèse des opposants d'Israël. La bienséance n'apprécie guère les empêcheurs de tourner en rond, et souligner le défaut d'une démocratie primitive héritée d’un passé trop lointain fait partie des médisances à éviter. Comme si trouver sa propre mère la plus douce, ses enfants les plus beaux et sa femme la meilleure épouse qui soit nous rendait plus humains ou plus aimables.
  • Ainsi, l’expression de la vérité et la reconnaissance de ses propres défauts implique le respect et dénote une clairvoyance qui permet, au contraire, d’éviter que le sujet ne devienne tabou ou ne constitue un argument supplémentaire d’accusation aux mains des adversaires. Un peu comme lorsqu’un bedonnant rentre le ventre lorsqu’il croise un miroir. Tant qu’il niera son véritable aspect, il ne pourra s’en défaire. Son apparente minceur le confortera et l'empêchera de prendre le problème à bras-le-corps pour le combattre et ne plus avoir à le vivre au quotidien. Si on laisse les antisémites énumérer nos erreurs à notre place, c’est là que nous devenons vulnérables et nous positionnons en fautifs. En déclarant que nous sommes conscients de nos imperfections, de nos fautes, des erreurs de nos anciens, nous assurons l’opinion de notre équité, de notre souci de perfection. Nous leur communiquons que ceux qui sont réparables seront modifiés et que celles que nous conservons, les imperfections, j'entends, sont ceux que nous jugeons utiles à notre survie pour des raisons qui nous sont propres, à défaut d'être comprises.
  • En outre l'antisémitisme, ou toute autre forme de racisme, ne tombe pas du ciel. Sur les sentiments, on ne détient jamais toute la vérité et les origines d'une haine en font partie. Toutefois, il faudrait être aveugle et limité pour ne pas juger certains versets de la Torah comme extrêmement toxiques. Lorsqu'on lit quand l'Éternel, ton Dieu, te les aura livrés et que tu les auras vaincus, tu les frapperas d'anathème. Point de pacte avec eux, point de merci pour eux! Ne t'allie avec aucun d'eux: ta fille, ne la donne pas à son fils, et sa fille, n'en fais pas l'épouse du tien!, on se rend compte que seuls des demeurés pourraient ne pas comprendre la portée de ces commandements. L'anathème signifie un isolement, un éloignement des personnes ou groupes visés, un embargo. Le Pentateuque, à travers la parole de son dieu, incite donc à n'avoir aucun contact avec les peuplades vosines et, qu'on le veuille ou non, consciemment ou pas, les lecteurs de ces invectives en restent imprégnés et communiquent ce sentiment à leur progéniture. Lorsqu'on sème le vent, on récolte la tempête, dit ce proverbe tellement éloquent sur le boomerang du désamour. Une communauté est facilement observée, jalousée voire méprisée à cause de sa différence. Mais plus elle la réduit en s'identifiant aux autochtones, en les imitant, en s'assimilant et se noyant dans la masse, et moins elle risque d'être persécutée. Ça tombe sous le sens
  • Tout le monde a des ennemis et des défauts. L’intelligence réside dans l’acceptation de ce qui est immuable. C’est donc d'abord en s’assumant soi-même que les autres deviennent tolérables et souvent tolérants.